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Les gaietés de l’agenda

Il ne s’agit pas seulement de l’agenda quotidien, où l’on a du mal à faire rentrer tout ce qu’on voudrait et qu’on devrait, mais de l’agenda de ce blog, juste à droite du billet.

Par quel bout qu’on le prenne, il ne peut être rempli que jour après jour (sinon, il affiche la date d’écriture) et il n’affiche que le titre du programme de la journée. Si vous voulez en connaître le détail (et je suis sûre, que par milliers, vous grillez en effet de savoir ce que fait de ses journées votre députée favorite), vous devez cliquer sur la date. Tout s’éclaire alors !

Ainsi à la date d’aujourd’hui, vous découvrez que je vous donne rendez-vous sur TV7 (20h30) et FR3 (22h30) pour commenter les résultats de ce second tour et m’empoigner avec quelques honorables représentants de l’UMP.

Je devine déjà les remarques des fidèles commentateurs UMPistes de ce blog : mais Madame Delaunay, comment pouvez-vous parler de députée « favorite » ! Quelle honte, quel scandale ! Et si vous pensez déjà à vous « empoigner » ce soir, cela montre une fois de plus vos outrances, votre agressivité et votre esprit partisan ! Décidément, il n’y a de bon socialiste que mort !

Mieux vaut prévenir, par les temps qui courent et les commentaires qui pleuvent, que guérir…

Selim et Brigitte

Je pars rejoindre nos amis Selim Kançal et Brigitte Nabet au bureau de vote de Saint Augustin. Tous les deux sont engagés dans une bataille difficile, en face d’un élu UMP implanté dans la 4ème canton depuis des lustres. Aucune voix ne doit leur manquer : si un lecteur de ce blog a une vieille cousine dans ce canton, une tante même acariâtre ou très bavarde ou au contraire, une gentille petite amie, il doit aussitôt sauter sur le téléphone et l’envoyer voter…

Ca tombe bien : la pluie s’est interrompue et un soleil fragile vient faire briller mon jardin détremper. Une grive jette un regard vers ma fenêtre avant de reprendre son vol.

Rien que des signes favorables : élections cantonales, municipales de Talence.. Je le sens bien et je pars rejoindre nos amis d’un bon pied.

Intronisation du Maire de Bordeaux

Etrange et très solennel Conseil Municipal hier matin puisqu’il était exclusivement consacré à l’élection du Maire par sa majorité. D’ordinaire, sont désignés (et élus) dans le même temps, les adjoints et bien souvent désignés les représentants à diverses structures.

Le Maire, après une si longue et intense campagne, voulait-il que soit rapidement entérinée son élection, voulait-il montrer plus éloquemment qu’il n’avait pas eu à attendre le deuxième tour ? Je n’en sais rien et c’est de peu d’importance.

Un peu plus important, a été la mise en place d’une nouvelle pratique : la séparation, dès l’arrivée des élus, de la majorité et de l’opposition.

C’est, pour certains d’entre nous (et en premier lieu pour Jacques Respaud), la quatrième fois que nous participons à l’élection d’Alain Juppé (95, 2001, 2006, 2008). Dans tous les cas, lors de la première séance, majorité et opposition étaient confondues et les conseillers rangés par ordre alphabétique.

Pensant cette tradition respectée, tradition qui signifie qu’avant l’élection du Maire, il n’y a ni majorité, ni opposition, je me suis rapprochée de Stephan Delaux, mon plus proche voisin d’alphabet.
« -Non, Michèle, l’opposition, c’est là bas.. », m’a-t-il dit (un peu gêné ?) , ce que Hugues Martin s’est empressé de confirmer.

Une nuance, une petite faille dans un protocole bien rodé. Moi qui suis convaincue que le protocole, comme la politesse, ne sont rien en eux-mêmes mais qu’ils ont une signification profonde (ici, l’ordre républicain, là, le respect qu’on se doit mutuellement), j’ai été surprise de cette nouvelle consigne. Espérons qu’elle ne manifeste pas une prise de distance plus grande entre deux sortes d’élus, et donc entre deux sortes de bordelais.

Discours programmatique bref du Maire auquel les trois groupes de l’opposition ont répondu individuellement mais de manière complémentaire. J’avais pour ma part envoyé mon projet d’intervention à Pierre Hurmic et Vincent Maurin pour que nous soyons complémentaires et non redondants.

Je suis donc intervenue au nom du groupe socialiste, félicitant le Maire et sa majorité de leur très belle élection, avec un signe particulier aux femmes dont j’espère qu’elles auront une place paritaire à tous les niveaux (éxécutif et consultatif) de notre conseil. J’ai exprimé notre vigilance dans les six ans à venir sur les dossiers que nous avions prioritairement porté : le logement, l’emploi, la politique des quartiers et la santé sociale.

J’ai ajouté que nous devions les uns et les autres entendre ce que les Bordelais nous ont exprimé dans les 18 derniers mois à l’occasion des scrutins des présidentielles, des législatives et de ces dernières municipales) : leur volonté d’un équilibre des pouvoirs. Deux fois, ils ont voté en faveur de la gauche, la dernière en faveur d’Alain Juppé. Cette volonté d’équilibre impose le respect mutuel, le dialogue et le partage des informations.

Au nom du groupe socialiste, j’ai dit « non » à la proposition d’un poste adjoint pour un membre de l’opposition. Dans une période de confusion des majorités, des votes, des alliances, de la vie publique et de la vie privée, nous devons au contraire agir pour que la démocratie républicaine reste lisible, que les citoyens puissent la comprendre et s’y appuyer.

J’ai malheureusement prononcé un gros mot : le nom du chef de l’Etat, en disant que je voyais dans cette politique de fausse ouverture, une ombre de sarkozysme. Bronca de la majorité, prise de parole d’Alain Juppé : – « Mes chers collègues, est-ce que nous n’avons pas l’habitude de cette sorte de provocation ? »

J’ai manifesté mon étonnement que se référer au chef de l’Etat, au sein d’une majorité de droite, puisse être considérée comme une provocation et susciter la ire de cette majorité. Où sommes nous arrivés ?

Cela m’a valu qu’Alain Juppé n’a répondu qu’à l’intervention de Pierre Hurmic. Les promesses introductives d’écoute et de respect de l’opposition étaient déjà loin…

Tous derrière Matthieu Rouveyre !

Il y a en réalité à Bordeaux un deuxième tour des élections municipales : l’enjeu n’est plus le maire, mais la ville et la CUB.

La CUB avec l’élection des maires de la périphérie qui fera la majorité . La ville aussi, qui doit élire encore quatre de ses représentants au Conseil Général (cantons de Bordeaux nord, Bordeaux Bastide, Saint Michel-Saint Genès et Saint Augustin.

Ce sont les saints qui sont les plus disputés et où nous devons fortement nous mobiliser autour de nos candidats : Matthieu Rouveyre pour ce saint au si beau nom de Michel, et Selim Kançal pour cet excellent Augustin !

J’étais hier avec Matthieu « sur le terrain » , principalement sur le territoire de Saint Michel. Ce quartier, si attachant, si mélangé, si vivant est représenté depuis 60 ans par la droite alors qu’il vote régulièrement à gauche et que tout son esprit manifeste cette gauche libre et mêlée que nous aimons.

Pourquoi : parce que les électeurs ne se rendent pas assez aux urnes. Le taux de participation à Saint Michel n’a pas atteint 50% à la dernière élection. Nous devons expliquer, expliquer encore les enjeux et que les électeurs prennent conscience que la gauche et la droite, surtout quand il s’agit de solidarité, première grande compétence du Conseil Général, ce n’est pas la même chose .

Et puis, il faut lire le programme du concurrent de Matthieu :80% de ses propositions ne concernent aucunement le Conseil Général ! Exemple parmi d’autres : il propose la création d’une brigade verte dans le quartier. Fabien Robert a un visage sympathique mais il ne serait pas mauvais qu’il lise un minimum les attributions relatives au mandat qu’il brigue.

Plus drôle, si l’on peut dire : il fait des propositions pour des lieux qui sont totalement en dehors de son canton. La lecture d’une carte n’est pourtant pas si difficile ! Le marché des douves et la place Amédée Larrieu n’appartiennent pas au 5ème canton. Qu’importe Fabien Robert les rénove, sans doute tout seul de ses petites mains, puisque le Conseil Général n’est absolument pour rien dans ce domaine.

Ce serait drôle si ce n’était la traduction d’un principe qu’ont manifesté tous les candidats cantonaux UMP : promettez toujours, l’important n’est pas de tenir, mais d’être élu.

Le programme de Matthieu colle au contraire au mandat qu’il éxercera j’espère dès la semaine prochaine. Il y apportera sa créativité, son charisme personnel, sa connaissance de ces quartiers où il habite.

Tous derrière Matthieu !

Lazare

La « grande guerre » vient de basculer d’un coup dans l’Histoire avec un grand, gros et lourd H, cet après midi. Le seul témoin qui en restait, Lazare Ponticelli, vient en effet de mourir à l’âge honorable de 110 ans.

Cette mort vient très peu après quelques décès de poilus, traqués, épiés, pour savoir qui, en effet, serait le dernier. Cela m’a choqué au cours de ces derniers mois et je l’ai exprimé dans ce blog.

Mais cette fois est malheureusement la dernière. La définition de ce que l’on appelle « histoire contemporaine », et même celle du mot « contemporain » est la suivante: est contemporain ce dont peuvent témoigner des personnes vivantes.

La Grande Guerre, dont j’ai tant entendu parler et dont j’ai essayé d’apprendre un peu plus que le minimum, vient de basculer hors du monde contemporain.

Je pense aux grands cimetières de la Marne, je pense à un de mes grands-pères qui n’a jamais eu de tombe puisqu’il ne restait rien de lui après le ravage d’obus tombés sur son régiment. Il viennent de tomber dans l’histoire sans fond, celle qui, au plus loin, se confond au mythe et au mystère.

Et bientôt, moi aussi, qui me souviens de leur histoire, basculerai hors du monde contemporain.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel