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Loi portant réforme de l’hôpital : pourquoi ce retard dans la prise de conscience des hospitaliers ?

C’est pour moi une véritable interrogation de voir hier défiler les hospitaliers, patrons en tête, quand nous aurions eu tellement besoin d’eux lors des 6 semaines où nous nous sommes battus contre la loi Bachelot à l’Assemblée.

Tous avaient connaissance de sa teneur, aisément lisible sur internet depuis des semaines. Nos débats, jour après jour, ont montré le danger de ce texte « portant réforme de l’hôpital » : non pas la « réforme », mais la dissolution à terme du service public hospitalier.

Eclatement du statut public en 13 missions, transférables à discrétion au secteur privé, introduction d’un paiement à l’acte au sein des services, déresponsabilisation des médecins qui ne seront plus même en charge du projet médical d’établissement, nous avons bataillé pied à pied. Ils le découvrent aujourd’hui.

Le Pr Bernard Debré, hospitalier et député ump, est le premier de ces découvreurs tardifs. En tête de cortège hier à Paris, il a retiré le mois dernier en séance tous les amendements qu’il avait déposé. Ces amendements témoignaient d’une vraie connaissance et d’un vrai soucis de l’hôpital : nous les aurions voté et ils seraient passé sans difficulté. Mais non : au moment où il pouvait l’emporter avec l’aide de nos votes et d’un certain nombre de médecins du centre et de droite, il s’est récusé, après une entrevue avec le chef de l’Etat, comme un petit garçon.

Aujourd’hui, il se flatte « de manifester pour l’hôpital pour la première fois depuis 1982 et s’amuse de se trouver aux côtés de Sud, de la CGT, de FO et de la CFDT. Il eût été plus efficace encore de voter avec les socialistes il y a un mois .

Où est la clef de cette prise de conscience tardive ?

Simple hypothèse : tout le monde se rend compte du risque considérable que fait courir cette loi. Demain, des secteurs entiers du soin risquent de ne pouvoir être accessibles qu’en secteur privé, c’est à dire à des tarifs bien supérieurs au tarif « opposable » pratiqué par l’hôpital. Les personnalités de droite qui manifestent aujourd’hui n’ont pas voulu déconsidérer la Ministre et son texte pendant le temps où nous étions au créneau.

Aujourd’hui, ils sont dans la rue pour influencer le sénat et laisser penser que, dans sa grande sagesse, la haute institution a écouté les revendications du monde hospitalier toutes sensibilités confondues. Et ainsi n’avoir ainsi pas à donner raison à la gauche et à sa bataille dans l’hémicycle.

Vieilles, pauvres et seules

Les vieux sont bien souvent des vieilles, et les veufs des veuves.

Femmes ou hommes, les vieux sont aussi, souvent, trop souvent, pauvres. Ayons toujours à l’esprit qu’aujourd’hui, 660 000 personnes de plus de 65 ans vivent (?) avec 636 euros par mois.

Grâce au ciel, le gouvernement pense à elles ! Dans sa grande mansuétude, il a retardé la suppression de la demi-part fiscale pour les contribuables ayant élevé seul un enfant, à 2010.

Plus spectaculaire encore, il prévoit, depuis le dernier plan de financement de la sécurité sociale, « une majoration de la pension de réversion lorsque le conjoint survivant atteint l’âge mentionné au premier alinéa de l’article L351-8 et que la somme de ses avantages personnels de retraite et de réversion servis par les régimes légaux ou rendus légalement obligatoires, de base et complémentaires, français et étrangers, ainsi que par les régimes des organisations internationales, n’excède pas un plafond fixé par décret. La majoration est égale à un pourcentage fixé par décret de la pension de réversion ».

En français, ça veut dire quoi ?

Première traduction : la pension de réversion pour les conjoints de plus de 65 ans est augmentée de 10%. Voilà qui est excellent, ou du moins qui le parait.

Approfondissons le décryptage :l’augmentation s’applique à condition d’ « avantages personnels » inférieurs à…. 800 euros par mois !

Au total et en pratique : si vous avez plus de 65 ans, que vous êtes veuve (ou veuf), bénéficiaire d’une pension de réversion égale à la moitié de 800 euros, celle ci sera augmentée de 40 euros !

Spectaculaire, isn’t it ?

Grippe mexicaine : « Mais que fait l’Europe ? »

L’actualité n’a pas tardé à illustrer les propos que nous tenions lors de la récente réunion de « la Gauche européenne 33 », le 17 avril. La santé pourrait et devrait être un des moteurs de l’idée européenne.

Après la vache folle, le SRAS, la grippe aviaire, le risque d’une nouvelle épidémie se profile aujourd’hui. Pas de panique, elle n’est ni proche, ni certaine, elle est tout simplement possible.

L’Europe peut être concernée. Comme le nuage de Tchernobyl, les agents infectieux n’en connaissent ni les frontières internes, ni les frontières externes. Mutants ou pas mutants, les virus n’ont rien à faire des accords de Schengen.

En la matière aussi, il y a une particularité qui mérite la plus grande attention : si un seul pays d’un ensemble n’applique pas strictement les mesures de vigilance et de protection, tous les efforts des autres sont inutiles. C’est la loi du maillon le plus faible d’une chaîne. Cette loi-là les virus la connaissent et l’appliquent. Si la grippe mexicaine franchit l’océan (et il suffit en théorie d’une personne infectée), tous les Européens auront partie liée avec cette chaîne. En un mot, ils seront d’abord des Européens, pas des Français, ni des Espagnols et leurs différents pays devront agir en même temps et au même niveau d’efficacité.

Au cours de ces dernières années, un dispositif d’alerte a été mis en oeuvre à l’échelon européen. Un embryon d’administration, insuffisant en personnel, en moyens et surtout en bases juridiques s’est mis en place depuis les épidémies -ou craintes d’épidémies- précédemment évoquées. Si une pandémie survenait, tout le monde tomberait à bras raccourcis sur l’Europe.

Mais personne, avant cela, ne songe à l’importance de cette structure, à la nécessité de la conforter dans ses actions dans le domaine. En ce « temps de l’Avant » des élections européennes, nul, j’en suis sûre ne met en avant ce moteur pour l’Union.

A preuve ce matin la chronique de Jean-Claude Guillebaud dans Sud Ouest dimanche (« l’Europe à reculons »). Il appelle de ses voeux, comme beaucoup d’entre nous, le discours mobilisateur, la personnalité, qui sauront redonner foi en l’Europe, montrer sa nécessité, son obligation face « aux périls du monde qui vient ». Guillebaud évoque deux de ces grands enjeux: la crise financière, la migration des peuples venus du Sud.

Pas un mot des immenses enjeux de santé qui nous menacent et dont l’ensemble des Européens sont préoccupés. En tout cas qu’ils sont parfaitement à même de comprendre et de partager. Et mieux encore, de percevoir qu’ils sont égaux devant eux et qu’ils ne peuvent les aborder qu’unis.

Des nouvelles d’ordi-mini

Le blog est une denrée doublement fragile. Il dépend de son auteur/propriétaire/seigneur et maître (quel mot choisir ?), pas toujours inspiré, quelquefois en panne sèche, quelquefois occupé de tout autre chose), et au moins autant, sinon plus, de la « machine ».

La mienne, « machine », mon petit ordi bien aimé, beau comme une Ferrari, brillant et plat comme la ligne du couchant vue de nos rivages aquitains, a ses humeurs, ses besoins, comme toute chose qu’on aime.

Elle tousse depuis deux jours et donne de ces signes subtils qui appellent l’attention autant que l’affection. Je la conduis donc, à l’insu de mon plein gré comme du sien, chez le docteur des ordis. Diagnostic sans discussion : deux jours d’arrêt, pas d’invalidité à prévoir, la maladie parait bénigne.

Retour à la maison après ces deux jours de séparation : plus rien ne marche. La « machine » en tant que telle, si. Elle fait le même bruit, subtil et amical, son écran a toutes les couleurs de la mer aux premières heures du jour. Tout ça va bien, me rassure, m’apaise. Mais quand il s’agit d’entrer en contact avec le monde, plus rien. Mon ordi chéri, petit compagnon de mes aventures pas bien grandes, refuse tout rapport avec l’extérieur, l’étranger, l’universel.

Retour à l’hôpital. On me dit que c’est moi qui ne sait pas m’y prendre. Pendant des générations, on a pareillement accusés les parents d’enfants autistes : à tort. Je me rebelle donc et j’insiste : non, ce silence n’a rien à voir avec un conflit freudien, non plus qu’oedipien, non plus qu’avec une quelconque maladresse qu’une longue analyse pourrait soulager. Mon ordi, comme moi, a appris, en toutes choses, à faire la part de ces choses.

J’insiste donc. Mon ordi est revu, réconforté, ramené à la réalité, pas toujours exhaltante, mais sans laquelle, par définition, rien n’existe.

Je ramène ordi-mini à la maison. Tous les deux n’en menant pas large. Le week-end arrive, nous savons l’un et l’autre qu’en cas de rechute, nous allons ramer pas mal pour nous remettre sur les rails.

Ce billet est le test. S’imprimera, s’imprimera pas, dans le grand ciel virtuel de nos rencontres ?

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel