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De la nécessité du bon sens et de la mise en perspective

Simplicité, bon sens et mise en perspective détruisent souvent bien des grandes déclarations. Les buralistes clament et proclament la difficulté de leur situation. C’est le cas pour nombre de buralistes de villages ou de quartiers et je suis la première à vouloir les accompagner pour préparer la sortie (inéluctable) du tabac.

Mais ils ne se situent jamais en comparaison du nombre des autres professions de proximité, lesquelles méritent elles aussi soutien et, si besoin, accompagnement dans une nécessaire évolution. Plusieurs points :

– les revenus : après les pharmaciens, les opticiens et les transports médicaux, ils se situent en 4ème position des commerces de proximité pour le revenu annuel (chiffres publié dans la revue du tabac)

– le nombre de fermetures : les buralistes « revendiquent » 1000 fermetures annuelles. Il ne s’agit aucunement d’un solde, car nombreux sont aussi les regroupements de bureaux et les ouvertures. En comparaison, bouchers, boulangers, cordonniers ont connu (et connaissent encore) une hécatombe au moins aussi importante. Les entend-on ?

– le nombre d’agressions. Certes toujours trop nombreuses, mais qu’en est-il des bijoutiers (et en particulier des petits bijoutiers de quartiers) et même des pharmaciens. Ces professions reçoivent-elles des financements spécifiques de sécurité comme en bénéficient les buralistes ? Non.

Le nombre d’heures de travail des buralistes est important et, par exemple pour les frontaliers, souvent le revenu horaire parait bien faible et c’est pourquoi j’ai proposé une évolution de la fiscalité en faveur de ces « petits buralistes » (précisément pour ceux qui ont moins de 300 000 euros de revenus annuels pour le seul tabac) afin qu’il puisse exercer leur profession de manière décente.

Les aides que reçoivent annuellement les débitants de tabac, en plus de leur revenu lié à la fiscalité, sont égales à la moitié du coût annuel pour le budget de l’Etat de la loi vieillissement que j’ai élaborée : 300 millions d’Euros. La mise en application de la loi vieillissement a été retardée de 2 années pour des raisons financières (elle prendra effet le 1er janvier 2016), les aides aux buralistes n’ont subi aucun retard.

J’en appelle à la sagesse et à la mise en perspective des difficultés ou des aspects positifs des situations de chacun. Simplement, calmement et parce que nous sommes une seule grande communauté.

La leçon de politique du Ministre Kader Arif

« Engagement fort, actions simples, et toujours dans l’attaque ! ». C’est la leçon de politique que Kader Arif, élu du Grand Sud ouest, a tirée de la coupe du Monde de rugby et qu’il nous a fait partager lors d’une récente rencontre entre collègues parlementaires.

Bien qu’ayant été, brièvement, médecin de l’équipe « Les petits bleus du Libournais », je ne saurais juger du bien fondé sur le stade de ces vigoureux principes. En politique en tout cas, j’y souscris à 200% pour avoir expérimenté sur le terrain que les Français veulent des mesures saillantes, qu’ils comprennent et qu’ils partagent et bientôt font leurs. Ils savent ensuite en reparler et les attribuer durablement à qui les a prises.

Que retient-on de Mitterrand ? L’abolition de la peine de mort. De Chirac ? Le non engagement de la France en Irak et le premier plan cancer. Mais sans aller jusqu’à la trace dans l’histoire, les échanges que les élus ont régulièrement avec leurs mandants comme les échanges sur les médias sociaux confirment qu’ils se développent autour de mesures proéminentes relativement à l’écume des jours ; et au contraire que les mesures moins nettes, sur lesquelles on revient ou que l’on fait évoluer amènent plus de critiques que d’approbation.

« Je dis ça, j’dis rien », disent aujourd’hui les jeunes à bien des occasions et j’avoue que moi-même ai une légère arrière-pensée en préconisant comme Kader cette simplicité et cette solidité de menhir.

 

Le deuil impossible du Dr Bonnemaison

La tentative de suicide du Dr Bonnemaison, en cette veille de Toussaint baignée d’un doux soleil, circonstances qui ne sont aucunement apaisantes pour qui porte un deuil durable, est pour moi une peine que beaucoup d’entre nous sans doute partagent.

Dès le 1er jour, Nicolas Bonnemaison m’a paru entretenir une douloureuse familiarité avec la mort, je veux dire : avec sa mort. Les quatre années qui viennent de s’écouler ont ravivé cette familiarité, née dans les circonstances bouleversantes pour un fils médecin de la mort de son père qu’il admirait. Le premier procès et plus encore, le second, ont soufflé trop fort sur cette flamme de souffrance dont il est indélébilement porteur.

Je souhaite du fond du cœur que la médecine le sauve aujourd’hui deux fois : en le ramenant à la vie alors qu’il vient d’être héliporté au CHU de Bordeaux, en lui permettant de retrouver son titre de médecin.

La République fraternelle

Tout a été dit, peut être même trop dit et répété, sur le drame de Puisseguin, le 23 octobre en Gironde. Nul d’entre nous n’imagine sans effroi la fin de ces 43 personnes, heureuses de partager une modeste aventure, et brutalement saisies par les flammes. Je salue une fois encore leur mémoire et la douleur de tous leurs proches.

C’est aussi la République fraternelle qui s’est aussitôt mobilisée autour d’eux que je veux saluer. Les habitants du Libournais et du Saint-Emilionnais, quelquefois de beaucoup plus loin, qui sont spontanément venus partager la marche silencieuse du dimanche suivant et qui se sont pressés dans les deux chapelles ardentes de Puisseguin et de Petit-Palais. Tout un territoire a montré qu’il se sentait concerné et que nous étions bien des « frères humains » au sens que donnait à ces mots François Villon.

Les maires des quatre villages comptant des victimes ont été particulièrement remarquables. Patricia Raichini, maire de Petit-Palais a elle même perdu 3 membres de sa famille. Pendant près d’une semaine pourtant, elle n’a pas flanché et accueilli avec toute la conscience de sa fonction ceux qui venaient là, simples citoyens, élus nombreux dont le premier d’entre eux, journalistes par dizaines. Elle a été pour tous un pilier, un soutien, une référence et a illustré remarquablement l’importance de ce mandat de proximité qu’est le mandat municipal. Tout le territoire, là-aussi, a répondu présent et apporté un appui très concret (équipements, personnel, présence..). Le maire de Libourne, Philippe Buisson comme le député Florent Boudié ont organisé, réuni, programmé, accueilli, aplani… pendant des jours. Rien n’a manqué. Une tente abritant 1000 places assises a été montée pour la venue du Président. Aucun incident, aucun manquement n’est venu compliquer l’important dispositif qui allait avec ce déplacement.

Coup de chapeau enfin aux services de l’Etat, incarnés par le préfet Pierre Dartout et ses équipes. Là non plus, rien n’a été laissé au hasard, rien n’a manqué, de la cellule de soutien psychologique animée par mes confrères de l’hôpital Charles Perrens et de l’hôpital de Libourne aux mesures de sécurité. Merci à eux.

Oui, la République est fraternelle et elle sait répondre, parler et agir juste, être là et exprimer avec les mots même du Président de la République en conclusion de son discours « votre deuil est le nôtre ».

 

 

 

Haro sur les trains qui arrivent à l’heure !

C’est malheureusement une habitude des médias, les bonnes nouvelles trouvent beaucoup moins d’échos que les mauvaises alors qu’elles pourraient être l’occasion de satisfaction au lieu de critiques et de « bashing ».

Ces dernières semaines ont été l’occasion de trois informations positives.

Tout d’abord, la rentrée scolaire qui s’est déroulée partout en France, comme en Gironde, dans d’excellentes conditions, ce qui n’avait pas été le cas pendant des années.

D’autre part, la courbe de la pauvreté et des inégalités en France s’est inversée. La diminution du taux de pauvreté est faible (0,3%), mais alors qu’il augmentait chaque année, de même que les inégalités ne cessaient de se creuser, nous pouvons saluer ce résultat en rapport avec les mesures gouvernementales et en particulier par le plan pauvreté voulu par Jean-Marc Ayrault en début de quinquennat.

Enfin, le déficit public et la dette sociale baissent.*

En ce qui concerne la dette sociale, cette réduction n’avait pas eu lieu depuis 2002. Là aussi, l’effort demandé aux Français porte ses fruits et cela mérite d’être salué.

*Déficit public : lorsque les recettes de l’État sont inférieures à ses dépenses
Dette sociale : elle correspond aux déficits cumulés des organismes de Sécurité sociale 

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