m

Il l’a !

Je mets à profit une suspension de séance de 5 minutes pour partager la nouvelle : Barack Obama se voit décerné le prix Nobel de la paix !

A mon sens, davantage pour sa volonté exprimée de nouvelles relations internationales, que pour un accomplissement déjà réel.

Parce que cela renforce son crédit, cela renforce son pouvoir, et donc sa responsabilité et notre exigence.

L’annonce a été faite par notre groupe en séance et que lors de la pause, les commentaires ont été très divergents. De Marie-George Buffet aux disciples de Xavier Bertrand, les opposants ou les enthousiastes de ce choix ne sont pas forcément toujours où l’on croit.

Communiqué de presse : « Nomination de Jean Sarkozy : népotisme et provocation »

Michèle Delaunay dénonce comme scandaleuse et népotique la proche nomination de Jean Sarkozy, 23 ans, à la tête de l’Etablissement public d’aménagement du plus gros quartier d’affaires européen, La Défense.

Jean Sarkozy vient de finir sa deuxième année de droit et n’a à cette heure aucun diplôme connu.

Cette nomination est une démonstration supplémentaire de l’absence de toute mesure du pouvoir UMP et du Président de la République.

Jusqu’où ira-t-on dans la collusion entre le pouvoir et le monde de l’argent et des affaires ?

Jusqu’à quand tolérera-t-on cette absence totale de gêne, tout autant au travers des projets de loi qui nous sont imposés en urgence comme celui concernant les jeux d’argent, que dans les nominations, qui n’ont d’autre justification que l’intérêt de personnes, de familles ou de clans ?

L’élément déterminant n’est en aucun cas la valeur des hommes, leur formation, leur mérite, leur expérience, leur talent, mais le choix d’un seul, pour son intérêt ou pour son caprice.

Que peuvent penser aujourd’hui les jeunes diplômés qui, à l’âge de Jean Sarkozy, investissent toutes leurs forces dans des études difficiles et compétitives sans trouver de débouchés professionnels ?

Ce n’est donc pas, contrairement au titre d’hier du Monde, pour tous que « Le diplôme est le sésame de la réussite ».

Comment cette nomination peut-elle ne pas être ressentie par les jeunes français qui connaissent aujourd’hui, pour près de 25% d’entre eux, chômage et désespérance, comme une provocation ? Décidément, ce gouvernement est celui du cynisme et de l’absence de gêne sans laquelle il n’y a pas de plaisir.

Où est la promotion du travail et de l’effort ? Où est la prise en compte du mérite ?

Un élu socialiste ne peut accepter sans révolte cette nomination ni la gravité de sa signification.

Espérons que l’opinion publique, alertée, réagira à cette information avant qu’elle ne soit définitivement entérinée.

les jeux en ligne pour les nuls (II)

Le débat est entamé et, très honnêtement, je pense qu’il n’est pas mauvais qu’il y ait une gauche pour s’inquiéter de la distance qui s’élargit tous les jours dans notre pays entre les patriciens de l’argent et les plébéiens que l’on voue aux jeux, non du cirque, mais du casino.

Poursuivons nos questions …

– La « légalisation » est-elle rendue obligatoire par les directives européennes ?

Pas le moins du monde ! En juin dernier, c’est ce qu’a avancé le Gouvernement pour justifier son projet. Malencontreusement (pour le dit gouvernement) cet été, la Communauté européenne a rendu un avis qui a clos définitivement le débat. Il s’agit de l' »arrêt Santa Casa », autorisant le 8 septembre dernier l’Etat Portugais à maintenir comme il le désirait le monopole des jeux, en considérent qu’il ne s’agissait aucunement d’une activité économique comme une autre et qu’au contraire, il s’agissait d’un enjeu de société où chaque pays doit être en concordance avec ses choix, ses traditions et ses valeurs.

Tout est dit.

– Le projet ne sera bénéfique ni pour les conditions des parieurs, ni pour leur santé, et moins encore pour leur pouvoir d’achat. Au moins sera -t-il bénéfique pour le budget de l’Etat qui en a grand besoin ?

Pas du tout. Le Ministre l’a dit et redit : il n’en attend aucune rentrée fiscale supplémentaire. Les dispositions très favorables faites aux opérateurs légaux, les « ristournes » anticipées faites aux opérateurs de casino, dont la clientèle fléchit, effaceront le supplément potentiel de bénéfices.

Pas davantage, la loi si elle est adoptée ne créera pas un seul emploi ; elle ne relancera pas la consommation, tout au contraire, elle ne participera en rien à la vie économique du pays.

