Eléments d’intervention de Michèle DELAUNAY lors du Conseil Municipal du 2 mai 2016.
La délibération initiale portait sur l’augmentation des tarifs des droits de place du marché et des parcs de stationnement. Elle a été retirée de l’ordre du jour puis réintégrée pour ne reprendre que la modification des tarifs du parking.
Un an de retard
Alors que la tarification au quart d’heure devait être, conformément à la loi Consommation du 17 mars 2014, appliquée au 1er juillet dernier, les usagers de la plupart des parcs de stationnement bordelais en ont bénéficié avec six mois de retard, à compter du 1er janvier 2016.
Pour le parking des Capucins, il faudra encore attendre un avenant au traité de concession qui devra intervenir, comme cela est précisé dans la délibération, « d’ici la fin de l’année ». Nous en sommes déjà à 10 mois de retard ce qui met donc la Ville de Bordeaux, qui a gardé la gestion du parking malgré une perception des revenus par la Métropole depuis janvier 2016, hors la loi.
Concernant ce parking, situé à l’étage d’un des marchés les plus dynamiques et fréquentés de Bordeaux, rappelons que jusqu’en juillet 2014, la 1ère demi-heure était gratuite, ce qui était très apprécié des clients et des commerçants.
Jusqu’en 2005, c’était même 1 heure gratuite.
Une augmentation permanente et conséquente des tarifs
Aujourd’hui, la première heure est facturée 1,80 euros et la deuxième 3,40 euros.
Une fois la nouvelle tarification en vigueur, avec ces mêmes 1,80 euros, nous ne pourrons plus stationner qu’une demi-heure, l’heure étant quand à elle facturée 2 euros. Pour rappel, l’heure était de 1,35 euros en 2014 (+48 % en 2 ans).
Lorsque l’on regarde dans le détail, on voit combien la loi a été détournée. Ainsi, se garer 1 heure coûte 2 euros mais 1h15 : 3,40 euros (+ 70%).
Ce quart d’heure coûte ainsi 1,40 euros pour venir s’aligner sur le tarif de l’ancienne tranche et cela, au détriment total de ce qui a fait l’esprit de la loi.
Ainsi, la grille de tarification au ¼ d’heure proposée aujourd’hui contraint les usagers à une augmentation sensible des tarifs des tranches de 1h et 2h (respectivement +11% et +12%) là où les autres tranches horaires restent stables. Ces temps correspondent bien évidemment au temps habituellement nécessaires pour faire ses achats au marché.
Des tarifs pénalisants pour l’activité commerciale
Force est donc de constater que ces augmentations sur les tranches horaires les plus faibles (entre 0 et 2h), vont impacter directement les consommateurs du marché des Capucins et ainsi les commerçants.
J’ai récemment rencontré nombre de commerçants de ce marché. Si la plupart ont salué le dynamisme du marché le samedi et le dimanche, tant grâce aux habitués Bordelais que grâce aux touristes relativement aisés, ils reconnaissant qu’au cours des dix dernières années la situation a évolué défavorablement. Tous signalent le caractère très pénalisant tant pour eux-mêmes que pour les chalands des solutions de parking et de stationnement.
Autre point négatif : le week-end, durant les heures de marché, l’espace de stationnement du parking (270 places dont abonnés) est complètement saturé. Certains automobilistes peuvent passer jusqu’à une heure à tourner dans le parking avant de trouver une place de stationnement.
Commerçants et chalands plaident par ailleurs pour la création de places d’arrêts minutes ou de ¼ d’heure gratuit en surface pour les courses très rapides et la récupération des commandes.
L’impact est simple : plutôt que de perdre du temps à chercher une place de stationnement qui sera payée au prix fort, les Bordelais préfèrent la facilité des supermarchés plus accessibles.
En comparaison, le centre commercial Mériadeck propose 1h30 de stationnement gratuit !
Cela coûte 3,60 euros aux Capucins !
Alors que le marché des Capucins, marché public, est un élément clé de la vie artisanale et commerçante bordelaise, son exploitation est moins facilitée que celle de grandes structures complètement privées… L’enjeu écologique du commerce de proximité et des produits locaux paraît bien peu respecté.
Le retour à une part de tarification gratuite, tel que cela avait été prévu lors de la délégation à la société « les fils de Madame Géraud » serait donc nécessaire a minima pour ranimer la fréquentation du marché en semaine.