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Grand Port Maritime : un enjeu majeur pour tous les Bordelais

Depuis la loi portant réforme portuaire de 2008, notre Port est devenu de « Port Autonome » « Grand Port Maritime ». Cela signifie qu’il fait partie des 7 Grands Ports à vocation nationale et internationale, bénéficiant d’investissements de l’Etat.

Il  est aujourd’hui le dernier de la liste avec un trafic de 8 à 9 millions de tonnes, La Rochelle l’ayant malheureusement devancé. Nous avons manqué une occasion remarquable en rejetant l’installation du terminal 4Gas qui lui aurait fait gagner 25% d’activité. A ce moment-là comme toujours le silence du Maire de Bordeaux a été assourdissant et le résultat n’en a été que plus désolant.

Lors du dernier Conseil Municipal de Bordeaux, le Maire s’est prononcé pour une rétrogradation de notre Port en « port d’intérêt régional », ce qui est ignorer complètement l’importance de ce grand ensemble portuaire dans l’ADN bordelais. La Garonne n’est pas la midouze (le fleuve qui irrigue Mont de Marsan), l’estuaire et le fleuve font partie du domaine maritime jusqu’au pont de pierre : le port n’a sans doute pas donné son nom à « Bord-d’eaux », mais il a justifié, installé et soutenu ce nom depuis que notre ville est ville.

Déclasser le port de Bordeaux, serait comme rayer de la carte en 2011 l’Ecole de Santé Navale : méconnaître ce qui fait à la fois la fierté des Bordelais et le rayonnement de la ville.

D’autant que… Navigation fluviale et portuaire retrouvent les couleurs de l’avenir avec les enjeux de la transition énergétique. Mais Alain Juppé n’est pas Colbert et ne prononcera jamais « Cabotage et transbordage sont les deux mamelles de la France ». Il aurait raison d’ailleurs : une armada de féministes lui tomberait sur le col.

Retour à plus de sérieux : qui aurait pensé que les croisières auraient redonné de la vigueur à notre port (et en particulier à sa partie urbaine) et à l’attrait touristique de la ville ? Certainement pas en tous cas nos édiles municipaux qui n’ont jamais marqué grand intérêt au Port et Juppé est en cela le digne successeur de Jacques Chaban Delmas.

Ne nions pas les réalités : le Port n’est plus ce qu’il était et il faut rebattre les cartes. Je suis persuadée que la nouvelle grande région va lui offrir des moyens de mutualisation et de mise en symbiose avec La Rochelle et Bayonne. Porteur du dynamisme économique de ce territoire de près de 6 millions d’âmes (pour la plupart biberonnées au vent de l’Atlantique), Alain Rousset ne manquera pas d’être le porteur de l’intégration de nos trois ports (dont 2 Grands Ports Maritimes) dans ce nouveau et bel ensemble.

Mon père m’a enseigné ce dogme, en l’illustrant en toutes occasions de mille exemples différents : « la géographie prime toujours sur l’histoire ». Cela vaut pour l’Histoire de demain. Le « GPM » de Bordeaux est et demeure un atout emblématique pour notre ville et toute notre région.

 

 

Anticiper, accompagner, choisir la fin de vie : de nouveaux droits pour tous

10 ans après la loi Leonetti, la loi qui vient d’être votée à l’Assemblée nationale le mardi 17 mars marque un pas décisif dans la prise en compte de la volonté de chaque personne et l’accompagnement par les soins palliatifs en ouvrant de nouveaux droits.

Ce remarquable texte a été élaboré conjointement par les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) dans une volonté de consensus politique afin d’engager un dialogue constructif sans brutaliser croyances ni choix philosophiques.

Ces sujets qui touchent à l’intime doivent être débattus sans à priori ni réserve et j’y invite les Bordelais à l’occasion d’une réunion publique ce vendredi 24 avril à 18h30 salle Amédée Larrieu, place Amédée Larrieu à Bordeaux.

Le Docteur Bernard PATERNOSTRE du service d’accompagnement et soins palliatifs du CHU de Bordeaux ainsi que Monsieur Jean-Claude SAUGE, Président de « Alliance 33 Jusqu’au bout accompagner la vie », interviendront à mes côtés pour faire part de leur expérience.

Bordeaux : une hausse d’impôts ni justifiée, ni juste

Le 13 avril, le Maire de Bordeaux a fait voter en Conseil municipal une augmentation des impôts locaux (taxe d’habitation et taxe foncière) de 5%.

Cette décision n’est pas justifiée. Alain Juppé prend le prétexte de la baisse des dotations de l’Etat. Le Gouvernement prévoit, on le sait, 50 milliards d’euros d’économies entre 2015 et 2017 ce qui représente 4 % de l’ensemble de nos dépenses collectives. La dépense publique locale représente quant à elle un peu plus de 21 % de la dépense publique globale. C’est en référence à ce pourcentage que le Gouvernement a calculé l’effort des collectivités (11 milliards d’euros en 3 ans soit 3,6 milliards par an.

Ce chiffre est à mettre en relation avec l’ensemble de la dotation globale aux collectivités (36,5 milliards) dont il représente 10%.

Dix pour cent d’une masse totale de 21% amènent à la conclusion simple que toute augmentation des impôts locaux supérieure à 2 % ne peut être justifiée par la baisse des dotations. Je sais, c’est compliqué, mais les bons comptes font les bons contribuables à défaut de faire les bons Maires.

En reportant -et bien au delà- la charge de cette baisse de dotation sur les Bordelais -lesquels ont déjà été invités à participer à l’effort général par le biais de l’impôt national- le Maire exonère sa collectivité de tout effort pour au contrarie faire assumer deux fois par les contribuables, selon le principe de la double peine. Notons à propos de cette exonération d’effort que le budget municipal de fonctionnement augmente, le contraire de ce qu’imposerait la période que nous traversons.

Cette décision est également injuste : les Bordelais sont déjà largement imposés localement. Bordeaux est une ville chère par les montants des loyers et des prix de l’immobilier et cela n’est pas sans incidence sur le montant de la taxe d’habitation et de la taxe foncière puisque c’est, en fonction du marché que l’administration fiscale fixe la valeur locative de chaque bien, loyer théorique annuel. A Bordeaux, la valeur locative est très élevée (en moyenne 3 563 euros alors qu’elle n’est que de 3 098 euros à Toulouse, 3 051 euros à Nantes, 2 966 à Marseille et seulement 1 927 à Lille). Ainsi, selon les taux applicables, la valeur locative et malgré les abattements, le niveau de la taxe d’habitation moyenne situe Bordeaux en 3ème position des villes les plus imposées de France soit 696 euros (660 à Nantes, 634 à Lyon, 626 à Montpellier et 484 à Toulouse).

La Ville de Bordeaux ne peut pour autant s’enorgueillir de services publics de qualité. Les Bordelais sont en effet obligés de subir  le manque de logements sociaux, de places en crèche ou encore de piscines et l’abandon de projets pourtant annoncés comme prioritaires lors de la dernière campagne électorale comme la salle des fêtes du Grand Parc, la salle de danse de Ginko, les équipements sportifs de l’ancien marché Victor Hugo. Les habitants sont de plus en plus appelés à payer des services jusqu’alors gratuits comme le stationnement ou l’entrée des collections permanentes dans les musées.

Alors, que financent en réalité ces hausses d’impôts ? des dépenses somptuaires comme le Grand Stade, la Cité municipale ou la Cité des Civilisations et du Vin dont la participation de la Ville vient de passer de 13 à 31 millions d’euros et le mauvais choix général de partenariats publics privés qui grèvent au quotidien le budget global.

Ainsi, en alourdissant la pression fiscale sur les Bordelais, le Maire de la 3ème ville de France où les impôts sont les plus élevés, fait le choix du grand, du majestueux au détriment des services de proximité, du quotidien. Il fait surtout le choix du « fauxculisme » par l’usage d’un faux prétexte (la baisse des dotations) et de mauvais calculs (celui de la hausse qui correspondrait à la perte de dotation si tant est qu’on en acceptait le principe).

Je sais : ce billet n’est pas facile à suivre. Qu’on me pardonne en pensant qu’il n’est pas non plus facile à faire, mais dans ce domaine, il faut être responsable et précis. D’autant que le Maire comme son adjoint aux finances n’hésitent  pas à dénoncer le « matraquage fiscal » de notre Gouvernement.

 

Loi santé : Tabac, l’urgente nécessité d’une class action à la Française

Tabac : l’urgente nécessité d’une class action à la Française

J’ai défendu aujourd’hui, en séance, dans le cadre de la loi Santé, un amendement majeur – cosigné par 60 députés – permettant d’étendre l’action de groupe aux préjudices causés par la consommation de substances psychoactives addictives, dont le tabac est le chef de file, tel qu’elle existe aux USA. La dernière action ayant value à l’industriel Reynolds une condamnation de 23,6 milliards de dollars.

On ne peut que regretter que cet amendement n’ait pas été adopté (au prétexte de ne pas concerner la loi santé!) : nous ne pouvons laisser, sans le recours de la justice, les victimes et les familles des proches de ceux qui sont morts d’une addiction à laquelle ils n’ont pu échapper.

La possibilité d’une action de groupe constitue, avec l’augmentation des prix et l’harmonisation européenne de la fiscalité du tabac, un des trois piliers d’un plan global et assumé de sortie du tabac.

En direct : avancée majeure dans la loi Santé

Avancée majeure dans la loi Santé : l »information des patients sur les coûts des soins qu’ils reçoivent à la sortie de l’hospitalisation. J’espère que cette information ne portera pas seulement sur la multiplication du prix de journée par le nombre de jours mais aussi sur le coût des traitements administrés qui peut atteindre des milliers d’euros pour un seul traitement comme par exemple en cas d’utilisation des molécules innovantes.

Nous n’avons cependant pas obtenu l’adoption d’un amendement proposant l’envoi d’une facture annuelle détaillée qui permettrait à chacun non seulement de mieux comprendre à quoi servent cotisations de sécurité sociale et l’ impôt mais aussi de faire la part des soins et des services accessoires. Je pense  en particulier au coût exorbitant et à l’abus des transports médicaux : chacun pourrait alors prendre conscience des cibles où il faudrait impérativement faire des économies.

Nous ne sauverons notre système de santé que grâce à l’information et à la responsabilisation des Français. Trop de tentatives pour proposer un autre système d’assurance que la sécurité sociale pour que nous ne soyons pas incroyablement vigilants et attentifs à ce que nous faisons

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel