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Triste moyenne

Autour de 30% à 16 heures, avec de grandes disparités d’un centre de vote à l’autre, comme entre les bureaux de vote. 6 à 10 points de moins qu’aux dernières régionales où les enjeux, spécialement les enjeux nationaux, étaient moins cruciaux.

Raisons à cela ? L’une au moins mérite qu’on y réfléchisse pour y pallier : la plaie des sondages qui donne aux électeurs l’impression que le match est terminé alors qu’il n’est pas commencé. De même l’annonce d’une forte abstention qui incite à penser « si personne ne s’intéresse à ces élections, pourquoi, moi, me déplacerais-je ? »

De plus en plus de gens ne perçoivent plus une stricte séparation entre le virtuel et le réel. Les scores annoncés de plus en plus remplacent les scores prononcés et démobilisent les électeurs.

Mais à quoi servent les mairies de quartier ?

Première mi-temps de matinée avec Emmanuelle Ajon, deuxième mi-temps avec Florence Lamarque, toutes deux candidates sur la liste d’Alain Rousset.

Dans notre tournée des bureaux de vote, une surprise : la mairie de quartier du Grand Parc, traditionnel lieu de vote de ce grand quartier depuis sa création, était fermée et les bureaux de vote relégués à l’école maternelle Condorcet, moins visible, moins accessible et surtout moins légitimement destinée à cette fonction.

La question est aussitôt apparue : à quoi servent donc les mairies de quartiers ? Non seulement les « historiques », comme Caudéran ou le Grand Parc, mais celles qui ont été nouvellement crées à des fins d’élections cantonales par le Maire de Bordeaux ?

C’est simple : à fournir un QG électoral aux futurs candidats aux cantonales. Le Grand Parc est de ce point de vue un exemple. Trois pièces y ont été aménagées pour le staff de l’adjointe de quartier et son bureau. Et c’est pour cela qu’en dernière heure, sans que personne n’en soit averti (sauf les destinataires du phoning municipal particulièrement intense ces derniers jours pour envoyer au vote les « bons » électeurs), les urnes ont été déplacées dans l’école maternelle Condorcet.

Les autres, les « mauvais » électeurs, se sont retrouvés devant la Mairie, prêts à repartir, devant un tout petit panneau leur indiquant, sans le moindre plan, que le vote n’avait pas lieu là.

Aux urnes !

En route pour une grande journée de bureau de vote en bureau de vote, à la rencontre de tous ceux, de gauche et de droite, qui consacrent aujourd’hui leur journée à faire que la démocratie fonctionne : présidents, assesseurs, délégués, scrutateurs ce soir, tous ceux-là sont les artisans de cette démocratie « le pire des systèmes, à l’exception de tous les autres. Coup de chapeau aussi au personnel municipal, toujours très accueillant aux votants comme aux visiteurs.

A la rencontre aussi de ceux qui ont compris l’importance de se déplacer pour voter, en général mais aussi pour ce vote particulier dans la situation grave où est notre pays.

Première étape dans mon canton « Grand Parc-Jardin public » avec Emmanuelle Ajon, candidate sur la liste d’Alain Rousset.

A tout de suite !

Naboléon

C’est cette fois, non pas le baron de la Brède, mais Hugo qui vient se mêler de notre vie politique. Avec un portrait à la Mauriac à destination de qui vous savez.

 » »Il aime la gloriole, le pompon, l’aigrette, la broderie, les paillettes, les grands mots, les grands titres, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir ».

J’ai failli remplacer la broderie par les Rolex, l’aigrette par la flotte présidentielle, les paillettes par les starlettes…

mais pour l’extrait suivant, il n’y a pas un mot à changer : « Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la honte »

Jusqu’au surnom qu’il donne à celui dont il parle qui ne convienne à merveille à celui à qui nous pensons : « Naboléon ».

Le baron rouge

L’invité du blog est un Bordelais bien connu et « expert », comme on dit maintenant, en matière de lois, de justice et de pouvoir.

La justice justement, mobilisée dans toute la France contre la Réforme qui avance à grand pas en direction des deux Assemblées. Laquelle va confier tous les pouvoirs au parquet dont les membres sont nommés par le Ministère ce qui n’est pas propre à garantir leur indépendance. Cette réforme contient en outre un article qui va mettre à l’abri les délinquants en col blanc en assurant une prescription de leurs crimes après six ans.

L’ennui, c’est que ces six ans ne sont bien souvent pas suffisants pour mettre à jour ces délits et que la prescription part du moment où ils sont commis.

Quel est le but de tout cela ? Protéger les affaires politiques de l’oeil de la justice et affaiblir l’indépendance du pouvoir judiciaire, si nécessaire pourtant à la République.

Notre grand expert ne connaissait pas la République mais il s’y entendait assez bien en ordonnancement des pouvoirs :

« Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps (…) exerçait ces trois pouvoirs :
-celui de faire les lois

-celui d’exécuter les résolutions publiques

-et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers (…) »

Cet excellent homme, dont on voit poindre de plus en plus clairement la noble silhouette, ajoute :

« Lorsque, dans la même personne, dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n’y a point de liberté ; parce qu’on peut craindre que le même monarque ou le même sénat fasse des lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement (…) »

Ce même homme, bien que peu habitué aux démonstrations de masse, serait aujourd’hui dans la rue aux côtés des juges.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel