Suite au courrier adressé à Madame Michèle ALLIOT-MARIE par les trois parlementaires girondins Alain ANZIANI (Sénateur), Michèle DELAUNAY (Députée) et Alain ROUSSET (Député) et relatif à la multiplication des suicides à la Maison d’Arrêt de Gradignan, voici la réponse, par courrier, du Garde des Sceaux : un modèle de langue de bois rien-disante.

Ministère de la Justice

Madame la Députée,

Vous avez bien voulu appeler mon attention sur les conditions de fonctionnement de la maison d’arrêt de Bordeaux-Gradignan.

J’ai noté tout l’intérêt que vous portez à la situation de cet établissement et aux suggestions que vous proposez pour améliorer la condition pénitentiaire qui est une de mes priorités.

Je ne manquerai pas de vous tenir informé de la suite qui sera réservée à votre démarche.

Je vous prie de croire, Madame la Députée, à l’assurance de ma considération distinguée et cordiale.

Michèle ALLIOT-MARIE

Michèle Delaunay, Alain Anziani et Alain Rousset ont réagi aux mesures proposées par la ministre de la justice pour lutter contre l’accroissement du nombre de suicides en prison : des mesures absurdes et surtout insuffisantes.
L’actualité récente renforce encore la nécessité de se mobiliser sur ces questions : un nouveau suicide, le troisième en trois mois, a eu lieu à la Maison d’arrêt de Gradignan le 21 août.

Lire la dépêche AFP du 20 août 2009 : Suicides en prison : quatre parlementaires girondins contestent les mesures

Lire l’article de Sud Ouest du 24 août 2009 : Le suicide de Gradignan fait réagir Delaunay

Suite à la visite commune qu’ils ont effectuée à la Maison d’arrêt de Bordeaux-Gradignan, le 21 juiller dernier, Alain ROUSSET, Alain ANZIANI et Michèle DELAUNAY ont adressé un courrier commun à Michèle ALLIOT-MARIE, Garde des Sceaux.

Dans cette lettre, les trois parlementaires socialistes girondins dénoncent les conditions de vie des personnes détenues, et les conditions de travail des personnels de l’administration pénitentiaire.

Ils déplorent notamment l’état de vétusté alarmant de cet établissement, ainsi la surpopulation chronique, qui conduit à la violation quasi-systématique du principe légal d’encellulement individuel.

Dans ce domaine, ils estiment que les progrès permis par l’ouverture du centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan ne sont que temporaires.

Alors que la Maison d’arrêt de Gradignan a été endeuillée par deux suicides en quelques semaines et qu’un détenu a mis fin à ses jours la semaine dernière à Mont-de-Marsan, les trois parlementaires rappellent au Garde des Sceaux que le volet strictement pénitentiaire ne peut donc être découplé d’une réflexion plus profonde, plus ambitieuse, sur la politique pénale et le sens de la peine.

Souhaitant que la prison ne soit plus une humiliation pour la République et qu’elle puisse jouer son rôle en matière de réinsertion des personnes détenues, Alain ROUSSET, Alain ANZIANI et Michèle DELAUNAY demandent à Michèle ALLIOT-MARIE de prendre rapidement des mesures concrètes, afin d’améliorer réellement la condition carcérale.

Alain ANZIANI, sénateur

Michèle DELAUNAY, députée

Alain ROUSSET, député

lettre à Michèle ALLIOT MARIE