Semaine nationale contre le cancer : tous sur le pont !
La semaine nationale de lutte contre le cancer, entre le 14 et le 21 mars est une excellente occasion de rappeler l’importance de ce vaste groupe de maladies mais aussi des progrès enregistrés et à venir dans leur traitement.
En 2015, le nombre de nouveaux cas de cancer en France métropolitaine est estimé à 385 000 (211 000 hommes et 174 000 femmes) et le nombre de décès par cancer, à 149 500 (84 100 hommes et 65 400 femmes). Le cancer est dans notre pays la première cause de mortalité prématurée (avant 65 ans chez l’homme comme chez la femme).
Le cancer, une maladie bien souvent évitable.
On ne le dit pas assez, 40% des cancers pourraient être évités et plus de 50% des décès, le dépistage précoce ajoutant ses bénéfices à la prévention primaire. Les cancers évitables sont les cancers liés aux comportements, avec en tête de peloton, deux coupables : le tabac et l’alcool. Une récente étude du New England Journal of Medecine, a montré que ce sont 27 types de cancer qui sont soit directement causés soit très largement favorisés par le tabac, premier responsable de cancers graves. Les principaux de ces cancers évitables sont les suivants ; cancer broncho-pulmonairee (40.000 cas par an, dont 90% imputables au tabac) ; cancer des voies aérodigestives supérieures (environ 20.000 cas par an, imputables au tabac et à l’alcool), cancer de la vessie et du foie (20.000 cas par an, imputables au tabac, à l’alcool, ou dus à une exposition à des composants chimiques) ; cancers de la peau (11.000 cas par an imputables une surexposition solaire, cabine UV). La prévention est donc l’élément majeur de la lutte contre les cancers notamment concernant le tabac et l’alcool, qui restent les 2 premières causes de mortalité évitables en France. Ils sont la cause de cancers graves et les progrès thérapeutiques n’ont à ce jour qu’une action réduite sur l’espérance de vie des malades.
La loi de modernisation de notre système de santé, votée définitivement en décembre 2015 à l’Assemblée nationale, apporte des avancées incontestables en matière de prévention, mais aussi pour les patients atteints :
· Mise en place d’un paquet de cigarette neutre et uniformisé, porteurs de messages sanitaires éloquents
· Renforcement de l’interdiction de la vente de tabac aux mineurs
· Dispositions encadrant l’utilisation et les pratiques commerciales relatives aux appareils de bronzages
· Création d’un droit à l’oubli pour les malades d’un cancer dans l’accès aux assurances et au crédit
· Dispositif de financement des molécules onéreuses sur le modèle de ce qui a été pratiqué pour le traitement de l’hépatite.
Enfin la loi crée une grande agence nationale de Santé publique Santé Publique France, fusion de l’INPES, l’INVs et de l’EPRUS, qui sera un centre de référence et d’excellence, fondé sur une expertise et une parole scientifique incontestables, en lien avec la recherche, lui permettant de mieux connaître, expliquer, préserver, protéger et promouvoir l’état de santé des populations. Mais n’attendons pas tout des pouvoirs publics.
Chacun de nous est concerné par la prévention et le dépistage et doit porter toutes les actions faites en ce sens. La réduction des cancers évitables est la clef pour pouvoir assumer financièrement les progrès thérapeutiques et technologiques considérables qui ont beaucoup amélioré le pronostic de nombreux cancers (dont le plus fréquent, le cancer du sein) et vont continuer de le faire dans les prochaines années.