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La meilleure bonne résolution, et de très loin !!!

La meilleure bonne résolution 2016 ? Promis, juré  : arrêter de fumer !

C’est aussi la plus difficile et il ne faut en aucun cas se culpabiliser d’avoir « raté » une fois, deux fois. Une étude de l’INSERM le confirme : le tabac est plus addictif que l’héroïne ; mais comme il ne modifie pas le comportement social, son caractère de « drogue » est sous-estimé. Aucun avertissement ne le dénonce et pourtant, c’est la pire  des addictions et les fumeurs en sont, dès la 100 ième cigarette, victimes.

Pas davantage, il ne faut hésiter à se faire aider : appui de son médecin traitant, soutien par un tabacologue et éventuellement des tas de méthodes qui peuvent aider Pierre mais être inopérantes pour Paul, mais qu’il n’est pas inutile d’essayer : hypnose, acuponcture, coaching en ligne…Et dans tous les cas, changement de vie autant que faire se peut : meilleure alimentation (avec éventuellement l’appui d’un nutritionniste), sport (celui qui fait le plus plaisir), soins de beauté, vacances etc.. En fait tout ce qui est agréable aide.

Médicaments : si nécessaire. Le tabacologue donnera la bonne prescription, je ne veux pas ici jouer le télé-praticien. Le sujet est trop sérieux.

Si je ne parle pas de la vape, je serai traitée (au moins !) de criminelle. Je ne fais plus un seul billet ni un seul tweet, sans levée immédiate de dizaines de boucliers. Pour tout dire, cette industrialisation des réactions et des passions m’interroge. Et vous le savez comme moi, quand on s’interroge, c’est en général qu’on s’est déjà répondu.

Oui, le vapotage peut aider à arrêter. La question est de ne pas tomber d’une addiction dans une autre et il faut se fixer une limite dans le temps ; par exemple arrêter six mois après l’arrêt du tabac et surtout ne pas accepter de devenir un « vapofumeur » , réduire le tabac sans l’arrêter n’a pratiquement pas d’intérêt en particulier sur le plan vasculaire.

Pas drôle tout ça en ce jour de premier de l’an ? Si, parce que c’est une formidable victoire, un changement de vie, de vraies retrouvailles avec soi-même.

Belle, grande année à tous !

Ce qui change, c’est le rythme

La langue, encore elle et surtout, son usage changeant. J’entends sur @franceinter le comédien Fabrice Luchini dire que « Lafontaine est le plus grand des rappeurs ».

Et pourquoi pas ? Personne ne dit la poésie aujourd’hui comme du temps de Sarah Bernard. Personne n’aurait eu l’idée, avant Gerard Depardieu, de jouer Cyrano de Bergerac d’un ton doux, avec plus de tendresse que de martialité et Molière peut se formuler à mille lieues de ce que Louis XIV entendait.

Je reviens aux tweets. Vauvenargues et Chamfort ont du se retourner dans leur tombe (cette expression me fait curieusement toujours rire, car une tombe est bien étroite et on doit s’y retourner souvent) en découvrant qu’en fait ils n’avaient jamais écrit que des tweets.

Et pourtant, rien de cela n’est faux. Un poème autrement découpé qu’en vers classiques change non seulement de rythme mais de sens. Il faut l’immense simplicité de « A Villequier » pour y résister : hier comme aujourd’hui, seul la douleur quotidienne, presque paisible, lui sied.

Au fond peut être n’est ce pas tant la langue qui change, mais son rythme. Le phrasé débile de tant de commentateurs à la télévision n’est en phase avec rien et je n’ai toujours pas perçue sa signification s’il en est une. Est poésie au contraire, tout ce qui introduit une juste musique dans la suite des mots. Et comme le dit encore Luchini : alors il n’est plus besoin de comprendre pour connaitre.

La transgression de Manuel Valls

Le « péril de paix » , utilisé par Manuel Valls dans une de ses dernières expressions publiques, est bel et bien une transgression. Non de la constitution, point non plus une offense à la République, ses principes, ses valeurs et ses lois, mais à l’usage.

Transgresser l’usage n’est pas transgresser la règle et il sera beaucoup pardonné au Premier Ministre. Je dirais même que l’on a besoin de transgression pour faire avancer le débat, défricher le champ des idées et, dans le cas précis, sortir la langue de sa gangue d’habitudes et d’expressions toutes faites.

La langue, en l’occurrence la nôtre, celle dont Camus disait qu’elle était sa Patrie, aurait plus usuellement dit « péril de guerre ». Cette expression n’est pas pour autant banale dans le corpus linguistique des médias, mais sa construction est éprouvée.

Ainsi le français dit « danger de mort », exprimant que la mort peut survenir si l’on n’y prend garde. On conviendra que l’on pourrait, avec la même intention, dire « danger de vie », ce qui revient à manifester la crainte que l’on soit privé de la vie si l’on ne fait pas gaffe.

L’allemand au contraire a la même inclination que Manuel. Je ne parle ni d’Angela, ni du teuton ordinaire, mais de l’usage habituel de la langue allemande. « Lebensgefahr », « danger de vie » exprime ce risque mortel comme le fait le Premier Ministre pour dire que la paix intérieure pourrait ne pas durer autant que les impôts.

Est-ce un signe que Manuel penche décidément pour la social-démocratie à l’allemande ? Faut-il y voir une intention, voire un sous-entendu, que la vraie Gauche et même la Gauche de la vraie Gauche, aurait à dénoncer ?

Aucun commentateur n’a prêté intention à ce glissement progressif du langage. Mélenchon lui-même, féru de beau-et-bien- parler, n’a pas sourcillé.

Quant à moi, je l’avoue, j’éprouve comme une gêne. Peut-être pas une vrai gêne, mais une gêne quand même, pour le moins une interrogation qui devra être éclaircie avant le vote à l’Assemblée.  Je m’interroge, oui, et j’attends, comme chacun de nous en a aujourd’hui le devoir, une réponse.

Défense du tweet et de son bon usage

Après l’association de défense du point virgule, la société des amis de la perluette, j’invite tout un chacun à rejoindre la ligue de défense du tweet.

Ce matin-même, 27 décembre, mon ami de trente ans (davantage..) Jean-Claude Guillebaud, décoche dans Sud Ouest une flèche à cette petite forme littéraire, multi-séculaire en vérité. Pensées, maximes et même proverbes, sont-ils de fait autre chose que des tweets qui ont réussi et traversé l’histoire ? Chamfort, Vauvenargues, Cioran, ont-ils jamais écrit autrement qu’en tweets ? Tweets chics, tweets austères, j’en conviens, nés de la culture latine, langue du tweet s’il en est, à la fois dans sa forme et sa structure. Twittare humanum est, cher Jean-Claude et je sais que fin amateur de l’écrit, vous n’en disconviendrez pas.

Mais mon sujet est tout autre, dicté par votre billet de ce jour dans notre quotidien régional. Non, le tweet n’est pas le vil produit de la dictature de l’instant. Méprisable parce que bref, volatile parce qu’irréfléchi. Un de mes vieux maîtres de médecine, né dans un temps ou le bel usage du français avait encore cours en cette science, concluait ses exposés quand il les jugeait trop prolifiques : « Excusez-moi, mais je n’ai pas eu le temps de faire court ».

Le tweet donc, du moins son bon usage, n’est pas une exclamation immédiate, un petit cri irréfléchi, ou du moins pas que cela. Il peut être une flèche, indiquant un chemin, et les bons tweets sont des panneaux indicateurs qui dirigent soit vers l’ « actu » , soit sur le chemin de la réflexion ; qui conduisent à un lien; qui incitent à lire un texte, un article, qu’on aurait pas eu l’idée d’aller voir ou le temps de découvrir dans la profusion de ce qui est publié.

Combien d’articles m’auraient échappé si je n’avais été abonnée au @gardian , à @limportant_fr , à @lopinion_fr  ou au @huffpost ? Combien de billets de blog (hélàs, de plus en plus rares) auraient manqué à me faire lever l’oreille  si un tweet ne m’avait menée à leurs auteurs ?

Et, bien que ce soit l’exception, combien de liens n’aurais-je pas noués avec de drôles de gens, comme par exemple des journalistes, retweetant un de mes tweets comme on ferait un clin d’oeil et comme je le fais moi-même de leurs tweets quand il me font rire ou m’interpellent.

Donc, cher @jeanbrunsac (car c’est sous ce nom mauriacien que vous vous cachez pour twitter), je vous invite, avec tant d’autres à rejoindre la LDDDT, société sinon savante, pas forcément toujours sachante, mais si agréable dans son goût, à l’instar de Montaigne, de procéder quand il convient « par sauts et gambades », joyeusement, sans s’imposer, juste pour faire signe comme je le fais à l’instant à votre adresse.

Mais que disaient donc les Députés girondins ?

Les députés girondins, dont je suis l’honorable descendante en politique, avaient des idées claires : celui qui prenait les armes contre la Nation ne méritait plus d’en faire partie.  Les Jacobins en disaient autant mais on comprendra que je fasse faveur aux premiers.

Les uns comme les autres ne pouvaient être taxés de « socio-traitres », ni de « sociaux-libéraux » vendus à quelque pouvoir d’argent. Tous moururent décapités à cause de leurs idées. Que l’on compte ceux qui en feraient aujourd’hui autant pour (ou contre) la déchéance de nationalité. Sinon, comme dirait Brassens, « de mort lente ».

Les temps n’étaient pas les mêmes. Les députés révolutionnaires pensaient aux armées qui se liguaient à nos frontières contre la République. Nous pensons au terrorisme, où l’acte de lever les armes contre la Nation est encore s’il est possible plus évident, voire revendiqué.

La Constitution de 1791 que l’on cite souvent comme acte de naissance du droit du sol, l’ébauche en effet mais demande à ce droit 3 compléments : soit un père Français, soit un long « établissement » dans le pays, soit le prêt d’un serment civique qui pourrait être aujourd’hui d’actualité. Elle introduit par ailleurs  la dégradation civique (impossibilité de voter et d’être élue) qui pourrait être aujourd’hui une réponse (ou plus justement: une porte de sortie) en répondant à la symbolique sans lier directement terrorisme et nationalité).

Pour autant, ne soyons pas manichéens, la déchéance de nationalité n’ébranle pas les fondements de notre République. Le Conseil d’Etat le dit lui même, laissant la responsabilité au Pouvoir exécutif de la présenter et au Parlement de la voter (ou non, dans les deux cas)

Est-ce à dire qu’elle ne pose pas question ? Si, pour une raison principale qui ne figure pas dans nos principes républicains : l’obligation de ne pas créer d’apatrides, et donc obligeant à ne pouvoir déchoir de la nationalité française que ceux qui en ont une autre.

Cela ne faisait pas grand monde il y a peu. Même des citoyens européens étaient obligés de faire un choix en demandant la nationalité française et étaient obligés pour la recevoir d’abandonner leur qualité d’Allemand ou de Suédois ou bien d’autres.. Ce n’est plus le cas : la suppression quasi-générale du service militaire a éclairci le paysage.

D’autres pays, non européens, n’acceptent pas le principe de double nationalité. Et donc un enfant né Français et entendant le rester, n’a que cette nationalité.

Au total, si la déchéance de nationalité est votée, elle introduira une « section du peuple » entre ceux qui peuvent être déchus et ceux qui ne le peuvent pas.

Bien d’autres interrogations ont été soulevées et en particulier celle de l’utilité de la mesure. L’accord est plus ou moins en train de se faire pour reconnaître qu’en cas d’actes de terrorisme, le pouvoir dissuasif est nul. On a vu au contraire des soldats de Daesh brûler leur carte d’identité française devant les caméras.

Reste encore une question : un citoyen déchu pourra-t-il être surveillé, jugé, en France ? Oui si l’acte est commis en France et si nous n’avons pas d’accords d’extradition avec le pays d’origine.

Mais pourrons nous l’extrader si nous en avons la volonté : oui seulement si le pays ne pratique ni la torture, ni la peine de mort. Reconnaissons que cela exclut pas mal de ceux qui sont dans notre viseur.

Alors, alors.. J’ai à cette heure UNE certitude : ne déchirons pas la gauche autour de ce sujet, et pas même n’envisageons pas de déchirer notre carte du PS comme l’a envisagé un homme pour lequel j’ai affection et estime en Gironde. Si l’on peut regretter aussi que la question de la nationalité puisse être liée dans l’esprit des Français au terrorisme, reconnaissons qu’il y a de la République de part et d’autre et, dans tous les cas, sachons qu’une loi démocratiquement votée EST républicaine.

N’oublions pas non plus que dans le cas, l’ennemi est une force barbare qui ne s’embarrasse ni d’arguties, ni de constitutionnalité. Lors du Concile de Constantinople une discussion occupait tous les esprits et les propos : fallait-il dire « Esprit Saint » ou « Saint Esprit ».. La discussion trainait, les évêques rivalisaient d’arguments. C’est alors que les janissaires turcs entrèrent et firent tomber toutes les têtes…

 

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