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Droit du sol : ce que dit et ne dit pas la constitution de 1791

La Constitution de 1791, que j’ai évoquée hier 25 décembre sur Fr3 est souvent citée comme acte fondateur du droit du sol. Il est important de la lire en détail son article II du Titre II:

« Sont citoyens français ceux qui sont nés en France d’un père Français ; ceux qui nés en France d’un père étranger ont fixé leur résidence dans le royaume ; ceux qui nés en pays étranger d’un père françois sont venus s’établir en France et ont prêté le serment civique ;
Enfin, ceux qui nés en pays étranger et descendant à quelque degré que ce soit d’un Français ou d’une Française expatriée pour cause de religion viennent demeurer en France et prêtent le serment civique »

Cette constitution qui ébauche le droit du sol et établlit ce qui sera très vite la loi de la République, demande donc complément : soit père Français, soit un établissement durable dans le pays, soit prêt du serment civique.
Mais lisons plus avant ..

« La qualité de citoyen français se perd – par la naturalisation en pays étranger – par la condamnation aux peines qui emportent la dégradation civique tant que le condamné n’est pas réhabilité – par un jugement de contumace (…).

Le constitution, qui tient dans un livre à peine plus grand qu’un paquet de cigarettes, prévoit donc la dégradation civique suite à une condamnation (et non à un fait non jugé). Wikipedia se trompe quelque peu en faisant de cette constitution l’acte de naissance du droit du sol. Mais regardons-y de plus près : et si cette « dégradation civique » était aujourd’hui la réponse ?

Un peu d’histoire ne nuit point et le sujet actuellement en débat de la déchéance de nationalité mérite une réelle réflexion de quelque côté que l’on se place.

Un « ni-ni » bien peu républicain

Attristée de la position d’Alain Juppé qui s’est précipité derrière la décision de Nicolas Sarkozy d’appliquer  le « ni-ni » en réponse à la dangereuse montée du FN aux élections régionales. Pour mémoire le FN est en tête dans 6 régions sur 13 et en capacité de l’emporter dans 4.

Faut-il devant cet état de fait rester droit dans des bottes qui pourtant prennent très largement l’eau ? Est-il digne de mettre dans le même sac FN et PS, alors que l’on sait qu’en agissant ainsi, on donne un strapontin moral et matériel à Marine Le Pen pour les élections présidentielles ? Qu’importe pour Nicolas Sarkozy et Alain Juppé : les listes LR ni ne fusionneront, ni ne se retireront quoiqu’il en advienne.

J’écoute depuis des mois le Maire de Bordeaux jouer le rôle de grand conciliateur, d’esprit modéré, enclin à la concorde nationale dans les situations difficiles. Ce n’était donc qu’un rôle de composition et ses vigoureuses réponses à Jacques Colombier en Conseil Municipal n’étaient que des éléments de langage, servis en boucle mais sans fondement ni  sincérité. Dès lors que Jacques Colombier (tête de liste FN en Aquitaine) est porteur d’un stock de voix pour arrondir le score de la candidate du Maire, il devient un interlocuteur décent qui pourrait même resservir en d’autres occasions.

La politique quand elle ondoyante suivant les circonstances décourage de la politique et je ne suis pas prête à m’y habituer. Le parti « les républicains » quant à lui  est tout, sauf Républicain.

1er tour des Régionales : point de la situation à Bordeaux et dans la circonscription Bordeaux 2 Rives

La liste d’Union de la Gauche « Plus forts, plus solidaires, ensemble » conduite par Alain Rousset est arrivée en tête dans notre grande région Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes avec 30,39 % des suffrages exprimés. Viennent en seconde et troisième positions les listes Union de la Droite (27,19 %) et Front National (23,23 %).
Ce résultat est bon et encourageant mais ne peut faire oublier les scores très élevés du Front National, arrivé en tête dans 6 régions sur 13.
L’Aquitaine et la Gironde ont placé la liste d’Alain Rousset en tête, reconnaissant là le très bon bilan du Président sortant et de son équipe.
A Bordeaux, ville où la candidate Virginie Calmels est élue adjointe au Maire, la liste Union de la Droite réalise 36,84 % des voix devant celle d’Alain Rousset (32,40 %). A noter le faible score du Front National (11,76 %).
L’abstention est par ailleurs très élevée, bien supérieure aux moyennes nationales ou régionales : 53,2 %
Dans la circonscription Bordeaux 2 Rives (2ème circonscription), Alain Rousset talonne Virginie Calmels qui le devance de 403 voix (AR : 34,05 % et VC : 35,44 % des suffrages exprimés). Notons là aussi le faible score au regard des chiffres nationaux du Front national (10,05 %) et l’abstention très élevée (53,6 %).
La rive droite Bastide-Benauge, a majoritairement voté pour la liste d’Alain Rousset (38,56 %) reconnaissant là le travail et la présence de l’ancienne conseillère régionale Emmanuelle AJON.
Les électeurs du canton qui ont élu en mars dernier les conseillers départementaux Clara AZEVEDO et Matthieu ROUVEYRE (St Michel, St Genès, Vieux Bordeaux…) ont majoritairement choisi le candidat Alain ROUSSET et l’Union de la Gauche avec 36,32 % des suffrages (30,44 % pour Virginie Calmels).
Moins d’une semaine avant le second tour – dimanche 13 décembre – nous devons plus que jamais nous mobiliser pour que les valeurs de Gauche l’emportent. #Rousset2015

Opération Frankton

Ils partirent 10, 2 seulement parvinrent… Nous étions le 7 décembre 1942. Dix jeunes anglais, officiers de la marine britannique, acceptèrent d’exposer leur vie pour une opération hautement risquée : remonter nuitamment la Garonne en kayak pour poser des mines à Bordeaux sur des navires allemands qui transportaient des armes et des munitions.

Deux seuls parvinrent ou plus exactement, ont survécu. L’explosion des bateaux eut un grand impact psychologique sur la population et les forces alliées, et par ailleurs sauva le port de Bordeaux qu’il était prévu de détruire.

Le caractère exemplaire de l’action de ces jeunes marins (dont aucun de ceux qui furent pris, puis fusillés ne parla sous la torture) est demeuré dans les mémoires comme emblématique des actions héroïques de la deuxième guerre mondiale.

Aujourd’hui, nous avons célébré place Frankton en bord de Garonne ce haut fait et ces héros en présence du Consul d’Angleterre et de représentants des forces britanniques.

Nous avons salué en privé l’engagement du Royaume Uni dans la coalition contre DAESH. Dans les moments difficiles, l’Angleterre et la France se retrouvent toujours unis et solidaires

De la loyauté des arguments en politique

Il y a quelque chose qui mine en profondeur la crédibilité de la politique. Dans l’instant, ça passe, je dirais même plus c’est gros, plus ça passe. Mais les arguments déloyaux s’accumulent dans les mémoires et créent, d’abord le désintérêt, puis le rejet.

Les élections régionales qui s’annoncent difficiles d’abord pour les Français avec la campagne populiste du FN, ne sont pas avares de ces petites ou grandes bassesses et de ces déloyautés ou reniement de toutes sortes.

J’en prendrai deux exemples aquitains. O pas les plus graves, il y a pire -et c’est ça justement le pire-, mais datant de ces derniers jours.

Aujourd’hui même la candidate LR à Bordeaux, dont le mentor est Alain Juppé fait un communiqué pour reprocher au Ministre Bernard Cazeneuve d’avoir distrait de son emploi du temps deux heures afin de participer à un meeting autour d’Alain Rousset à Bordeaux.

Cette présence aux côtés d’un ami de longue date avait été promise depuis des semaines. Les événements récents l’ont retardée. Mais que n’avons nous entendu et lu ?  La sécurité des Français était mise en péril par la légèreté de ce Ministre inconscient qui a fait un aller et retour à Bordeaux à l’heure du diner avant de retourner dans son Ministère ! Haro sur le Ministre, haro sur le Gouvernement ! Les Français qui accordent aujourd’hui un bonus de 20 points à François Hollande dans tous les sondages savent en réalité à quoi s’en tenir sur l’attitude et l’efficience du trio Hollande/Valls/Cazeneuve.

Déloyauté, et pas seulement petite bassesse de campagne, parce que c’est ne pas se souvenir de la part de la candidate choisie par Alain Juppé que celui ci a été deux ans–et pas deux heures- Ministre à mi-temps de Nicolas Sarkozy en même temps que Maire de Bordeaux (2010-2012). Alain Juppé se vantait du temps qu’il passait dans notre ville comme des apparitions qu’il y faisait plusieurs fois par semaine pour occuper l’espace.

Les Ministères qu’il occupait autorisaient-ils ce mi-temps ? La réponse est clairement non. Il s’agissait du Ministère de la Defense puis du Ministère des affaires étrangères.  Un seul exemple : l’intervention en Libye et ses conséquences malheureuses permettait-elle une attitude aussi légère ? Non encore.

Mme Calmels a taclé dans un débat Alain Rousset parce qu’il avait déjà fait trois mandats à la présidence de la région. A-t-on entendu quiconque à droite en 2014 pour conseiller à Alain Juppé de se retirer, lui qui entre maintenant dans sa 21ème année à la Mairie de Bordeaux ?

Nous mêmes à gauche n’en avons pas fait un argument. Pourtant il s’agissait du même mandat exactement, à la différence de la situation d’Alain Rousset qui est aujourd’hui candidat à la Présidence d’une nouvelle grande Région ayant la superficie de l’Autriche ou du Danemark. On conviendra que la grande Aquitaine est assez éloignée du bac à sable qui permettrait à un ou une novice en gestion territoriale de faire ses armes.

J’aime la politique. J’en côtoie la grandeur mais aussi les petits côtés. Les Français comme moi sont las du manichéisme comme des arguments de basse-fosse. Malheureusement ce sont ces derniers qui sont bien souvent les plus relayés. Demeurons pourtant à la hauteur qu’exigent les événements que nous venons de connaître.

 

 

 

 

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