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Très belle et grande année 2012

« Le génie de la liberté brisant ses chaînes » veille sur Bordeaux depuis 1902. Elle est située au plus haut de la colonne des Girondins ce qui double sa valeur symbolique et la force de son message.

Bien sûr, ce génie est une femme. Belle, sereine, lumineuse, comme on a pu l’admirer quand elle a été descendue de son altier piédestal pour être réparée.

Elle a eu fort à faire depuis le début du siècle dans une ville qui a été le siège des gouvernements en déroute. Au coeur de la 2ième guerre mondiale, quelques-uns de nos « amis allemands », mal intentionnés, ont voulu la descendre pour lui faire prendre le chemin des différents bronzes entourant la colonne et la fondre. Il n’y sont point parvenus : la dame, ses chaines brisées dans la main droite, les palmes de la victoire dans la gauche est demeurée là où elle était, un léger sourire aux lèvres qui ressemble un peu à celui de la Joconde.

Ce génie aux larges ailes a beaucoup à dire en cette veille d’une année décisive pour nous tous et pour notre pays. Son bonnet phrygien parle de République, ses bras levés de désir d’agir et d’élan, son doux regard de volonté de réussir ensemble.

Que 2012 nous élève et nous rassemble. Qu’il apporte à chacun la force, le désir d’être et de devenir, et ces mille petits bonheurs où l’on puise l’un et l’autre.

Qui pour gouverner ?

Guéant, 25 ème Ministre candidat aux élections législatives. Il en reste 7, imprévoyants ou discrets, qui n’ont pas encore annoncé leur plan de recyclage.

Le drame des Politiques c’est qu’ils ne sont pas même capables d’imaginer qu’ils puissent se reconvertir dans autre chose que dans la politique ; qu’ils ne savent littéralement plus rien faire d’autre, ni vivre (je ne parle pas ici d’argent) d’autre chose.

Avec le Président candidat sans le dire, qui pour gouverner ces 5 prochains mois ?

Dernières nouvelles du père Noël

Le père Noël a décidément plus d’un tour dans son sac, qu’il porte large et rebondi comme on sait.

On annonçait hier la reconduite à la frontière des rois mages suite à un ordre personnel de Guéant. Alarme dans tous les foyers qui ne conçoivent pas volontiers une étable sans âne, ni boeuf, et moins encore sans ce beau symbole de diversité culturelle que sont Melchior, Balthazar et Gaspar.

Mais Noël n’est pas Noël pour rien. On apprend ce soir que les deux types missionnés pour la reconduite ont fumé la myrrhe et l’encens qu’ils étaient censés comptabiliser comme « saisie de drogues », avec un reste de moquette qu’ils avaient dans les poches, et n’ont jamais trouvé la bonne route. L’ange annonciateur qui lui, avait été mis en hospitalisation d’office (HO), y a trouvé toute une armada de ses petits camarades qui avaient subi le même sort, parce que figurant sur le même fichier des gars qui mettent n’importe quoi sur les ondes sans se soucier des éléments de langage fournis par Sarkozy.

Qu’à cela ne tienne, ils ont trifougné le double de la clef du paradis qu’ils ont tous dans les plis de leurs ailes et, hop, ils se sont fait la belle et plaident maintenant pour des médias libres.

Quant à Guéant, il est en rétention pour réécrire sa circulaire. Juppé, lui, finit difficilement d’avaler sa couleuvre turque.

Noël, quoi !

Eh bien, moi aussi, je l’invite …

Certains hommes politiques me font penser à ces hommes bizarres, durs dans leur profession, redresseurs de tort à l’extérieur et… Qui filent doux à la maison. Curieusement ces hommes politiques, ces va-t-en guerre du verbe -et quelquefois pas- que, ces grands imprécateurs universels, sont d’ailleurs toujours des hommes

Mais, bon, l’heure n’est pas à ce type de mise en discussion des aléas et des faiblesses de la masculinitude, mais bien à un examen pondéré et respectueux de la proposition de loi adoptée hier 22 décembre à l’Assemblée : il s’agit de la loi «visant à « réprimer la contestation de l’existence des génocides reconnus par la loi». Au bout du viseur : le génocide arménien.

Cette loi est-elle opportune ? Nous avons, avec raison, reconnu en 2006 le génocide arménien. Chaque génocide est une énorme pierre noire dans l’histoire de la bête humaine, qu’il ne s’agit pas de contourner, sur lequel il n’est pas question de fermer les yeux et qui impose un respect que rien ne pourra dissoudre; ni atténuer pour les victimes et pour leurs descendants comme pour tous ceux qui se sentent leurs frères. Un siècle presque après cette horreur que fut le génocide arménien et que bien d’autres ont suivi, ce sont ces sentiments qui nous animent.

Ces seuls sentiments, même au moment où j’exprime mon regret du vote de cette propotion de loi.

Mon regret plus grand encore de sa présentation en période électorale avec le double éternel objectif des politicards de petit niveau : rallier les suffrages d’une communauté et détourner le regard des électeurs de la somme d’échecs dont on est comptable.

Ce n’est pas à la hauteur de la situation de notre pays, ce n’est pas à la hauteur de la situation de l’Europe.Car c’est bien aussi d’Europe qu’il s’agit quand nos relations avec ce pays fier qu’est la Turquie sont en jeu.

Faut-il marquer d’un nouveau fer rouge les jeunes Turcs dont ni eux-mêmes ni leurs parents n’ont eu quoi que ce soit à voir avec le génocide arménien? Faut-il; une fois encore, faire dire l’histoire aux tribunaux et non aux historiens ?

Non. S’abstenir en ce moment de cette loi aurait été d’une urgente nécessité. Cela aurait évité aussi à Alain Juppé une de ces phrases cassantes qui n’ont sans doute fait qu’aggraver le ressenti du peuple turc: « j’invite la Turquie à ne pas surréagir ». Erdogan pas plus qu’aucun autre des responsables de ce pays peut-il n’être pas froissé de cette « invitation » de Maître Juppé ?

Il invite la Turquie à ne pas sur-réagir. Eh bien moi, députée récente et qu’il juge sans doute « par effraction », je l’invite à inviter son gouvernement à ne pas sur-mal-agir

N’est il pas numéro 2 du gouvernement ? N’est-il pas celui sans qui rien n’arrive, sans qui rien ne se décide, à la fois l’oreille du Président et sa voix de tête ? N’est-il pas à défaut du grand, le petit bachibouzouk de ce gouvernement gribouille ?

Je sais qu’Alain Juppé était défavorable à la présentation de cette proposition de loi ump et je lui en rend raison. Mais jusque dans son domaine, celui des afffaires étrangères, n’a-t-il pas la capacité d’élever la voix et d’inviter fermement ses commensaux à ne pas faire n’importe quoi, lui qui prétend à l’extérieur faire tomber les dictateurs ?

L’avenir est dans la rigueur. Pas la rigueur économico-financière des marchés, mais dans la rigueur tout court, celle du caractère et de l’intelligence.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel