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Sonnés

Revenus de Reims cabossés, nous voilà dans un état pire après la nuit de confusion qui a suivi le deuxième tour de scrutin.

Tout le monde, même Hollande, annonçait la victoire du camp Royal jusque vers minuit. Les chiffres tombaient sur les téléphones, tous dans le même sens : Ségolène Royal était aux alentours de 52% et donc l’emportait d’au moins quatre points.

Premier coup discordant, venant du QG de Martine Aubry : égalité parfaite 50/50. Et le reste de la nuit, cette bataille entre les résultats annoncés et les résultats déclarés.

Doublement sonnés, ce matin à 6 h. D’abord, parce qu’une majorité de 42 voix n’est pas une majorité et laisse mal augurer d’un gouvernement stable. Ensuite, parce que ces maigres voix ne sont pas totalement convaincantes.

Nous espérions tous hier soir voir se terminer de manière claire ce tunnel délétère. L’énergie, comme je l’espérais hier, n’a pas su tordre le cou à la stratégie, laquelle va recommencer à enfler comme un mauvais chiendent dans chaque coin de chaque fédé.

En direct…

Une chose est sûre : les socialistes savent voter. Ils ont pour cela un entrainement qui les situe plusieurs encablures au dessus des autres partis.

Même chose pour dépouiller. Dans un silence mouillé de vin rouge, c’est présentement ce que nous sommes entrain de faire à Bordeaux centre.

De l’autre côté de la vitre, la section de Bordeaux nord, généralement assez décalée de la nôtre, est pleinement engagée dans le même exercice.

Entre deux silences, la voix de Pascale « Ségolène ! » .

On annonce les votes par les prénoms : le ferions-nous avec des messieurs ?

Avec mon amie Martine Diez, nous avons convenu que nous serions de toutes manières toutes les deux, demain matin, fidèles au poste. Martine est aubriste, je suis royaliste. Où est le problème ?

Bordeaux nord vient de tomber inscrits 177 votants 114 aubry 91 royal 20 nuls 3

A Bordeaux centre, Ségolène est clairement en tête : les petits carrés barrés qui comptent les votes s’allongent majoritairement sur les lignes. La litanie des « Ségolène » l’emporte aussi clairement sur les « Martine ».

Petit tir groupé de « Martine » …

L’atmosphère des dépouillements me ravit : il y les attentifs, les négligents, les buveurs, les soucieux, les calmes comme un empire, les renfrognés, les sourcilleux, les qui s’embêtent, les qui iraient bien manger un morceau… Autour de la table, un peu de tous ceux-là sont de plus en plus en plus nombreux et pressés.

A Bordeaux centre au moins, l’arithmétique, c’est comme les antibiotiques : pas automatique.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel