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Toilettes taboues

Un mien copain, lui-même nobelisable, édicte volontiers ce précepte « si les toilettes du labo sont bouchées, le boss n’aura jamais le Nobel ».

Les toilettes n’ont pas d’influence que sur la santé et la productivité des labos : elles mettent en jeu la santé des humains eux-mêmes.

Un article du « Monde » paru ce jour, dont je ne résiste pas à me faire l’écho ose aborder le sujet, sous un titre démonstratif « L’accès aux toilettes, enjeu mondial de développement ».

« Pour réduire la pauvreté dans le monde et améliorer la santé des déshérités, la méthode la plus simple est de construire des toilettes ». Aujourd’hui , 2,5 milliards de personnes (un tiers de l’humanité) utilisent des latrines de fortune n’offrant aucune garantie contre le développement de maladies liées aux matières fécales. Et 1,2 milliards n’ont d’autre « petit endroit » que la vaste nature.

Les conséquences sanitaires pèsent lourd : 1,8 million de personnes meurent chaque année de maladies diarrhéiques pour leur grande majorité liées à des contaminations d’origine fécale ; 5000 enfants meurent chaque jour pour la même raison.

La question reste taboue. Pas un politique pour en faire un objet de discours ou de déclarations. Les Nations Unies ont cependant déclaré l’année 2008 « année de l’assainissement », avec l’objectif de diminuer par 2 le nombre de personnes n’ayant pas accès à des sanitaires d’ici 2015.

Montant de la facture 38 milliards de dollars. « Mais pour un dollar dépensé, 9 seraient réinjectés dans l’économie sous forme de productivité et d’amélioration de l’état sanitaire ». (…) « L’objectif se traduirait par 3,2 milliards de jours travaillés en plus chaque année ».

Conséquence particulièrement frappante : « Installer des toilettes à l’école, c’est aussi permettre à de nombreuses jeunes filles de poursuivre leurs études après leur puberté. Et 10% de femmes en plus maîtrisant la lecture, c’est 0,3% de croissance supplémentaire ».

C’est aussi pour ces dernières phrases que j’ai voulu aborder le sujet. Mon copain prof’ a bien raison de se préoccuper de l’état sanitaire de son labo .

En direct : assemblée générale de motions à Bordeaux

Mes notes prises au fil des six prises de parole des orateurs présentant les motions (13 minutes chacun). J’ai centré sur le contenu des motions. Le constat, et en particulier l’analyse de la politique de Nicolas Sarkozy, nous réunit tous, j’ai donc donné la préférence aux propositions et aux idées-force.

1 – Harlem Désir (motion A)
-Notre devoir est de réussir ce congrès ; nous allons au-devant d’une période d’une très grande dureté ; nous venons de connaître l’échec d’un système
– plus que jamais les Français ont besoin d’un parti socialiste fort et audible au plan national
– le congrès doit déboucher sur un certain nombre de clarifications
un réformisme affirmé un parti résolument européen des alliances claires, ancrées à gauche un parti remis au travail autour de son chef, bâtissant une orientation nationale

Dès le lendemain du congrès, nous devons être en ordre de marche et au travail

Quelques grandes questions au cœur de la motion, face à 4 grandes crises : financière, économique, alimentaire, écologique – le développement durable, moteur de la croissance et du développement – le rôle de puissance publique – rénover les outils de la puissance publique et les formes de la politique sociale – la réaffirmation de notre engagement européen, avec les socialistes et sociaux-démocrates européens

Nous devons faire la clarté sur notre fonctionnement et redonner la force au parti socialiste Les militants doivent être des acteurs de la vie du parti et nous proposons un programme de travail précis

Le vote des militants le 6 novembre doit dégager une majorité claire et forte pour préparer notre victoire en 2012

2 – Philippe Plisson (motion B)
Je suis heureux d’être aux côtés d’orateurs pour lesquels j’ai de l’admiration. J’ai jusqu’alors signé des motions que je n’avais pas encore lues et je suis heureux aujourd’hui d’avoir contribué à la rédaction de ma motion

Le fond : depuis dix ans, en tant que vice-président au développement durable au Conseil Général, j’ai pris la mesure de l’urgence écologique. C’est cette problématique qui doit être au cœur de notre démarche.

Les causes de la dégradation de la planète sont les mêmes que celles qui ont causé la crise financière : le libéralisme sauvage, la consommation/production sauvage sans nécessité ni moralité.

C’est un moment historique pour le PS de prendre la mesure de la gravité de ces événements. Le parti a trop longtemps fait la révérence au libéralisme et, même au pouvoir, nous n’avons pas radicalement changé les choses.

L’élection présidentielle de 81 a été le plus beau jour de ma vie, avec mon mariage ; mais en 83, changement de programme. Nous devons aujourd’hui faire notre examen de conscience. Le libéralisme a été pour nous un dogme érigé en principe où nous avons perdu notre âme.

Nous prônons la rupture, mais nous en sommes encore à la religion de la croissance. Nous sommes dans un monde fini et les énergies fossiles ont été dilapidées. On se battra pour l’eau avant la fin du siècle. A cette anarchie économique et écologique, il faut opposer le retour de l’Etat. Nous devons avoir une ambition exemplaire pour un parti socialiste résolument écologique, conjuguant justice sociale et sauvegarde de la planète.

3- Benoit Hamon (motion C)
Le parti socialiste est beaucoup moqué par ceux qui font le petit murmure de la pensée dominante, alors que nous sommes la grande force d’opposition. Nous vivons un moment extraordinaire, où convergent plusieurs crises qui vont avoir des conséquences considérables pour ceux que nous voulons représenter dans l’espace public. Notre tache est de nous retourner vers les gens. Dans un monde qui change, il ne faut pas que la seule chose qui ne change pas, ce soit le parti socialiste. A l’exaspération sociale doit répondre un débouché politique.

La question n’est pas d’effacer les dettes de jeu des banquiers. Nous sommes dans un vrai renversement de cycle. Nous avons à craindre des charrettes de licenciements . Le sentiment de millions d’hommes et de femmes est que le seul ascenseur qu’ils peuvent prendre est un ascenseur qui descend.

L’imposture sarkozienne aura un prix : l’aggravation des conditions dans lesquelles les Français recevront de plein fouet les conséquences de la crise. Nous aussi, devons nous assurer d’un dispositif de crise.

Nos propositions : – constitution d’un pôle financier public, à côté du secteur bancaire privé – le libre-échange généralisé est directement responsable de la diminution des revenus salariaux ; il faut poser des restrictions européennes au libre-échange ; c’est ce que propose Barak Obama pour l’Amérique – Il faut indexer l’évolution des salaires sur celle des gains de productivité ; les salariés doivent profiter de la richesse produite

Notre responsabilité est d’incarner une gauche décomplexée. Il faut nous mettre d’accord sur un plan d’urgence sociale : baisses ciblées de TVA, bouclier logement, programme emploi-jeune, retour de l’autorisation administrative de licenciement. Après Reims , les Français doivent savoir que les socialistes sont de retour.

4 – Martine Aubry (motion D)
Ce congrès est tellement important dans ce contexte de fin du libéralisme. Le libéralisme est inefficace, créateur d’inégalités, générateur de violence. Nous vivons deux fois la crise libérale : celle de la politique sarkozienne et la crise financière.

On peut dès maintenant relancer le budget du logement, augmenter le smic, accompagner les entreprises qui augmentent les salaires si on veut vraiment relancer la croissance.

Il ne suffit pas de vouloir des mesures urgentes, nous devons retrouver la politique, mettre en place une nouvelle donne, sociale, économique et écologique.

L’essentiel pour nous : – que chaque homme puisse etre porté au plus haut de lui meme, et ça c’est l’accès au droit. Nous avons besoin de règles collectives mais nous devons personnaliser les réponses : compte-formation, bilan de compétence dès le licenciement, compte-temps tout au long de la vie, bonus à la pénibilité. – émanciper les territoires en soutenant les services publics – réarmer la puissance publique, fiscalité différentielle des entreprises en fonction des investissements et des accords salariaux – définir la politique industrielle grâce à la puissance publique – faire civilisation : retrouver l’enthousiasme des pères fondateurs de l’Europe – vivre ensemble, faire culture ; quand on est de gauche, nos valeurs ne s’arrêtent pas au coin de la rue. Le Réseau éducation sans frontières nous a donné un bel exemple.

Les Français sont malheureux dans l’individualisme. Nous devons ressortir de Reims en étant tous socialistes.

5 – Vincent Peillon (motion E) Plus les débats avancent avant ce congrès, plus j’ai l’impression que nous pouvons nourrir pour Reims un véritable espoir. Et pourtant nous avons eu des doutes, mais la crise financière passant par là, la tâche historique qui est la nôtre s’est imposée. Nous pouvons vivre un grand congrès capable d’ouvrir un nouveau cycle de la pensée socialiste.

L’enjeu de ce congrès est de faire que les socialistes, revenant au pouvoir, ne soient pas ensuite battus à la fin de la législature. Quand la droite revient, elle rogne, elle défait les réformes que nous avons mises en place.

Trois enjeux :
-la question de la croissance et la définition d’une stratégie économique ; la crise est peut-être une victoire du système capitaliste en réussissant à faire payer ses erreurs par les contribuables ; c’est en réalité de changer le modèle lui-même qu’il s’agit. Léon Blum disait « le socialisme c’est l’amour du lointain ». Il faut voir loin, ne pas agir pour nous, le nez sur les chaussures, mais agir à terme. Nous devons construire dans le cadre européen et multilatéral -la refondation républicaine, remettant la question de l’égalité au cœur de toutes les politiques publiques, à l’école, entre les générations, entre les territoires. -sortir du conservatisme ; la gauche a besoin de l’engagement de tous, elle a besoin de la démocratie jusqu’au bout.

Ce congrès doit être celui du rassemblement et de la fierté d’être socialiste

6 – Patrick Stora (motion F) Ce que m’ont appris les débats dans les sections ; qu’y avons nous évoqué : les militants à 20 euros, les alliances avec le MoDem… Mais l’essentiel ? quel projet devons nous bâtir ? Le capitalisme est un échec et la social-démocratie, censée le réguler a failli.

La motion F est socialiste, altermondialiste et écologiste
-socialiste : droit à un minimum de ressource en biens fondamentaux, droit à l’éducation, aux soins… -altermondialiste : refuser que les pays du Nord demandent toujours plus d’ouverture de marchés aux pays du Sud et poussent ces pays à une mono-agriculture qui les rend dépendants des pays du Nord ; lutter pour une véritable souveraineté alimentaire ; annuler la dette des pays du tiers-monde ; lutte contre l’évasion fiscale.
-écologiste : scénario mégawatt, sobriété et efficacité permettant de diviser par deux notre consommation d’énergie
-réduction par 4 de notre production de gaz à effet de serre ; sortie du nucléaire en 2035 parce que les réserves d’uranium vont s’épuiser et que le problème des déchets n’est pas résolu.
Nous devons, le 6 novembre, être non seulement décomplexés mais audacieux.

Pardon à ceux qui sont déjà gavés des motions du parti socialiste. Je trouve toujours intéressant de voir ce que les présentateurs mettent en exergue, quelle construction ils adoptent pour développer leur raisonnement. Globalement, une soirée d’une haute tenue, sans petites piques, sans attaques médiocres, autant de la part des présentateurs que du public.

Le médecin au coeur du contrat social

De tout temps, le médecin a été au coeur de l’humain, et cela reste fondamentalement vrai.

Il endosse aujourd’hui une responsabilité nouvelle. La fracture de santé qui s’élargit chaque jour davantage dans notre pays, les inégalités territoriales, l’enchérissement des médicaments et des techniques le placent aujourd’hui au coeur du contrat social.

Nous sommes aujourd’hui entrain de retrouver une situation que la deuxième partie du XXème siècle avait beaucoup atténuée et que l’on pouvait espérer voir disparaître : celle où la santé devient un marqueur social.

Il y a un siècle et au delà, les maladies de la malnutrition, la tuberculose, l’alcoolisme étaient -pour une part plus ou moins grande- des marqueurs de pauvreté. Aujourd’hui ces marqueurs ont changé mais ils gagnent continuellement en importance et en signification. L’obésité, le diabète « gras », le mauvais état bucco-dentaire des enfants (calculé sur le nombre de caries obturées) sont à leur tour des marqueurs sociaux, dont la prévalence est strictement en proportion inverse des revenus et du capital social. L’information, le suivi, l’accès au soin, en grande partie aux mains des médecins, les situent au coeur de cette problématique sociale et sanitaire. Nous ne sommes pas très loin du moment où les médecins devront être autant des militants -ou des missionnaires, selon le vocabulaire que l’on préfère- pour lutter contre cette fracture de santé.

Les inégalités territoriales de santé constituent un autre exemple. Des territoires entiers sont privés de spécialistes (le département de la Lozère par exemple n’a aucun urologue, alors que cette spécialité gagne chaque jour en importance du fait du vieillissement de la population), et demain -demain matin, en réalité- ces territoires seront privés de généralistes. Les « médecins de campagne » et beaucoup de médecins de quartiers, âgés, ne trouvent plus de successeur. Une de mes consoeurs de l’ordre national des médecins résume la situation ainsi : « demain, le médecin généraliste sera une médecin remplaçante », résumant en une seule formule deux faits : la médecine se féminise grandement, les médecins s’installent de plus en plus tard et, pendant une longue période, « font des remplacements ».

Une troisième responsabilité, pas la moindre, tombe aujourd’hui aussi sur les épaules du médecin : le coût de la santé. Ou plus justement, le coût de la maladie, qu’il s’agisse des traitements ou des techniques. J’en donne souvent un exemple : quand j’ai commencé mes études, on détectait les métastases par un cliché pulmonaire (40 euros), au cours de ma spécialisation on s’est mis à pratiquer des scanners (400 euros), et aujourd’hui des Pet-scans (8000 euros).

L’exemple mériterait d’être expliqué et nuancé mais la proportion est juste : le coût des médicaments et des explorations innovantes correspond à une multiplication par 20 en quarante ans.

Le médecin doit aujourd’hui peser ses prescriptions à l’aune très précise de leur utilité. C’est une responsabilité considérable et pas toujours facile à comprendre. A l’hôpital, je devais expliquer pourquoi je ne signerais pas le bon de transport d’un patient valide : parce que le coût du remboursement obérait la prise en charge d’une chimiothérapie innovante ou d’un dispositif médical indispensable.

Les exemples pourraient être multipliés de cette « Responsabilité Sociale des Médecins ». J’utilise des majuscules pour la mettre en parallèle de la « RSE » (Responsabilité Sociale des Entreprises).

Ce parallèle n’est pas une identité : la médecine n’est pas une entreprise, et la responsabilité n’en est que plus grande.

Qui n’a rien à cacher n’a rien à craindre

Avec cette phrase, que l’on a entendue encore récemment à l’occasion de la rébellion contre Edvige, on peut justifier tous les excès de la politique sécuritaire : écoutes téléphoniques, visites de comptes bancaires (Besancenot récemment), vidéo surveillance, punaises enregistreuses au mur des appartements, fouille de la mémoire des ordinateurs … Nous ne sommes en la matière, certainement ni au bout de nos peines, ni au bout de nos surprises.

Le dernier né de la famille sécuritaire, sous un petit air médical qui glace, est un bel exemple d’imagination perverse . Il s’agit du « scanner qui déshabille », déjà en fonction dans certains aéroports européens. Au passage dans un portique, le voyageur est exposé complètement nu à l’examen du personnel de la sécurité aérienne.

Un de mes amis m’avait vendu comme précepte pour ne ressentir aucune crainte devant un notable quelconque « Imagine-le nu ». Je n’ai jamais eu vraiment besoin de la mettre en pratique, mais la leçon n’est pas sans signification : déshabiller, mettre à nu, est un moyen de priver l’homme de sa dignité et de son intimité. Les prisonniers en savent quelque chose.

Il ne suffira donc bientôt plus, pour prendre un avion, d’enlever ses chaussures, d’ouvrir sa valise, de sortir son ordinateur de son enveloppe et le petit sachet contenant ses objets de toilette, ni de se prêter bras écartés à une fouille corporelle. Sans parler d’abandonner le modeste ciseau à ongles qui ne pourrait attenter qu’à à la vie d’une mouche (alors qu’un tesson de la bouteille de vin servie en première classe est beaucoup plus dangereuse). Toutes ces petites contraintes sont déjà des petites humiliations et pour peu que l’employé soit désagréable, elles rendent le voyage détestable.

Pourquoi s’arrêter d’ailleurs aéroports dans ce progrès continu du délire sécuritaire ? Un terroriste serait-il moins efficace dans un train ? Un wagon qui explose fait dérailler le train entier et en choisissant bien ses horaires, on peut aisément s’assurer plusieurs centaines de morts.

Pourquoi pas non plus à l’entrée des hôpitaux ? Le tripode de Bordeaux, avec ses quatorze étages, est de ce point de vue un objectif de choix. Les médecins pourraient au passage bénéficier des images du scanner qui déshabille qui leur épargnerait la charge d’examiner leurs malades un à un, dans l’intimité de leur chambre.

Revenons au fond du problème : l’Etat sécuritaire fait de ses citoyens des suspects et les traite comme des prisonniers que l’on va encelluler. La commission européenne vient d’autoriserla généralisation du « qui déshabille ». Autorisé, pas imposé, mais on peut quand même se poser quelques questions et d’abord celle-ci : les membres de la commission n’ont-ils pas par hasard confondu « Europe sans frontières » et « Europe sans limites » ?

Un homme = 823 vaches

Mais pas n’importe quel homme ! Je prescris, comme un véritable anti-dépresseur, le commentaire 9, fait par Alain au billet précédent. Manière de bien entrer dans la journée tout en posant de bonnes questions.

Les voyages autour de la terre du Président de la République polluent à l’égal d’un troupeau d’honnêtes vaches laitières pendant une année. Encore Alain, dans sa comptabilité ne prend il pas en compte nombre de comportements collatéraux aussi absurdes que méprisants des réalités.

Lors de sa dernière venue à Bordeaux, Nicolas Sarkozy a bien sûr emprunté, presque tout seul hors service de sécurité, son avion personnel … de 90 places. Pendant ce temps, sa voiture blindée arrivait de Paris sur une remorque de manière à lui faire parcourir en toute sécurité le trajet Mérignac-place de la Bourse et retour. Quand Sarkozy a repris l’avion, trois heures plus tard dans son avion jumbo, la voiture est remontée sur sa remorque …

Avion jumbo, mais pas tout à fait assez ! J’ai dénoncé dans ce blog le coût insensé du renouvellement de la flotte présidentielle, c’est à dire des 6 avions gouvernementaux. Quand Nicolas Sarkozy est aller voir George Bush, il a été bluffé par son « air force one » et n’a eu de cesse d’en vouloir un aussi beau, aussi grand, aussi fort ! Coût total du caprice : 350 millions d’euros. Dans le budget de la défense, taillé comme on sait à la serpe, le renouvellement de la flotte était un des seuls chapitres sanctuarisés. Les militaires ont avalé avec grand peine l’énorme pilule. Qui en parle ?

La hausse du bilan carbone présidentiel sera à la mesure de la dépense. Ce n’est qu’un exemple de l’incroyable faul-culisme du discours écologique et de la distance entre la pratique et la recommandation, celle-ci toujours à destination des autres.

On s’empoigne ces jours-ci à l’Assemblée sur la taxation des sacs bio-dégradables. Dans le même temps, nos municipalités exigent que trois pelletées de feuilles mortes soient hermétiquement ensachées de plastique pour que « les déchets verts » puissent être acceptés par les services compétents, alors que les trois pelletées pourraient être si bénéfiquement compostées dans une déchetterie ad-hoc. « Leclerc » ne donne plus aux caisses de sacs plastiques, mais vend bien volontiers par rouleaux entiers des sacs poubelles.

Votre lierre déborde sur l’espace public, réjouissant toute la rue du volute de ses branches, tout en stockant un peu du CO2 sarkozien ? Tel l’agneau de La Fontaine, coupable d’avoir tondu un pré de toute la largeur de sa langue, il devra être abattu. Dans le même temps et pour l’affichage, on édifiera de toutes pièces, des murs végétaux entièrement artificiels pour plusieurs dizaines de milliers d’euros.

De quoi vous décourager de risquer six mois d’hospitalisation en service d’orthopédie pour avoir décidé de vous rendre à votre travail en vélo, dans le centre de Bordeaux.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel