Le café-débat sur la transparence dans la vie politique aura donc finalement eu bien lieu ! Les évènements de Toulouse du mois de mars et quelques problèmes d’emploi du temps avaient contrainte Michèle Delaunay à décaler ce rendez-vous attendu.
Retenu à Paris pour l’investiture de François Hollande, Alain Anziani était excusé. Un échange éclairant a donc eu lieu entre Pascal Jan, professeur des universités, Michèle Delaunay et le public. M. Jan a tenu en introduction à rappeler toute l’importance que le nouveau président de la République ait une majorité en sa faveur à l’Assemblée nationale. Il a aussi souligné que les moyens donnés au contrôle de la majorité par l’opposition étaient gages d’un équilibre démocratique vers lequel la France devait impérativement tendre.
Les incohérences et l’opacité liées au cumul des mandats ont ensuite été évoquées, en rappelant le danger et les conflits d’intérêts que ces mandats accumulés par les élus pouvaient entrainer. Michèle Delaunay a tenu alors à insister sur l’impossibilité pour un élu de mener de front plusieurs mandats, et montré ses inquiétudes quant à la dévalorisation du mandat parlementaire notamment. Son regard et son expérience ont nourri un débat précis et passionnant.
Un échange avec le public au sujet de la nécessité d’instruire les Français à propos de toutes ces questions politiques a précédé la deuxième partie du débat, portant sur la transparence au sujet des financements de la vie politique. Michèle Delaunay a rappelé que l’action des députés était contrôlée, rendue publique par l’Assemblée nationale (présences dans l’hémicycle, interventions…), et que la distribution des enveloppes parlementaires, bien qu’inégale selon la couleur politique du député, était absolument transparente.
Les réformes de la RGPP et de la LOLF ont ensuite été clairement expliquée, avec pour fil conducteur la logique « un euro dépensé = un euro justifié ». M. Jan a rappelé l’impérative nécessité de savoir où sont allouées les ressources de l’Etat pour l’intérêt public, et pour l’efficacité des services publics. Il a aussi fait part de ses inquiétudes quant aux lourds transferts de compétence de l’Etat vers ses collectivités territoriales, rarement accompagnée d’un transfert de moyens suffisant, et mettant ainsi en péril la bonne qualité des services publics dont nous avons l’usage. Michèle Delaunay et Matthieu Rouveyre ont illustré cet argument financier par leurs expériences de terrain, et la députée a tenu à insister sur la volonté du nouveau président élu de mettre l’accent sur la parfaite utilisation des deniers publics. Le rôle de la Cour des Comptes, garante d’une transparence dans l’utilisation de l’argent de l’Etat, a été loué et mis en valeur pour clore ce débat, technique certes, mais très intelligible grâce à la qualité des propos.
Des questions ont clos ce café-débat, au sujet de l’enveloppe parlementaire et de la rémunération des élus notamment, mais aussi au sujet du rôle du député. Michèle Delaunay a alors rappelé combien exercer cette fonction était un honneur, et que représenter les Français était pour elle une mission quotidienne qu’elle prenait tant à cœur qu’elle se portait candidate à sa propre succession aux élections des 10 et 17 juin prochains.