Conseil national du PS
(billet griffoné le samedi 24 juin et mis en ligne le 25)
Plus que jamais, le Conseil National a d’abord été un Conseil médiatique. Pas tout à fait de la manière dont je le voudrais. J’aimerais que les sessions parlementaires, les conseils municipaux et communautaires soient diffusés dans leur intégralité et ainsi accessibles au public. Il y faudrait, comme il y a des tables des matières dans les livres, le complément d’un accès simplifié aux diverses périodes des séances et aux diverses interventions : peu de personnes ont assez de temps (et de courage !) pour absorber la totalité des séances mais il serait bon que tous ceux qui le désirent puissent entrendre leurs représentants s’exprimer sur les sujets qui les concernent particulièrement. Et donc pouvoir naviguer pour trouver aisément le passage ad hoc.
Même chose pour le Conseil national, ou les ateliers des Universités d’Eté. Il serait intéressant que l’on puisse choisir d’entendre Delanoë ou Martine Aubry, ou encore suivre un atelier sur l’emploi.
La médiatisation était aujourd’hui toute autre : caméras et micros fondaient sur les stars (dont je fais momentanément, et à mon niveau, partie !) et les interrogeaient sur l’absence de Ségolène Royal, la position de Hollande, ou la double séparation de l’un et l’autre.
Autrement dit, le téléspectateur, l’auditeur ou le lecteur, sont guidés dans leur choix et dans l’information qu’ils reçoivent. C’est une bonne chose, les journalistes ont souvent une bonne vue de l’événement, mais ce n’est pas la totalité de l’information. Celui qui voulait spécifiquement entendre Henri Weber s’exprimer sur les raisons politiques de notre double défaite, ne le peut pas. On n’en trouvera sans doute pas un mot dans les reportages. Il faut donc avoir accès aux deux, ce qui est techniquement possible aujourd’hui avec les chaînes parlementaires et internet.
J’ai regretté l’absence de Ségolène. Elle a la taille pour porter son désir de renouveau face à ses pairs. Il y a peut-être de sa part de la délicatesse (et/ou de la tristesse) à n’être plus en phase avec François Hollande.
Le calendrier ralenti proposé par Hollande a donc été voté à l’immense majorité. Gaëtan Gorce, dont les critiques n’étaient pas toutes injustifiées, a été fondamentalement maladroit dans le ton qu’il a adopté. Nous sommes tous socialistes, nous avons droit à l’amitié réciproque, on peut être tout aussi percutant sans être désobligeant à l’excès.
L’important c’est : oui, nous devons reconstruire, nous tourner vers l’extérieur, confronter nos valeurs fondamentales -jamais aussi nécessaires- aux enjeux de ce jeune siècle et aux révolutions internes de ce vieux monde. J’espère y être tant soit peu pour quelque chose.