– Au moins, elle ne coûtera pas ?

On est malheureusement de répondre : « Si ». Certains estiment à 10 à 15 euros par Français le coût prévisible des soins des joueurs pathologiques ; sans compter le coût social des vies professionnelles brisées, des familles explosées. Pour ne pas avoir à l’apprécier, le Gouvernement n’a demandé aucune étude d’impact de ce texte, alors que la révision constitutionnelle l’impose. Une sorte d’aveu…

– A qui bénéficiera ce texte ?

Exclusivement, au gros opérateurs qui nous pressent depuis des mois de légiférer, car ils veulent que la publicité soit pleinement opérationnelle au moment de la coupe du monde de footbal dont ils attendent de gros profits. Au passage, ils seront ammistiés pour leur activité illégale antérieure.

J’ai évoqué dans un précédent billet les connivences de ces opérateurs avec le pouvoir.

Ceci explique cela.

Les jeux en ligne pour les nuls (I)

Le 7 octobre nous entamons à l’Assemblée le débat sur le projet de légalisation des jeux en ligne. Si comme moi jusqu’alors vous n’êtes pas un habitué de ces jeux, ni un expert de leurs techniques ni de leurs dénominations, ce billet est pour vous ! J’aurais pu l’intituler aussi « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les jeux en ligne sans jamais oser le demander ».

1- Le vrai titre du projet de loi est « Ouverture à la concurrence et régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne, pourquoi utiliser le terme « légalisation » ?

Parce que c’est de cela qu’il s’agit. Les jeux en ligne existent déjà et se livrent déjà une concurrence intense. L’objet du projet de loi est bien la légalisation et celle-ci n’a qu’un but : permettre aux opérateurs de jeux l’accès à la publicité, c’est à dire multiplier de manière exponentielle l’offre de jeux et donc les risques pour les joueurs

2 – L’augmentation de l’offre entraine-t-elle automatiquement l’augmentation des risques pour les joueurs ?

Oui, les risques liés au jeu se caractérisent par le fait qu’ils sont proportionnels à l’offre. Ce n’est pas le cas de toutes les substances addictives : il y a de l’alcool dans toutes les épiceries et le nombre d’alcooliques n’augmente pas pour autant, en tout cas pas pour cette raison.

Ces risques ont des degrés divers : le jeu problématique, où les pertes sont supérieures aux moyens financiers des joueurs et où elles ont donc des répercussions dans leur vie familiale, sociale et professionnelle ; le jeu pathologique où il s’agit véritablement d’addiction : nécessité de miser toujours plus et de jouer plus souvent ; perte de contrôle sur cette nécessité ; syndrome de sevrage si on ne peut assouvir le besoin. Le jeu agit comme un drogue chimique et il est responsable d’un syndrome d’addiction complet dans tous les termes qui le caractérisent.

De plus, dans le cas du jeu en ligne, l’addiction à l’écran, qui tient scotchés tant de jeunes des heures durant à leur ordinateur, amplifie le risque addictif du jeu. Cerise sur le gâteau, si j’ose dire : les joueurs en ligne sont significativement plus à risque de devenir buveurs, fumeurs ou consommateurs de drogue. Cela s’appelle des « co-addictions »

3 – L’accès à la publicité sera-t-il contrôlé ?

La loi prévoit que la publicité soit interdite dans tous les médias spécifiquement destinés aux mineurs. On devine combien cette prescription peut être détournée. Hormis Pom’d’api ou Fripounet et Marisette, les médias « spécifiquement » destinés aux mineurs ne sont pas légion. Ceux qui concernent les tranches d’âge à risque sont bien évidemment tout public..

Ce qu’il faudrait, si ce texte devait passer, c’est soumettre la publicité aux mêmes règles que l’alcool, dans le cadre de la loi Evin. Tout au contraire, on ne pourra plus regarder un match à la télé ou sur son écran d’ordinateur sans être soumis à des publicités intrusives de type « pop up » qui inciteront à jouer en direct pour savoir si tel joueur marquera un deuxième but ou si telle équipe gagnera. Ceci en regardant des joueurs qui porteront des maillots à l’enseigne des opérateurs. On ne verra plus Bordeaux contre Turin, mais Betclic contre Bwin !  »

JOUEZ EN LIGNE DES MAINTENANT ET CLIQUEZ SUR LE MANCHE DE LA MACHINE A SOUS « Le jeu Bling Bling où les copains du Fouquet’s gagnent à tous les coups » : https://www.jackpotes.org/

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel