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Mettre à jour, mettre au jour (23)

J’ai promis d’essayer chaque jour de réfléchir sur ce que doit être notre ambition pour la gauche, et surtout sur les moyens d’y satisfaire. Il est tout proche de minuit, je rentre d’une réunion très cordiale où nous avons en effet débattu autour de ce problème.

Je reviens sur deux mots lancés par Bertrand B. : visible et lisible. (cf billets précédents)

Il ajoutait : j’en ai assez de n’entendre parler dans les media que des problèmes internes au PS. Moi aussi. Donc n’y prêtons jamais la main en alimentant la chronique de ces disputes mais surtout portons une autre matière à la connaissance du public.

Cette matière existe. Dans chacune de nos réunions, des idées se font jour, des interventions apportent des éclairages ou des propositions. Seulement elles sont comme sable entre les doigts, personne n’en retient la substantifique moelle sous la forme ne serait-ce que de quelques lignes que nous pourrons nous transmettre, garder en mémoire ou au moins en archives, et si elles valent le coup, communiquer à la presse.

Visible, ce n’est pas que cela : est-ce que nous ne devrions pas plus souvent être à l’initiative d’actions concrêtes : échanges avec des étudiants ou des membres du PS de pays où les conditions de vie sont moins favorables que les nôtres, actions que l’on qualifie d’humanitaires (nos MJS l’ont fait)… Bien d’autres idées sont possibles. Nous en réalisons en réalité, telles que dernièrement les parrainages républicains de jeunes gens sous menace d’expulsion. Voilà encore un sujet qui méritera un billet et un forum.

Lisible : cela est un mot, paradoxalement, déjà moins simple. « Lisible » veut dire que notre message soit compris, perçu, transmis. Il doit être pour cela, non pas simple, mais pédagogique. Et souvent être assimilé à une seule personne. Je vais prendre un exemple qui parait n’avoir rien à faire ici : pour qu’un enfant d’un couple bi-national parle les deux langues des parents maternellement, il faut que ce soit le même parent qui lui parle chaque langue. Nous grandissons.. mais la base reste assez semblable : nul ne peut, pour être crédible, être expert en tout ; dix personnes qui représentent une pensée ne la multiplient pas dans le public, mais la divisent. Qu’on veuille bien y réfléchir.

Au total : nous devons être davantage présents, sur des idées bien clairement établies, portées non moins clairement, et bien souvent répétées. Nous exprimer régulièrement, de manière condensée, faire la synthèse de ce qui a été dominant dans un débat, mais aussi dans nos têtes sur chaque sujet.

Une mise à jour de la gauche à Bordeaux, doublée d’une mise au jour de sa réflexion et de son action.

Le peuple des fontaines

Je reviens de l’inauguration de l’expo de Michelle Coquet  » Le peuple des fontaines » à la bibliothèque de la Benauge (rue Alexander Fleming). Des visages, des corps, des regards qui nous parlent après des siècles. Des couleurs qui semblent manipulées par l’artiste mais qui sont seulement l’effet des acides et des pluies sur la pierre et le bronze.
Marguerite Yourcenar a titré un de ses livres « Le temps, ce grand sculpteur ». A ce grand sculpteur, il faut un regard d’artiste, qui saisisse en même temps l’éternité d’un geste, d’une attitude, d’un mouvement de lèvres et sa formidable modernité. Nous avons ri de trouver une réelle ressemblance entre un personnage du monument des Girondins (je ne dis pas lequel) et Dominique de Villepin ! Nous sommes restés saisis de la beauté de « La République » du même monument : elle devrait être exposée dans toutes les écoles, pour montrer ce qu’elle doit être, une force sereine, attentive et référentielle. Moment de bonheur. Ce n’est pas une formule : le bon-heur, c’est bien souvent d’abord une bonne-heure.

Visible et lisible (21)

La manière forte… Je mets le commentaire de Bertrand B. (à la suite dua billet « être un laboratoire d’idées », ce même jour) à la rubrique « l’invité du blog » pour que les lecteurs rapides puissent y réagir. Ce débat sur le rôle d’une gauche ouverte dans la politique bordelaise est essentiel. J’ose dire qu’il est l’objet principal de ce blog : être une parcelle de ce ferment qui fait qu’à un moment les cuves de vin se mettent à frémir, que leur température monte, et qu’à maturité, le vin devient le plus beau produit de notre région !

(suite…)

Juste au vol (20)

Juste en passant très vite : je reçois à la suite des billets précédents (interrogations et propositions pour la gauche à Bordeaux) beaucoup de commentaires, objections, remarques .. , sur mon mail privé, toutes intéressantes, stimulantes, mais dont évidemment les lecteurs du blog n’ont pas connaissance ! Ce blog est et doit être un forum de propositions : merci d’intervenir directement sur le blog. Nous devons faire bouger les lignes, faire passer un grand souffle d’énergie sur cette ville. Et pourquoi pas, un tout petit peu au delà !

Au vol encore : un très chouette papier dans Libé (https://www.liberation.fr, ou mieux encore acheter le journal qu’on est entrain d’essayer de faire passer par profits et pertes) : « lettre ouverte des vieillards du PS ». Nous sommes vraiment dans une époque formidable : la chose dont on peut assurer le plus fermement aujourd’hui qu’elle a de l’avenir, c’est la vieillesse ! Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je trouve ça très roboratif. Et je pars à l’hosto regonflée pour les quarante prochaines années.

Etre un laboratoire d’idées (19)

Je voudrais développer chaque jour quelques-uns des éléments qui me paraissent importants pour notre action à Bordeaux.

Le premier : être un laboratoire d’idées

Je vais commencer bien modestement et concrètement : devant chaque événement, devant chaque problème, grand ou petit, c’est une bonne règle de se demander : qu’est-ce qui ne va pas ? pourquoi ça ne va pas ? que puis-je y faire 1- en tant que groupe 2- à titre personnel ? La séquence des questions n’est pas indifférente. Cela prévient aussi de s’attarder aux drames où l’on ne peut vraiment rien : qu’un avion s’écrase dans le Kilimandjaro à la suite d’une erreur de pilotage, ni nous, ni je, n’y pouvons rien. Je le regrette mais je pense que mon énergie est mieux employée en direction de mes malades, qui risquent eux aussi tous les jours de se scratcher !

Nous passons beaucoup de temps au parti socialiste dans le débat interne. La désignation à la présidentielle va en être de nouveau l’occasion. C’est une bonne chose 1- si c’est une démarche positive (ce candidat apporte des solutions plus innovantes, et non pas « il ou elle a dit ça, c’est mauvais, c’est du neo-blairisme ou du chevenementisme attardé ! » en s’appuyant sur des petites phrases reproduites -pas toujours bien- dans la presse), 2- si nous n’y passons pas tout notre temps. Je veux que nous ressortions de toutes nos réunions plus intellligents, plus instruits et plus forts. Avec des solutions à apporter, à exposer dans nos rencontres sur le terrain, et non pas avec une besace pleine de critiques sur les uns ou les autres d’entre nous. Nous sommes d’abord ensemble : nous ne devons critiquer l’une ou l’autre de nos actions que pour apporter aussitôt la proposition de remplacement.

Je reviens à une des phrases précédentes : ressortir des réunions plus intelligents, plus instruits et plus forts. J’ai beaucoup appris au Parti Socialiste : je veux apprendre davantage. Nous avons la chance d’un apport nouveau de militants. Les réunions de présentation nous ont fait apprécier leurs motivations, leur bagage très divers d’expériences professionnelles et personnelles. Profitons-en. Demandons à chacun de nous, nouveau ou pas, de bosser les sujets qui le « branchent » et/ou pour lesquels il a une expertise particulière, par exemple en raison de son job. Ecoutons-le plancher sur le sujet. Référons-nous à lui quand un dossier du Conseil municipal se présente. Quand une question d’actualité demande une réponse rapide, par exemple sous la forme d’un communiqué.

Au plan très local, que nos militants drainent les informations dans les quartiers, les groupes de parents d’élèves.., et déjà réfléchissent à une solution : le plan de circulation du quartier des trois pommes bleues est aberrant, j’ai discuté avec les riverains, il faut proposer cela. Boum, on fait un communiqué, on existe, on montre que nous faisons de la bonne politique.

Même chose au plan national : on apprend une mesure aberrante. Pourquoi est-elle aberrante ? Tout de suite des chiffres, des comparaisons, un dossier sur le sujet. Et re-boum, on se réunit à deux ou trois, on pond un communiqué ou une conf de presse suivant l’importance..

Je suis sûre que nous avons les forces pour cela ; pas assez d’organisation. Nos experts n’osent pas bien souvent se déclarer, ne sentent pas qu’ils sont en charge du dossier. Nous ne communiquons pas assez entre nous, et je voudrais d’ailleurs beaucoup que ce blog soit un des moyens de communication. Nous ne communiquons pas assez tout court. Mais ce dernier point méritera à lui seul un billet.

Voilà. A bientôt.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel