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Le développement durable façon UMP’

Bercy. Le clou final du grand jogging médiatique pré-législatif de l’UMP. Sur une scène immense et un faisceau convergents de projecteurs bleu-blanc-rouge, Nicolas Sarkozy. Derrière lui, un fond de ciel bleu avec un soleil levant qui monte progressivement autour de sa tête, façon vierge à l’enfant dans les tableaux de la renaissance.

A sa droite et à sa gauche, en contrebas toutefois, les ministres et les hautes personnalités du régime, représentatives de la conception UMP’ du développement durable.

Alain Juppé, bien sûr, lui aussi bénéficiant d’une légère auréole en sa qualité de nouveau converti.

Près de lui, Arnaud Lagardère, Martin Bouygues, Bernard Arnaud, François Pinault, Vincent Bolloré, Patric Lelay de TF1 (celui qui a dit que son métier était de faire que les « cerveaux soient vacants et prêts à consommer un maximum de Coca-Cola ») et ce jeune ex-directeur de cab’ de Sarkozy qu’on a dépêché pour le seconder

Tous prennent la parole, décrivent le modèle de société du Grand Ecologiste… Qui pour la culture, qui pour les transports fluviaux et maritimes (Bolloré évidemment), qui pour la solidarité….

Une sorte d’enchantement gagne les 50 000 personnes venues du monde entier. Monaco, Liechtenstein, Luxembourg, venus par jets spéciaux, tous les grands pays fiscalement avancés, sont représentés.

Tout d’un coup, d’une bouche de métro, sortent trois sauvages, peau colorée, cheveux hirsutes, vêtement hâtif, mi-peaux de bête, mi-vieux sacs de récup’, et chacun un gros carnet dans la main.

Le service d’ordre se précipite. Même les journalistes accourent et interrogent :
-« Mais vous vous rendez compte ! Qu’est-ce que vous venez faire là ? Le Grenelle mondial du développement durable ! Un nouveau modèle de société, vraiment mais qu’est-ce que vous avez à faire là « 

– Ben, à vrai dire, c’est pas tellement que ça nous amuse ! Mais avec ce que vous proposez, vous allez pas tarder à disparaître. Alors on est venus, pour prendre des notes et pour porter témoignage ! »

Grave comme une voix et comme la brièveté des jours qui restent

Gravité de François Hollande hier soir au Palais des Congrès. Que la presse n’a pas su entendre, me semble-t-il. C’est vrai ce ne fût pas le délire des jours de liesse. Et comment aurait-il pu en être ainsi ?

Nous avons été battus aux élections présidentielles. Ce n’est pas un motif d’enthousiasme délirant. Sarkozy et ses ministres font actuellement un jogging médiatique, ici pour l’hôpital, là contre les radars sur les routes… Qui peut être contre l’hôpital, pour les radars, surtout quand il s’est fait prendre…? Mais nous ne sommes pas gogos à ce point de ne pas savoir que dans la torpeur du mois d’août la facture, les factures vont tomber. « Vous avez voté au printemps ? Eh bien, payez maintenant ! »

On reconnaitra-là une version sarkozienne de « la cigale et la fourmis ». « Vous avez chanté tout l’été, et bien dansez maintenant ? »

Je me suis laissée entrainer. La Fontaine fait partie de mes vieux, très vieux amis disparus. Je ne résiste pas à parler d’eux.

Ton de gravité donc hier soir, au Lac, dans ce palais des congrès perdu au milieu des Hôtels Accor, du casino Barrière-Accor… On en a presque le coeur soulevé chaque fois qu’on y va. François a exprimé les enjeux de ce vote, dans moins de quinze jours, si brefs, si vite venus, si vite conclus. Dans quinze jours, le dernier grand rendez-vous démocratique national, capable de décider du gouvernement et de sa politique. De quoi retenir un peu son souffle.

Il a parlé longuement de Bordeaux, et de notre responsabilité plus grande encore. J’en avais le coeur serré. C’est tellement important, les forces contraires sont si fortes…

Soyons libres. Libres du pouvoir médiatique, des trois pages quotidiennes dans tous les journaux sur Alain Juppé, du numéro spécial du Point, après celui de « l’express », libres envers les comportements de l’UMP, le Sarko-show pré-présidentiel..

Libres..

Ce soir, tous au lac !

Ce soir à 19 heures, montrons que nous sommes unis et forts (tiens, j’ai déjà entendu ça quelque part…)

autour de François Hollande, pour notre premier meeting national de campagne législative.

(Palais des Congrès, quartier du lac à Bordeaux)

Appel à la mobilisation générale !

Le gouvernement sera remanié et élargi après les législatives. La pseudo-ouverture risque de faire long feu.

L’Elysée laisse entendre par ailleurs que les ministres se présentant aux législatives qui ne seraient pas réélus risquent d’être éconduits. Ces ministres ne sont pas les moindres : Fillon, MAM et Juppé. Manière de leur dire peut-être qu’ils feraient mieux d’être au travail à Paris.

La conséquence pour nous est que tout sera fait, tout, pour qu’Alain Juppé obtienne sa réélection d’un jour. Nous le savions mais cela est seulement encore un peu évident et plus dur. Ne nous laissons pas voler le résultat des Présidentielles . A Bordeaux, et plus encore dans la deuxième circonscription, les électeurs ont porté la gauche en tête. Nous devons nous y maintenir.

Mobilisons-nous aussi formidablement que la droite est capable de le faire dans cette ville !

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel