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Très bonne nouvelle : « contact » est de nouveau opérationnel.

Vous pouvez de nouveau m’envoyer un message par la rubrique contact de ce blog, sur la colonne droite.

Curieusement cette possibilité ne fonctionnait plus depuis quelques mois, et grâce à l’aide hautement experte de notre ami Matthieu Rouveyre, elle est de nouveau active. Pardon à tous ceux qui ont tenté de me joindre par cette voie pendant la période de panne.

Il n’en est rien encore pour la touche « news letter » : si vous souhaitez la recevoir il faut donc passer par la rubrique contact.

Projet « Hôpital, Patient, Santé, Territoires » : où est la prévention ?

Le projet de loi “HPST”, présenté par Roselyne Bachelot comme une réforme majeure de notre système de santé, ignore presque totalement la finalité même de ce système de santé : la santé de la population, qui est pour la majorité de ses déterminants, très en amont de la maladie et du soin.

Les deux piliers de la santé publique, prévention et dépistage, n’ont qu’une maigre part au projet de loi.

Décevant, fondamentalement, mais aussi au regard de la volonté de Nicolas Sarkozy de « passer d’une attitude purement curative à une culture de la prévention », affirmée dans son discours du 18 septembre 2008 sur la santé publique.

La prévention doit être au coeur, et non pas en marge, de notre système de santé, dans un temps où le développement épidémique des maladies sociétales et comportementales est en train de bouleverser la pratique médicale et, ce qui n’est pas négligeable en ces temps de rigueur, d’obérer les budgets publics.

Or, que trouvons-nous au chapitre de la prévention dans le plan de Roselyne Bachelot, distillé avec gourmandise sur tous les médias : la limitation de la vente d’alcool aux mineurs et l’interdiction des « cigarettes-bonbons », aromatisées et sucrées pour attirer et piéger les plus jeunes. Cela ne constitue pas un plan de santé publique.

– Aucune mesure sur la prévention de l’obésité et du diabète de type II alors même que Nicolas Sarkozy déclarait que « la politique de prevention doit être le fer de lance du combat contre l’obésité”. Il semble que, pour le gouvernement, la mise en place de la mission d’information sur l’obésité, présidée par Valérie Boyer, tienne lieu de politique. Le rapport de cette mission n’apporte au demeurant aucune proposition nouvelle.

– Aucune mesure sur la prévention des cancers évitables, des troubles du comportement, des addictions, de la perte de contrôle et des troubles de sommeil des enfants …

En matière de dépistage, aucune mesure concernant le dépistage précoce des maladies mentales, des maladies génétiques et métaboliques.. Mais c’est surtout en matière de dépistage des cancers et singulièrement du cancer du sein que l’on aurait attendu que cette loi organise, de manière audacieuse, la généralisation de ce dépistage.

J’aborderai en temps utile les autres chapitres de ce projet de loi. Je me suis portée candidate pour être rapporteur pour le groupe SRC de l’énorme volet « Hôpital » de ce texte : dans ce domaine, la réforme est nécessaire, mais elle ne se conçoit qu’avec les moyens de la mener à bien.

Les chiffres font mal

Dix milliards et demi d’euros sont débloqués aujourd’hui, à valoir sur l’enveloppe d’aide de 40 milliards d’euros annoncés le 13 octobre. « Plan de soutien aux banques » dit Mme Lagarde, « soutien, pas sauvetage, nos banques vont bien globalement ».

Nous connaissons tellement de secteurs qui vont mal, n’est-ce pas eux qu’il faudrait sauver en priorité ? J’y reviendrai.

Concernant cette « injection de capital de l’Etat », nous (la gauche) avons demandé à juste titre que le contenu de la seringue demeure dans le capital des banques après la crise afin que l’Etat puisse jouer un rôle régulateur et éviter qu’une crise semblable puisse se reproduire.

Sauf que… cette somme énorme n’entrera pas même dans le capital des banques, pas plus que les représentants de l’Etat n’entreront de ce fait dans leur conseil d’administration. Ces 10,6 milliards, c’est en quelque sorte de l’argent de poche qui n’entre pas dans le budget général.

Le président de la Fédération bancaire française, Georges Pauget, par ailleurs patron du Crédit agricole (principal bénéficiaire) déclare sans embages ni complexes : « Nous avons posé nos conditions, et parmi celles-ci, que l’Etat ne nous apporte pas de vrai capital. Nous ne voulons pas d’un Etat avec des pouvoirs dans la gestion des établissements ».

L’Etat doit financer et se taire.

En face de cela, considérons quelques chiffres issus du PLFSS (plan de financement de la sécurité sociale) que nous examinons en commission.

L’ensemble des CHU sont endettés à hauteur de 750 milliards d’euros, et la contrainte qui va peser sur eux va les mener à l’asphyxie. A l’inverse des banques, ce n’est bientôt pas de « soutien », mais de « sauvetage » qu’ils auront besoin.

A titre d’exemple, le gouvernement demande cette année aux hôpitaux de Paris, réunis sous le sigle APHP (Assistance Publique des hôpitaux de Paris) des économies à hauteur de 200 millions d’euros.

Pour donner idée de ce que représentent ces économies en terme d’offre et de qualité des soins, 100 millions d’euros d’économie correspondent à la suppression de 1500 emplois.

Le déficit pour cette année de la Sécurité Sociale est de 8 milliards (officiels) d’euros, en réalité sans doute davantage (14 ou 15 milliards) ; lesquels viendront s’ajouter à la dette de cet organisme, portant son montant à 145 milliards d’euros.

Qui s’agit-il de sauver ? Qui s’agit-il de soutenir ? Notre santé ou celle des banquiers ?

« La dernière génération du feu »

L’expression m’a percé le coeur ce matin au congrès de la FNACA, venant d’anciens combattants des deux dernières guerres (40-45) et Algérie, qui avaient tous essuyés le feu. De la « première génération », comme on sait, il ne reste aucun acteur vivant, Lazare Ponticelli, Italien d’origine ayant fermé la porte derrière lui il y a quelques mois. Il disait s’être battu « autant pour remercier la France qui l’avait accueilli que pour ne pas mourir de faim ». Sobre raccourci que je trouve très fort.

Quant à la FNACA, kekcekça ?

Une modeste association de… 363 500 membres, dont 2000 étaient à Bordeaux pour un congrès national de trois pleines journées. Pour la séance de clôture, où je prenais la parole au nom de Philippe Madrelle et en mon nom propre, la grand amphithéâtre du Palais des Congrès était rempli au delà de sa capacité, et plusieurs salles équipées de caméras vidéos avaient du être ouvertes.

330 000 membres, tous apparemment très actifs et réunissant aisément 2000 personnes, voilà qui fait rêver n’importe quel parti politique ! L’association est née, en partie au moins, de l’initiative d’un jeune lieutenant en Algérie, Jean Jacques Servan-Schreiber. Peu après, elle devenait la « Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc, Tunisie ».

Son but : « faire progresser les droits matériels et moraux de la troisième génération du feu ». Côté droits matériels, ils réclament la revalorisation de la retraite du combattant, pour qu’elle atteigne le seuil européen de pauvreté. Le budget 2009 n’en porte pas trace, contrairement aux engagements du Président de la République.

Les intérêts moraux sont pour autant au devant de leurs préoccupations, et ceci dans un esprit qui m’a paru très éloigné de l’image plan-plan que l’on peut avoir des « anciens combattants », souvent taxés de ressasser leurs souvenirs plutôt que de regarder l’avenir.

Pourquoi y suis-je si sensible ? Nous sommes d’ailleurs beaucoup à l’être : dans quelle famille n’y a-t-il pas un père ou un grand-père mort à la guerre, une veuve de guerre et ses enfants « pupilles de la nation » ? Quelquefois, toute une fratrie, tombée pendant la guerre de 14-18.

Ce fut le cas dans ma famille, mais c’est autre chose qui a marqué dans mon esprit le poids et le prix de cette « troisième génération du feu ». Mon père était le premier à être informé quand un jeune homme du département où nous habitions était tué en Algérie, et je l’entends reposer le téléphone « voilà un enfant tué à Philippeville ». Ou à Bône, ou à Maringot… Et il contactait personnellement la famille.

J’ai appris comme ça le nom de toutes les villes d’Algérie. Elles étaient pour moi comme des lieux proches, presque familiers, où ils se passaient des événements dramatiques. Trente mille « enfants » sont morts ainsi entre 52 et 62 et ils étaient les compagnons des 2000 qui étaient présents au palais des congrès.

Une des revendications très fortes de la FNACA n’a rien de financier. L’association veut voir rétablie la réalité historique, à savoir la célébration de la paix en Algérie le 19 mars, jour du cessez-le-feu, et non, comme on le fait aujourd’hui le 5 décembre « qui n’a pour ceux qui étaient là-bas d’autre signification que d’être la saint Gérald ».

Ils refusent au nom du devoir de mémoire, du drame particulier qu’ont connu chacune de ces « générations du feu », un « memorial day » à l’américaine, jour de célébration unique dans l’année de toutes les guerres et de tous les combattants. J’ai compris à les entendre qu’ils avaient raison et que chacune de ces journées rappelait ce que portent aujourd’hui les anciens combattants : la solidarité dans l’épreuve, la capacité de servir quelque chose qui les dépasse.

Dix jeunes gens sont morts en Afghanistan. Lors de ma dernière consultation à Bergonié, un jeune patient que je suis depuis plusieurs années est venu chercher auprès de moi l’autorisation de partir en mission de six mois dans les montagnes de ce pays. Sa maladie ne donne pas signe de récidive, le temps est maintenant long depuis l’opération, j’ai donné le feu vert qu’il souhaitait ardemment.

Et j’ai pensé que ces vertus que porte la FNACA traversaient le temps.

Rendez-vous au marché

Petit soleil timide, air vif et piquant : le temps idéal pour rencontrer les Bordelais sur les marchés !

Le parti socialiste, dans son unité, ne peut rester silencieux sur toutes les interrogations que comporte la crise actuelle et ce qui va la suivre.

Je l’ai dit ici plusieurs fois. La crise financière confirme ce qui est au coeur même de la pensée socialiste : le besoin de régulation par l’Etat. La crise économique et sociale qu’elle porte en elle confirmera, s’il en était besoin, l’exigence de solidarité et l’urgence d’un nouveau modèle de société.

Je vous donne rendez-vous dans la demi-heure qui suit sur tous nos marchés : Capucins, Saint Michel, Grand Parc, Mériadeck (devant Auchan), Ornano Gavinies, La Bastide (devant Champion).

Nous devons être là, répondre aux inquiétudes et donner de la force pour l’avenir. Les leçons de cette crise, nous devons les porter ensemble afin que semblable catastrophe ne puisse plus se reproduire.

En un mot : nous ne voulons plus subir. Le gouvernement n’a pas su anticiper, au contraire il s’est précipité dans ce qui était entrain de couler, c’est à nous de le faire désormais.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel