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samedi matin 9 septembre

Tractage et boitage sont les deux mamelles des campagnes électorales. En réalité, le premier n’est pas le mot juste. C’est d’abord une rencontre et un échange, la remise du tract ne fait que faciliter la parole.

De cette multiple rencontre avec tracts, en duo avec Jacques Respaud et avec une équipe particulièrement dynamique et amicale, je rapporte une série de photos, quelques-unes un peu facétieuses. Le moment le plus gai, a été la présentation à Alain Juppé d’un gigantesque chèque de 600 000 euros (façon téléthon) correspondant au coût de cette campagne « abracadabrantesque ». De nombreux Bordelais l’avaient endossé en signifiant l’usage qu’ils préfèreraient faire de cette somme. Une responsable d’association, très motivée, enregistrée par FR3 a signifié combien elle trouverait infiniment plus opportun que la municipalité , comme l’Etat, qui laisse dépérir les petites associations, véritable moteur de la démocratie, leur attribuent ces 600 000 euros.

L’accueil du chèque par AJ a été plutôt frais. Avenant, Hugues Martin a tenté d’éloigner nos jeunes gens d’un tonitruant « foutez le camp » !

douce nuit (nuit du 24 au 25 aout)

Même le big bang se féminise. Umberto Eco dans son dernier livre se fait l’ écho d’une « cosmologie féministe », sans doute assez facétieuse, qui remplace « la métaphore machiste et éjaculatoire » du big bang par la théorie du « Gentle Nurturing », selon laquelle la naissance de l’univers fait suite à une longue et douce gestation..

Rassurant, finalement, sur tous les points ! Imaginons un Sarkozy adouci, qui ne parlerait pas de « racaille » mais de « petits sauvageons » comme le fit Chevènement en son temps, un Juppé qui ne serait plus « droit dans ses bottes » mais, comme moi, « bien dans ses ballerines » (malheureusement, il n’est plus l’un et il ne sera jamais l’autre) …

C’est encore l’été, il fait nuit. On peut rêver...

Femme libre (mercredi 23 aout 2006)

Et maintenant, je sais ce que je veux , je sais ce que je vaux. Bon, d’accord, pas devant l’éternité, pas devant un Saint Pierre laïc qui me demandera « Qu’est-ce que t’as fait de ta vie ? », mais devant un auxiliaire (au demeurant hiérarchiquement modeste) s’occupant des élections municipales de Bordeaux. Je ne suis pas sûre que ce soit un job brillant au regard des problèmes du monde, mais c’est un job comme un autre , et en tout cas c’en est un qui nous concerne.

Pourquoi je dis ça : interviewée tout à l’heure par Fr3, j’ai été proprement géniale (troisième degré de rigueur), expliquant combien cette élection municipale anticipée était « tout sauf un exemple » dans une période décisive, un tournant du monde, où l’exemplarité est une exigence conditionnelle au regard de la gravité des enjeux et du risque que les citoyens se détournent définitivement de la politique. Ou nous gardons cette rigueur comme critère, ou nous allons nous coucher, bien gentiment, à suivre les lois du marché et de la promotion médiatique…

Résultat de cette intervention « brève mais géniale », où j’avais produit, très précisément, les quarantes secondes demandées en deux mini-pavés de 20 secondes : – trente secondes environ à Pierre Hurmic , – six à sept secondes pour le PS (en l’occurrence ma pomme, même pas la première moitié de ma première phrase) et une minute entière pour des images « people » d’Alain et Isabelle Juppé ; aux Capucins, choix d’interviews favorables ou neutres alors que je sais (et je m’engage sur ce que je dis) que les autres, les défavorables, les rejets de ce retour scandaleux, ont été majoritaires.

Je me suis promise que ce blog ne serait jamais grincheux ou grognassou après le moindre petit événement. Je le promets toujours, mais enfin, amis, frères humains, qui trouvez qu’une ville n’est jamais trop libre, l’horizon jamais trop large et la parole jamais trop fière, eh bien, je vous le dis, ça va pas, on peut plus continuer comme ça ! C’est de démocratie qu’il est question !

Nous sommes tous des humains, égaux et libres, pas des animaux nourris de picotin. Ayons de la force, soyons beaux, soyons fiers, travaillons comme des féroces. On est les meilleurs !

minimes (mardi 22 aout 2006)

Un mien compagnon de route m’assène ce matin, avec toute l’entièreté de son jeune âge « je suis surchargé de travail. Je ne veux rien faire qui ne soit sûr d’aboutir ! ».

Belle assurance.

A son âge à peu près, j’avais comme précepte « ne rien faire de ce qui peut être fait par quelqu’un d’autre. Faire au mieux ce que personne ne peut faire à ma place » . Ou une version adoucie : « ce que je peux faire mieux que la plupart des autres ». ça n’a l’air de rien, mais c’est terriblement casse-pieds et terriblement exigeant. Aux autres, tout ce qu’on fait plus ou moins sans y penser, en ayant l’impression de travailler mais sans travailler vraiment. Pour sa pomme, ce qui demande le plus d’efforts et qui est souvent le plus rébarbatif.

L’âge aidant, j’y reviens, le temps pressant de plus en plus, j’ai évolué : « ne rien faire qui ne soit utile ou agréable à quelqu’un, y compris éventuellement à soi ». Pas mal de réunions qui ne servent à rien et ne font plaisir à personne devraient automatiquement passer à la trappe, et pourtant on va à beaucoup d’entre elles… C’est péché plus ou moins véniel. Ce qui ne l’est pas, c’est de ne pas se poser la question de l’utilité de ce que l’on fait, et je dirais même, de sa propre utilité en le faisant, de ce qu’on apporte de spécifique.

Pourquoi je parle de ça, qui est quand même assez rébarbatif . Disons-le simplement : c’est dans la perspective de l’élection municipale de Bordeaux. Je crois savoir ce que je peux y apporter. Pas mal d’heures de mes courtes vacances ont passé à mettre des idées sur papier. Ce que je sais encore plus, c’est que dans cette élection formidablement difficile, il faut peser chaque réponse à l’aune de l’intérêt de notre groupe politique et de l’intérêt général. Plus que jamais dans cette période ou, en quelques mois, le pays va décider de son avenir, et je l’espère décider d’ en changer.

L’écrivain Claude Roy, homme engagé et cher à mon coeur, appelait ces petits préceptes qui aident à vivre des « minimes » au lieu de « maximes » ; C’est pour lui faire un signe là où il est que j’ai choisi ce mot en titre.

Big Mac, big difference

Tout le monde s’énerve à définir de nouveaux parametres économiques. Le « Big Mac » a au moins le mérite de l’originalité et de .. l’universalité puisqu’il est consommé sur les cinq continents. Une enquête récente mesurant les prix des biens de consommation et des services relativement au niveau des salaires utilise donc ce Big Mac et ses tranches empilées de viande, d’oignon, de fromage et de pain mollasson. Les résultats sont éloquents. Un big mac équivaut à 11 minutes de travail* à Los Angeles, vingt et une à paris et à stockholm… et à une heure et demi à Nairobi et à Bogota, soit un écart de près de un à 10 !

(*le calcul est fait relativement au salaire horaire moyen d’un échantillon de 14 professions)

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel