m

Atmosphère de rentrée

Mer de bronze dense sur laquelle la pluie coule sans discontinuer. Après la tempête, l’automne s’installe, la plage redevient un lieu de solitude.

Je vais partir aussi. Le téléphone sent la rentrée et recommence à sonner comme une sorte de gendarme qui entend qu’on ne l’oublie pas. Notre année va être bien occupée. Toutes le sont, mais celle-ci nous avons un enjeu particulier. Je n’en ai pas parlé jusqu’alors car je pense que toute déclaration, d’oû qu’elle vienne, est hâtive et sans doute même fâcheuse, tant qu’elle n’est pas fermement appuyée sur une volonté et sur une possibilité réelle.

Dans cet enjeu municipal, nous ne devons avoir qu’un principe : nous pouvons gagner (le résultat des législatives a mis, si l’on peut dire, « le pied dans la porte ») et nous devons gagner.

Exprimé autrement : nous ne devons pas nous rater. Liste large, crédible, union, véritable programme, mise en marche rapide.

Contrairement à beaucoup, j’ai toujours aimé la rentrée des classes. J’ai changé d’école cette année, mais cette rentrée ne va pas être la moins intéressante.

Le Président a promis

J’ai été très choquée (j’avais envie d’écrire : écoeurée) de la présentation faite hier au journal de 19 h sur France-inter de la prise en compte de l’avis du conseil constitutionnel.

A aucun moment, n’a été évoqué ce que représente cet avis : la constitutionnalité d’un texte, que tout Président devrait connaitre, même alors qu’il n’est que candidat. Le principe de non rétro-activité des lois est connu jusque dans le grand public, et il relève du bon sens.

Sarkozy aurait du, non seulement prendre acte, mais reconnaitre que sa promesse avait été faite légèrement. Tout au contraire « Si vous regrettez que je ne tienne pas mes promesses, adressez-vous au Conseil constitutionnel ».

Sous-entendu : c’est lui le fautif. Et c’est cet aspect que France-Inter a mis en avant. Heureusement ce bon Président qui nous est échu a promis que ce qui serait « économisé » par cette non défiscalisation, serait mis tout entier à défiscaliser plus encore et plus longtemps ceux qui avaient acquis leur bien depuis le vote de la loi.

Cette loi, telle qu’elle est édictée, est foncièrement injuste. Le principe d’incitation à la propriété, bon en soi, était contredit par la rétroactivité, puisque elle encourageait ceux qui avaient déjà acheté, et donc qui en avaient les moyens.

Plus gravement, elle ne s’adresse pas qu’aux seuls primo-accédants à la propriété, comme ce devrait être le cas, et comme notre groupe l’a ardemment soutenu à l’assemblée. Ainsi, si vous êtes déjà propriétaire d’un petit chateau coquet dont vous avez fait votre résidence principale, et que vous ne le trouviez pas tout à fait assez grand, c’est le moment d’en acheter un second : la défiscalisation vous concernera au même titre que celui qui rame pour acquérir un trois pièces en banlieue…

C’est la justice selon Sarko. Et que dire des 70% de Bordelais qui sont locataires de leur résidence principale, et pour la plupart très loin de pouvoir l’acquérir ?

Je reviens un instant à France-Inter : à la fin de ce journal, accablant de non-objectivité, une publicité pour un livre, co-édité par France-Inter : « Le Président a promis…Une France qui change ». J’ai cru avoir mal compris, mais c’est bien cela, le commentaire l’a précisé : un livre, coédité par un organisme public d’information, sur toutes les bonnes choses promises par le Président et l’avenir radieux qui va avec.

A saisir, absolument ! Cela risque d’être bientôt un document pour l’histoire.

Parole de JAP

Neuf lois contre la délinquance depuis 2002 à l’initiative de Nicolas Sarkozy. Toutes inopérantes, pas encore appliquées que déjà remplacées ou plutôt superposées…

Cela a valu une très belle répartie du Président de l’Association nationale des juges de l’application des peines (JAP), Michael Janas, pointant la disproportion entre les effectifs de magistrats, de médecins et de travailleurs sociaux, et l’inflation des textes :

« On a l’impression d’être dans un immeuble qui s’effondre et qu’à chaque fait divers on ajoute un étage. Aujourd’hui, nous n’arrivons même pas à appliquer la loi sur le suivi socio-judiciaire qui date de 1998 ! »l

François retoque Christine qui voulait retoquer les sages qui avaient retoqué le TEPA*

Dans une interview au « Monde », à paraître ce soir (je n’ai encore que le compte rendu radio), François Fillon annonce (j’allais dire : avoue) que le gouvernement ne contournera pas la décision du Conseil constitutionnel concernant la défiscalisation rétroactive des intérêts d’emprunt engagés pour la résidence principale. Le texte exact de sa déclaration sera très important à lire.

J’aimerais vous dire qu’il a ajouté que la lecture de mon blog l’avait grandement influencé. En réalité, c’est sans doute plutôt l’examen des comptes de la nation. La mesure coûtait à peu près autant que le budget du ministère de la justice.

Quoi qu’il en soit, je ne suis pas sûre que Christine Lagarde n’ait pas été un peu vite en besogne dans ses annonces…

  • voir billet du 19/08

Eclaircie

Il n’y a rien que j’aime autant que les rapides changements du temps. Devant ma table de travail, la mer blanche et écumante devient tout d’un coup éclatante grâce à une faille entre deux nuages. Son vacarme demeure le même, mais celui du vent faiblit d’un ton.

Les premières silhouettes apparaissent prudemment, emmitouflées malgré la vivacité de la lumière. Sur le mur, trois oiseaux tout petits picorent comme si de rien n’était ; plus bas, des mouettes en bataillon fouillent le sable humide de leur bec.

C’est comme un étau qui se désserre, la nature prend le temps de respirer. Cela s’appelle une éclaircie.

L’événement me parait de suffisante importance pour vous en informer sans délai.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel