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Qui la police doit-elle servir ?

Trois-cent vingt six policiers à Meaux hier pour sa courte visite en banlieue, 600 à Bordeaux pour son meeting électoral, 60 autour de sa villa de vacances au Pyla… Voilà l’Etat dont nous ne voulons pas.

La politique de sécurité de Nicolas Sarkozy est d’abord celle de sa propre sécurité. Le fait même qu’il en ait besoin montre qu’il n’est pas « cette rencontre d’un homme et d’un peuple » dont parlait Jacques Chirac.

Responsabilité, encore et toujours

Quarante-quatre pour cent des français tiennent compte dans leurs achats des caractéristiques sociales et sociétales des produits de consommation. Cette statistique, qui vient de tomber, me réjouit : elle démontre qu’avec un petit effort supplémentaire, la responsabilité sociale du citoyen n’est pas une formule creuse.

Les deux critères auxquels les Français sont le plus sensibles sont : le travail des enfants dans la production du produit et le label « fabriqué en France ». En réalité, ils n’en connaissent pas d’autres, et même le premier des deux est très rarement précisé.

Je suis persuadée que si l’on porte à leur connaissance le brevet social de l’entreprise, en termes simples, et s’ils ont la garantie que les données sont contrôlées, les consommateurs deviendront des acteurs citoyens de l’économie.

J’ai souvent parlé dans ce blog de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et de celle, plus nouvelle, des citoyens eux-mêmes. Qu’est-ce que le « brevet social » ?

C’est l’ensemble d’un certain nombre de paramères exprimant de manière fiable cet engagement ou cette responsabilité sociale des entreprises. Imaginons quelques-uns de ces paramètres :
– écart entre le plus haut et le plus bas salaire dans l’entreprise
– nombre relatif des emplois durables et des emplois précaires (CDI/CDD)
– nombre d’emplois délocalisés ou supprimés dans les cinq dernières années (sous réserve de profit de l’entreprise)
– etc, etc…

Nous avons abordé ce sujet de la responsabilité sociale ce soir, lors d’un forum de quartier à La Bastide. Les Français sont majeurs et ils sont prêts à participer à la marche de ce nouveau siècle. Ils comprennent qu’au regard des bouleversements des dernières décennies (en vrac : mondialisation, instantanéité des échanges, informatique, allongement de la durée de vie, progrès scientifique….), personne ne se sauvera seul, et que tout ne viendra pas du pouvoir politique au sens gouvernemental de ce terme. Ils sont prêts à prendre leur part, à condition qu’on leur en donne les moyens -en particulier la fiabilité de l’information- et qu’ils reçoivent en retour le respect ; tout simplement, le respect de chacun.

Aux militants

Retour de réunion de campagne. Un petit groupe divers et passionné, capable de se disputer sur la hauteur d’une lettre dans un bandeau électoral ou la présence d’un point dans un texte. En un mot : des militants.

Je ne le cache pas, c’était avant 2001, moment de mon entrée dans la vie publique, un terme dont je ne connaissais pas bien le sens. Il me paraissait un peu ancien, comme celui de « camarade » que nous utilisons occasionnellement (dans certains discours ou dans des courriers) au parti socialiste. Comme aussi celui de « section », qui à vrai dire ne me parait toujours pas bien correspondre ni à ce que nous faisons, ni au monde contemporain. Mais ce n’est pas très grave.

Le mot de militant, lui, a un sens profond. Je le mesure à de multiples occasions : un soir de réunion autour des lois de bioéthique, un matin de week-end pascal aux Capucins, dans le courant d’air glacé du Grand Parc au milieu de l’hiver… Là nous sommes entre militants, généralement heureux d’être ensemble et d’avoir à faire quelque chose en quoi nous croyons.

J’en parlais samedi dernier au marché des Capucins à la journaliste Isabelle Castéra qui en a rendu compte dans un papier de Sud-Ouest paru lundi* : tant qu’il y aura des hommes et des femmes pour passer leurs soirées à discuter de sujets souvent ardus ou austères (la mondialisation, les politiques de santé, le traité constitutionnel européen…) plutôt qu’à regarder la bouche ouverte la télévision au chaud dans leur canapés, tant qu’il y en aura pour affronter la pluie et le froid les dimanches matins au Colbert, le monde ne sera jamais tout à fait mauvais, ni désespéré. Je me suis permise ce terme, clairement biblique « ils sont le sel de la terre ». De la terre, peut-être est-ce un peu voir grand, de notre société matérialiste en tout cas certainement.

C’est une très grande responsabilité des hommes politiques de tous bords de porter les espoirs, le travail quotidien, l’engagement des militants. Il y a des réunions où je me casse les pieds, nombre de militants aussi, mais il y a des moments de grâce où la joie profonde du « faire ensemble » l’emporte et de loin sur toutes les nuances de courant, les petites insatisfactions de la pratique politique, voir même sur une inquiétude plus grande « où va ce que nous faisons ? ».

C’était le cas ce soir. Nous nous sommes un peu disputés, mais nous savons pourquoi : pour faire un petit pas dans une direction qui ne soit pas la pire.

  • « le marché aux tracts », SO, 9 avril.

Jovialitude

Dans ma lecture extensive des journaux ce matin (toute une pile restait en rade des semaines précédentes), parmi plusieurs joyeusetés, dont l’angélique évoquée dans le billet précédent, une autre perle m’attendait.

Azouz Begag qui vient de quitter le gouvernement pour soutenir François Bayrou, rend compte dans un ouvrage des amabilités que lui a réservées Nicolas Sarkozy, à la suite de ses commentaires peu enthousiaste des « racailles », comme du « ministère de l’immigration et de l’identité nationale » : – « Espèce de conard, je te casserai la gueule… ».

Je résume à l’essentiel, le texte entier ne mérite pas relation. Comment Azouz Begag peut-il s’émouvoir d’un mot , »conard », dont Alain Juppé lui-même, quand il en a gratifié Gilles Savary, a expliqué que c’était un mot Gascon, fréquemment utilisé dans nos contrées pour manifester la camaraderie, et quasiment l’affection.

On s’étonne qu’Azouz Begag, pourtant méditerranéen d’origine, reste insensible à cette jovialitude UMP qu’Alain Juppé comme Sarkozy portent à son meilleur.

L’Angélique libertaire et le rebelle Gingko

Le nouvel écologiste de Bordeaux a encore quelques légers progrès à faire, du moins dans le domaine de la botanique. Labourages et paturages ne sont pas donnés à tout le monde au premier coup de fourche. La semaine dernière, au conseil de quartier de St Michel, Alain Juppé voulant border tous publics afait une envolée écologique sur l’angélique des estuaires, valeureuse petite plante qu’il a décimé il y a quelques mois à l’occasion du nettoyage des berges pour je ne sais quelle fête à neuneu. Il a promis de planter largement cette plante protégée pour calmer tous ceux qui s’étaient émus de la voir disparaître (au premier desquels notre groupe).

Las, comme les cèpes, l’angélique de l’estuaire ne peut se planter ni se cultiver. Elle fait partie de ces plantes libertaires qui poussent où elles veulent quand elles veulent. Une espèce dont Alain Juppé n’est pas coutumier. D’autres affectionnent cette heureuse disposition, et c’est pour cela qu’elle fait partie des espèces botaniques protégées.

Nouvelle initiative, vendredi dernier à Meriadeck, dans le cadre de la semaine du développement durable. Pour pallier à minéralisation du centre ville, notre municipalité a fait le choix d’y planter des conifères, résistants entre les résistants. Sud-Ouest du 7 avril rend hommage à ce choix. Pelle en main, Alain Juppé a planté le premier d’entre eux : un gingko biloba, l’arbre aux cents écus dont les feuilles jaunes et cordiformes miroitent au soleil d’automne comme des pièces d’or…

Las encore, le Gingko est tout sauf un conifère. Passionnée des plantes et des arbres, je me propose volontiers auprès d’AJ pour un cours de rattrapage accéléré. Premier et de loin pour la communication tous azimuths, il a encore un peu à faire pour jardinage et bouturage.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel