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Barthez, Laporte et le petit Nicolas.

j’ai ce soir pour chacun de vous un message politique fort : n’achetez à aucun prix, même sous la contrainte, de live box vendue par m Orange. J’en ai présentement deux, l’une à la permanence, l’autre à la maison, les deux sont HS, moi aussi d’ailleurs, mes meilleurs amis et camarades sont à peu près dans le même état… Ces appareils sont une camelotte incroyable, dévoreuse de temps. Mis bout à bout, le temps passé par mon entourage et par moi à téléphoner, à attendre le technicien qui a vu le technicien qui sait où appeler pour savoir le numéro de la panne… nous serions depuis longtemps arrivés à Vladivostok à pied.

Toujours vendu par M Orange, je possède aussi un « business everywhere ». C’est un petit morceau de plastique noir qui, habilement glissé dans la fente ad hoc, fait de mon ordi le centre du monde, capable de parler et d’entendre jusqu’à Vladivostok et au delà. Manque de chance, lui non plus ne fonctionne plus. « Erreur de modem, veuillez vérifier vos connexions ».

C’est en ce moment Matthieu Rouveyre, le Barthez de la coupe du monde informatique, qui vérifie les connexions, avec un gros pli au milieu du front, qui lui donne l’air du Barthez des mauvais jours. Je squatte allègrement quant à moi son propre ordinateur, tellement j’étais en état de manque d’un petit billet du soir. Envie aussi un peu de me faire plaindre, comme les enfants qui pleurent pour le plaisir de pleurer.

Une histoire juste au vol. C’est Barthez qui m’y a fait penser. J’ai écouté dans le poste aujourd’hui une information consternante. Nicolas Sarkozy a demandé(exigé) que l’on donne lecture de la lettre de Guy Moquet aux joueurs de l’équipe de France de rugby juste avant d’aller sur le terrain. C’est affligeant et plus grave qu’il n’y parait. Quel rapport entre un match de la coupe du monde, occasion d’esprit sportif et de fête populaire, et l’exécution de ce jeune résistant plein de foi ? Cette volonté cachée de sacraliser et de nationaliser à l’extrème cet évènement pas grave et, je l’espère, plutôt sympa, qu’est un match de rugby est presque inquiétante. Le résultat a été, semble-t-il à la hauteur de l’exigence sarkozienne.

Mon Barthez, penché sur l’écran, continue ses recherches. Heureuses auspices, le pli sur son front a disparu.

Les ayant-devoir

Moment de lecture dans mon jardin roussi par la proximité du feu et occupé de quelques dizaines de mêtres cubes de bouquins calcinés et de gravats. Décor peu engageant, dont j’essaye de m’abstraire en faveur du doux soleil d’automne.

Une interview de Catherine Camus, fille d’Albert, me tombe sous les lunettes. Catherine et son jumeau, Jean, sont nés en 1945. Elle avait 14 ans quand Camus et Michel Gallimard se tuèrent en Facel Véga sur la route de Lourmarin. Sur la route, à côté de Camus, le manuscrit du « Premier homme » dans une petite serviette de cuir Bordeaux.

En 1979, à la mort de sa mère, Catherine devint « ayant droit », c’est à dire détentrice des droits moraux et patrimoniaux de l’oeuvre de Camus. A propos de cette charge, qui l’occupe désormais toute entière, elle dit seulement
– « On devrait dire « ayant devoir »… »

Dans mon jardin de gravats, le mot sonne tellement juste.

Le socialisme est un humanisme

C’est avec une certaine gourmandise que je place ce billet après le tumulte qui a suivi les précédents… Nous avons eu à la Rochelle un atelier très intéressant, même s’il était un peu généraliste et philosophique.Le titre officiel était je crois « les rapports entre socialisme et individualisme ». La question peut être posée autrement : y a-t-il un individualisme de gauche et un individualisme de droite? Comment concilier intérêt collectif et individualisme ?

La réponse est bien évidemment que la gauche et le socialisme ne négligent aucunement l’individu ; au contraire l’essence même du socialisme est de rendre possible l’épanouissement personnel de chacun dans sa singularité, et ceci dans la perspective de l’intérêt collectif.

La philosophe qui menait le débat et qui a publié un ouvrage sur le sujet a défini ainsi ce qu’est -ce que doit être- un individualisme de gauche : – un individualisme de l’être et non pas un individualisme marchand, axé sur la consommation et le repli sur soi – le respect de la singularité de l’être humain favorisant son apport particulier à la collectivité – une culture du dissentiment et de la prise de parole. Le mot de « dissentiment », au contraire d' »assentiment », n’est pas usuel mais je le trouve en effet très signifiant. J’ai compris qu’il désignait ce que Camus appelait dans « L’homme révolté » « la capacité de dire non », en citant Sisyphe, remontant constamment son caillou en exemple. – une attention à l’autre en tant qu’individu ayant des problèmes spécifiques, une souffrance spécifique..

Ces idées ne sont pas nouvelles (les idées ne sont jamais nouvelles), mais elles étaient bien remises dans l’actualité. J’ai pris la parole pour m’interroger sur l’absence d’un mot que l’on n’ose plus utiliser. Qu’est-ce qu’un individualisme de l’être plutôt qu’un individualisme de l’avoir ? Qu’est-ce qu’une prise en compte de « la grandeur et de la misère de l’homme » ? Qu’est ce que l’apprentissage de son autonomie et de sa liberté ?

Eh bien, cela s’appelle depuis Montaigne, et au fond tant d’autres, l’humanisme. Et j’aimerais qu’on ose dire aujourd’hui que le socialisme est avant tout, un humanisme.

Halte au feu !

Non, ce titre n’a rien à voir avec le pénible épisode qui fait définitivement de moi la Jeanne d’Arc du Parti Socialiste, mais avec l’embrasement des commentaires consécutifs au billet « Municipales à Bordeaux ».

Nous démontrons ce qui est je crois si délétère en notre sein : une passion immodérée du débat (et même du combat) interne, une capacité quasi-surnaturelle à nous nuire. Au passage, et exprimé sans aucune acrimonie, l’envol de ces commentaires montre que toute initiative personnelle était prématurée avant que nous n’ayons statué entre nous et, je l’espère, que nous soyons parvenu à un maximum d’accord.

Je n’ai jamais censuré les commentaires de ce blog. Chacun a pu constater qu’ils apparaissent aussitôt en ligne et dans leur entier. J’ai été obligée d’en soustraire un, trop désobligeant, à l’égard de l’un d’entre nous.

Je suis persuadée que nous souhaitons tous apporter le maximum et le meilleur à l’élection municipale qui approche. Chaque candidat potentiel ou éventuel (moi y compris bien évidemment) doit se demander non seulement si il est prêt et si il est légitime, mais si il apporte au Parti Socialiste et à la Gauche les meilleures chances de gagner. De gagner en 2008, pas en 2040. C’est un exercice d’ honneté, de prise de distance par rapport à soi même, et il n’est pas obligatoirement facile. Chaque militant doit avoir la même perspective. pour éclairer son choix.

J’étais hier à la cérémonie d’investiture du Premier Président de la cour d’appel. Cérémonie très solennelle et très formelle dont chaque temps a une signification. Le discours du nouveau Président, Jean Nouvel, qui a clôturé la séance a été articulé autour de deux thêmes : l’indépendance et l’humilité. Ils me paraissent faire également bon office dans l’entreprise qui est la nôtre.

Municipale à Bordeaux

L’intelligence et la discipline ne sont pas contradictoires. Concernant les élections municipales de Bordeaux, et la candidature socialiste, je trouve même qu’elle font excellent ménage.

La situation à Bordeaux est meilleure pour nous qu’elle ne l’a jamais été. Pour autant, cette élection va être extrèmement difficile. Elle exige de nous tous un grand sens de la responsabilité et de la stratégie. Nous devons être brillants, du premier au dernier jour.

Lors de nombreux entretiens à l’Assemblée, nous avons convenu avec François Hollande de ne pas nous exprimer de manière désordonnée. Alain Anziani nous l’a rappelé par une circulaire.

Un point, et ce sera le seul commentaire d’une manifestation qui a lieu ce jour. Il existe une règle d’or pour chaque élu : de ne pas organiser de manifestation publique sur le territoire où l’un de nous est élu, sans l’assentiment, de préférence même l’invitation, de cet élu. Si c’est le cas, l’élu du territoire ouvre la manifestation et accueille les participants.

Irais-je faire une réunion à Saint Laurent du Médoc sans que Pascale Got m’y accueille ? Réunirais-je des militants à la salle Bouscaillet sans que Philippe Dorthe m’y invite, ou à la salle Son Tay sans que Jacques Respaud m’y reçoive ?

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel