Elections cantonales : confusion des scrutins et déni de démocratie
Les candidats de l’UMP aux élections cantonales à Bordeaux (David, Delattre, Duchène, Robert, Parcelier) présentent des programmes qui, pour leur plus grande partie, sont sans rapport avec les compétences du Conseil Général. Certains vont même jusqu’à se réclamer de la « majorité municipale » pour cette élection où il est plus important de faire partie de la majorité départementale pour être éfficace, et à mentionner Alain Juppé sur leurs documents et leurs affiches ce qui induit une confusion délétère entre le scrutin cantonal et le scrutin municipal.
Quelques exemples relevés sur les documents de campagne :
– programme de Jean Louis David (Bordeaux 4): ouverture de la crèche Sainte Colombe (projet municipal déjà réalisé par la ville) , ouverture du marché Victor Hugo sur le cours, rénovation des rues du quartiers Saint Eloi, requalification de la salle Saint Augustin…
– programme de Michel Duchene (Bordeaux 3): aménagements urbains de sécurité, construction de parkings résidents …
– programme de Fabien Robert (Bordeaux 5) : implantation d’arrêts minute, création de brigades vertes de proximité, sécurisation des « points chauds » du canton, développer les marchés de proximité, remise en place le bus du fleuve…
Toutes ces propositions relèvent exclusivement de la municipalité et n’ont rien à faire dans un programme cantonal.
Il s’agit d’une véritable perversion des enjeux dont s’inquiètent les 5 candidats bordelais du PS et des Verts (Philippe DORTHE, Daniel JAULT, Sélim KANCAL, Florence LAMARQUE, Matthieu ROUVEYRE) . Les électeurs sont sciemment troublés, voire trompés, par les candidats UMP alors qu’ils ont déjà grande difficulté à faire la part des deux élections ayant lieu le même jour .
Avec nos candidats aux élections cantonales, nous devons dénoncer la perversion du scrutin démocratique induite par ce mélange volontaire des enjeux et des compétences. Il s’agit d’une véritable atteinte aux principes républicains et à « l’esprit des lois ».
A l’heure où chacun s’accorde sur la nécessité de l’instruction civique, ces comportements sont particulièrement choquants et méprisants des électeurs. Il conviendrait au contraire d’exiger face à eux la mise en place d’une autorité vérifiant la sincérité des propositions et des promesses et leur adéquation aux mandats visés par les candidats.
Ce sujet est plus grave qu’il n’y parait. La politique est aujourd’hui pervertie et abaissée par la majorité en place au plan national et par ses plus hauts représentants. Les Bordelais, dans la grande tradition qui est la leur depuis Montesquieu et Ellul, doivent prendre toute la mesure de leur responsabilité particulière à la veille de scrutins décisifs pour leur avenir.