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« Grâce à Baroin, les bandits ne seront plus manchots »

J’emprunte à Gaëtan Gorce et au journaliste Gerard Courtois, le titre de ce billet éclair.

L’Assemblée vient de voter, avec l’opposition de notre groupe évidemment, un des textes les plus délétères de cette législature : la légalisation des jeux en ligne.

L’ouverture de ces jeux à la publicité va multiplier le nombre de joueurs pathologiques et de joueurs ruinés, ceci au profit d’opérateurs tous déjà milliardaires.

A voir sur le sujet le remarquable papier du Monde en date d’aujourd’hui.

Retraites (II) : le contexte politique

Tout porte à croire (et à espérer) que, sans trop le dire, Nicolas Sarkozy va aller piano sur un certain nombre de réformes, au profit d’une seule : celle des retraites.

Il n’est évidemment pas dans l’affaire sans arrière-pensées. Disons-même qu’il est probable que cette fois comme les autres, les arrière-pensées, la stratégie, l’emportent sur la pensée tout court, ou du moins sur la conviction de la nécessité de la réforme.

Avancer sur les retraites a pour lui trois avantages :
– montrer que la gauche ne l’a pas fait et que c’est lui qui s’y colle
– obliger la gauche a sortir du bois sur le sujet
– avoir des chances raisonnables de la faire se diviser
– et, au total, soit obtenir avec elle une sorte de consensus dont il s’appropriera la gloire, soit aller à l’affrontement et tenter de démontrer que la gauche décidément, c’est l’immobilisme.

C’est presque trop beau. Avertie de ce multiple piège, la gauche va avoir le jeu difficile de tenir sur l’essentiel (et d’abord de le définir) et de montrer qu’elle est une force de gouvernement, capable de mettre en pratique le principe du Suédois Olaf Palme : se comporter dans l’opposition comme si on était dans la majorité et dans la majorité, comme si on était dans l’opposition.Ce qu’elle va avancer sur le sujet, il faut qu’elle soit en mesure de le mettre en pratique si elle est aux affaires en 2012.

La gauche -disons le PS- doit se hâter de travailler sur le sujet (ce qu’il fait), mais beaucoup moins de sortir l’inventaire de sa boite à outils, pour ne pas risquer de se faire contrer avant que la droite elle-même n’ait avancé le moindre projet. On peut tester une idée ou l’autre dans l’opinion, mais espérons qu’aucun de nos brillants sujets ne viendra sur le devant de la scène en avançant une idée provocante dont le premier objet sera de faire parler de lui. J’en connais deux qui, ce matin même, proposent l’abolition de l’ISF au profit de la révision du bouclier fiscal, idée qui ne serait pas aberrante en temps de croissance, mais qui constituerait en ce moment un signe catastrophique, totalement incompréhensible de la majorité des Français.

Autre point justement : la gauche va devoir être lisible. Si elle n’avance en guise de proposition que des phrases de trois lignes du genre « l’indexation du taux des pensions sur la revalorisation du produit intérieur brut divisée par le carré de l’augmentation de l’espérance de vie ramenée au sexe », on va dans le mur.

Pour une fois, le gagnant risque de ne pas être le plus malin, mais le plus capable de démontrer que nous sommes avec cette réforme au coeur de la solidarité nationale.

Réforme des retraites (I) : les données du problème

Le politique qui saura faire toucher des deux mains aux Français l’idée que personne ne se sauvera seul et que, dans l’état du pays, chaque choix implique un effort » et que l’on ne peut donner à Pierre sans rien demander à Paul méritera de diriger le pays. Avouons-le : c’est pas gagné.

La réforme des retraites va être, de ce point de vue, un cas d’école.

Qu’est-ce qui est aujourd’hui inacceptable ?
– Des retraites misérables, avec lesquelles nul ne peut vivre décemment. – L’inégalité de situation où sont les grands âgés au moment où la perte d’autonomie s’installe. Ils doivent être alors, comme tous les Français devant la maladie, pris en charge selon leurs besoins et de manière égale.

Qu’est-ce qui est incontournable ?
– La prise en compte de la durée de l’allongement de la vie et la modification des équilibres entre les différents âges de la vie. Cette prise en compte doit concerner tous les Français, y compris les âgés eux-mêmes. Sinon, cela reviendrait à faire porter à une tranche de population qui se ressere (les actifs), une charge de plus en plus grande. A ceux qui ne veulent pas envisager l’allongement du temps de cotisation, posons la question : au moment où vous entriez dans la vie active, auriez vous imaginé de financer, outre les charges d’éducation/santé du jeune âge , celle d’un retraité qui vivra trente ans ? A terme, cela veut dire : ne bénéficier pour soi même que de la moitié, et bientôt le tiers, de son salaire. Ce que vous n’imaginiez pas pour vous même, imaginez-vous de le demander à vos enfants ?

– La prise en compte des différences des conditions de vie, y compris la pénibilité du travail, mais pas seulement. Ici, d’ailleurs, l’incontournable rejoint l’inacceptable. Peut-on en effet accepter que des catégories socio-professionnelles différentes aient plus de six ans de différence de conditions de vie ? L’urgence c’est bien sûr de réduire cette différence en agissant sur les conditions de vie et les conditions de travail, c’est à dire par une politique de santé publique et de santé au travail. Même les socialistes ont trop délaissé ce champ, ce qui n’est pas une raison pour persévérer.

Mais en attendant de le réduire (et sans cesser de tenter de le faire), il faut l’inclure dans la réflexion et dans la réforme. Une année d’un travail pénible, doit bénéficier d’un « bonus » en terme de cotisation, relativement à une année d’un travail sans facteurs de pénibilité. Certains disent : contentons-nous d’apprécier l’espérance de vie, puisqu’elle est moindre dans les mêtiers pénibles. Mais nous arrivons alors à une aberration : l’espérance de vie des fumeurs est nettement moindre que celle de la population générale : allons-nous légiférer pour que les fumeurs partent à la retraite plus tôt que les autres ?

La passerelle d’Arcole

Notre quotidien régional Sud Ouest nous donne aujourd’hui la primeur d’un grand projet. La partie suspendue en crochet au dessus de la Garonne de la passerelle de Kawabata va être « durablement » prolongée.

Depuis son grand projet de franchissement au droit des Quinconces, recalé par les Bordelais, Alain Juppé n’a jamais tout à fait renoncé à l’idée. Voilà aujourd’hui la traduction de cette belle obstination.

La passerelle de bois, laissée sur nos rives par Evento, est entrain de prendre des couleurs grisâtres, peu avenantes. Elle va être reprise et prolongée, « avec une large partie flottante pour le passage des bateaux, notamment des paquebots et des barges qui transportent Airbus ».

Je suis aujourd’hui en mesure de compléter cette information. Dans la foulée de sa déclaration de candidature à la Présidence de la République, Alain Juppé a décidé du nom de cette passerelle : La passerelle d’Arcole.

On connait la gloire qui a entouré ce fait d’armes de Bonaparte, la stratégie intemporelle de la bataille (faire beaucoup de bruit pour se faire croire plus puissant que l’on est) et surtout l’avenir que lui a ouvert cette victoire.

Tout cela de très bonne augure pour notre Maire, qui se réserve d’annoncer lui même aux Bordelais cette belle dénomination.

Assemblée nationale : Jeux en ligne et adaptation de l’habitat

9h15 Séance de travail au bureau

10h30 Commission des affaires sociales : réforme des retraites

11h00 Réunion du groupe socialiste : Défense d’une question d’actualité

14h00 Réunion Politique de l’âge : Audition de Muriel BOULMIER, Présidente du groupe de travail « Evolutions démographiques et Vieillissement » de la Fédération Européenne du Logement social (CECODHAS)

15h00 Questions d’acutalité

16h00 Suite des débats sur les jeux en ligne

17h30-21h30 Réunion du Groupe Santé Terra Nova

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel