Citoyenneté et liberté.
Une des joies de la vie politique est la diversité des contacts et des actions. Vendredi 13 juillet, l’une de ces occasions de rencontres et de réflexion a été « l’accueil des nouveaux citoyens ».
Courte manifestation organisée à la Préfecture où le représentant du Préfet a remis, après un petit discours et une Marseillaise, les documents de citoyenneté française à 54 personnes d’origine très diverses qui avaient fait le choix de devenir Français et avaient rempli les conditions pour cela.
J’ai eu le plaisir de remettre moi-même ces documents aux femmes résidant à Bordeaux. Petits mots de félicitations et de bienvenue à chacune qui paraissaient très heureuses de cette nouvelle citoyenneté. L’une d’elles n’a pas manqué cependant de me faire m’interroger : une très jeune femme, engoncée dans une grande robe sans forme d’un gris de terre et le visage cerné d’un foulard serré, retombant très bas sur la robe.
On ne peut pas ne pas s’interroger : peut-on être française et subir une telle limitation de sa liberté ? Cette jeune femme, vêtue de manière si oppressante ne peut avoir pratiquement aucune activité professionnelle, ne peut marcher librement dans la rue, profiter du grand air, s’adonner à aucun sport…
La République Française est elle compatible avec cette acception de la condition de la femme ? Je ne pose aucunement la question en termes religieux. Si l’époux de cette jeune femme était également contraint, c’est en effet la question religieuse qui serait prédominante. Mais il n’en est rien : lui peut se promener, travailler librement. C’est donc bien en premier lieu l’égalité qui est en cause.
La réponse à la question n’est pas simple, on le sait bien. Si nous décrêtons que les femmes ne peuvent accéder à la nationalité française sans adopter nos us et coutumes, nous aggraverons encore la condition de ma jeune femme en gris et de ces semblables. Pourtant je crois que nous ne pouvons rester sans rien faire, ni dire.