Déclaration d’amour au Port de Bordeaux
Titre un tantinet accrocheur, j’en conviens. J’allais écrire sobrement « Bordeaux, grand port maritime » et j’ai pensé que dans l’atmosphère estivale de ce dimanche, je ne risquais guère de rallier par milliers des lecteurs peu soucieux d’entendre parler de fret et de tonnages.
Et puis, c’est vrai : j’aime le port, j’aime ce qu’il représente depuis toujours, j’aime ce qu’il porte d’avenir. Bordeaux est une ville duale, j’oserais presque dire adultère, penchant entre la solidité des chateaux vinicoles, de la terre, des hectares de pins et, à l’opposé, regardant vers le grand large, se souvenant du parfum des épices sur les quais et des poètes qui en faisaient leur miel.
Tout cela, le port l’a reçu en séculaire héritage et le conserve dans son sillage. Mais, ici et maintenant, il est d’abord un pilier économique de notre région, c’est à dire une des clefs de son avenir, des emplois des plus jeunes et de la prospérité de tous demain.
Les Bordelais ne le savent pas assez : le port n’est plus sous leurs yeux comme il l’était autrefois. Ils n’aperçoivent de son activité que les trente bateaux de croisières qui viennent jusqu’à ses quais. Hier soir, du bastingage de cap sciences, nous avons été nombreux à admirer l’un deux, éclatant de blancheur sous le couchant, au creux d’un des admirables arcs de notre fleuve.
Bordeaux est un port éclaté entre 7 terminaux dominés par Ambès et Bassens. Entre le Verdon tout en haut et le coeur de Bordeaux, les kilomètres sont nombreux.
Ce port en forme de constellation est le 6ème port de France. Je dis ça et c’est encore vrai : Bordeaux est pratiquement à égalité avec la Rochelle, et si nous n’y prenons pas garde, si toutes les collectivités, les investisseurs, les industriels de la région n’y prennent garde, il risque un jour d’être dépassé, ou pire encore, d’être déclassé, bouté hors de l’oligarchie des 7 grands ports maritimes de France.
Trois mille emplois directs, quinze mille emplois indirects ; ces deux seuls chiffres attestent de ce rôle de pilier économique que j’évoquais à l’instant. Mais ils ne suffisent pas à exprimer l’incroyable interdépendance du port, de ses accès et de son « hinterland », c’est à dire de l’ensemble de notre tissu économique.
L’avenir du port se trouve à terre et nous y pouvons tous quelque chose.
Tous, le mot n’est pas excessif. Une des clefs de l’avenir du port, est dans l’acceptabilité des projets par les territoires. La longue mésaventure du Port méthanier l’a montré : les projets doivent être expliqués, compris, assortis de garanties environnementales, de contre-parties en terme d’emploi. Le port de Bordeaux dispose de 2500 ha de surface foncière, aménagée ou naturelle. Il est de ce point de vue davantage encore qu’un acteur économique, un artisan de notre géographie économique et sociale.
Tous aussi par l’intermédiaire des grandes collectivités. Le 25 septembre, j’ai pris l’initiative de les réunir pour définir ensemble au jour les axes d’action et de synergie qui pouvaient porter le développement de l’activité portuaire. Autour de la table, étaient réunis les responsables portuaires, les représentants syndicaux, les représentants du Conseil Régional, de la CUB et du Conseil Général où se tenait la réunion.
Nous avons fait oeuvre utile. Après validation du compte-rendu de la réunion par l’ensemble des intervenants, je le mettrai à disposition du public*.
Qui a dit « Qu’il n’y avait pas d’ « amour » mais seulement des preuves d’amour » ?
J’espère que la réunion, et surtout ses suites, en constitueront une.
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