Je fais ce que je n’ai jamais fait : reprendre une brève écrite en voiture cet après-midi pour (essayer d’) en saisir les prolongements souterrains. Le titre nouveau n’a pas de rapport apparent avec le sujet. Il n’a en effet qu’un rapport profond, issu de quelque part dans le paléo-cortex que nous ne contrôlons pas mais il en a un, que je ressens comme une certitude.
Le texte de la « brève », publiée à 17 h 08, et que je reprends à 20 h 32, était celui-ci :
»La nouvelle piste du gouvernement, selon la formule de Mme Lagarde, pour combler le déficit de 10 milliards d’euros de la sécurité sociale est simple : augmenter le forfait hospitallier.
»Et l’augmenter nettement, en le faisant passer de 16 à 20 euros (+25%, ce qui est considérable)
»Comme pour les franchises, et selon la même logique, ce sont les malades qui payeront ; pas les moins graves, puisque ils auront dû être hospitalisés.’
Ballon d’essai du gouvernement, comme tant d’autres, ou décision proche ? Quia a dit, en tout cas, qu’il n’y aurait pas d’impôt nouveau ?
Difficile de faire plus raide. Mais c’est quelquefois le mieux de faire raide et bref. Maintenant, je le sens autrement.
Au moment où Obama risque sa charismatique popularité sur un projet, une volonté : rendre la santé et les soins accessibles à tous les Américains, nous prenons la question du gouffre de la sécurité sociale par le petit bout de la lorgnette. Petite mesure ici, petite mesure-là, des Ministres en chaînes s’y sont cassés les dents. Dans le seul domaine où nous pouvons dire que nous avons une réelle avance sur les Etats-Unis, la protection sociale, nous rabotons au lieu de refonder.
Je vais dire le vrai : je ne trouve pas anormal, si je suis hospitalisée, de payer plus cher le forfait hospitalier. Ce « forfait » supposé couvrir la partie hotelière de l’hôpital (qui n’est rien dans le budget d’un centre hospitalier) peut sans drame être mis sous condition de ressources. Sans drame, mais pas sans mesure, sans exlication, sans concertation, sans exemption. Tout cela n’est que pis aller.
Il faudra sans trop tarder (lisez : sans qu’il tarde trop que nous soyons aux affaires) définir ce que nous voulons voir relever de la solidarité nationale ou pas ; ce qui revient à définir ce que nous considérons comme « la santé ».
Il faudra dire ce qui est susceptible de profits et ce qui ne l’est pas. Et sur ce point, le gouvernement a tout faux, qui verse au monde du profit ce qui n’aurait jamais dû l’être.
Petites mesures, pour répondre à la question du siècle qui commence : le prix de la santé, le prix de la vie et de sa durée.