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Clarté (suite) : mon message à Ségolène

Ségolène Royal souhaite prendre l’avis de ceux en qui elle a confiance. Puissé-je être de ceux-là, en tout cas mon tempérament n’étant pas à la flagornerie, je lui ai toujour exprimé ce que je croyais juste.

Dans cet esprit, je lui ai adressé ce court message et je lui signalerai le contenu de ce billet :

 »Chère Ségolène, Je pense du fond du coeur que tu dois avoir une attitude pleine de hauteur de vue et d’aménité, comme tu l’as fait à de multiples circonstances depuis ce mortifère congrès de Reims. Amitiés ».

Oui, je pense que nous n’avons pas, tous collectivement et même ceux qui ont été dépossédés de leur vote, intérêt à une quelconque procédure. C’est une épreuve, je dirais même une épreuve de plus depuis quelques mois. C’est plus encore une exigence.

Une exigence, tous militants confondus et toutes motions confondues, à exiger de nouvelles pratiques, à ne pas nous contenter des grands mots « rénovation » ou « refondation » devenus creux par trop d’usage.

Une exigence aussi à l’égard de Martine Aubry. Je lis dans « Sud Ouest dimanche » sa déclaration « Je ne laisserai pas abîmer le PS ».

Qu’est-ce qui a abîmé le PS ? Ces votes incertains ou faussaires. Cet assaut concerté contre les alliances au centre lors du congrès de Reims. Ce n’était ni le lieu, ni le temps. Les responsables du MoDem, jusque-là, vont où c’est bon pour eux d’aller. Les Bordelais le savent mieux que d’autres. Posons des questions précises, examinons les réponses et voyons. Et aussi, ces festivaliers de l’ego qui jouent les décombristes pour que l’on parle d’eux.

Ne pas laisser s’abimer le PS, c’est maintenant -entre autres- laisser une juste place aux proches de Ségolène et à Ségolène elle-même, ne plus être dans l’amitié de façade, mais dans le partenariat d’action.

Reste qu’il va nous falloir beaucoup d’imagination et de rigueur, si nous votons en faveur de primaires, pour assurer la clarté du vote. Déjà qu’il ne sera que trop soumis au vent des médias, assurons au moins qu’il ne dépendra pas des petites mains habiles au bourrage des urnes.

Plus que jamais, je compte sur la pression des militants. Le Parti Socialiste est d’abord dans leurs mains.

Clarté

Le « tire-bouchon », cette page redoutée de tous les humains politiques chaque samedi matin dans Sud Ouest, évoque ce matin la pétition qui a circulé sous plusieurs versions entre les militants socialistes girondins.

J’ai signé cette pétition qui a eu le tort de venir les jours précédents La Rochelle. Pourquoi le tort ? En réalité, je n’en pense rien, au contraire La Rochelle et le discours introductif de Martine Aubry lui a donné raison et a, au moins en partie, répondu à son exigence de renouvellement de nos pratiques. Je l’en ai trouvée validée et non désamorcée.

Deux parties dans cette pétition : le plan national, le plan girondin. En réalité, tous deux liés bien sûr : nous ne sommes pas socialistes autrement à Bordeaux, Blaye ou Libourne qu’à Paris, à la scène qu’à la ville. La différence est cependant qu’en Gironde, nous voulons davantage encore y pouvoir quelque chose.

Les militants girondins -et c’est à ce titre que je me suis jointe au groupe des signataires- veulent participer à des choix, des décisions qui engagent notre parti et notre territoire. Nos réunions de section désemplissent parce que ceux qui y participent n’ont pas l’impression de peser et de voir tenus pour quelque chose leur expérience, leur expertise et leur travail. Pour le dire simplement : ils ne veulent pas apprendre par le journal ce qu’ils pensent de la LGV, de la ligne X Y du tram. Et si les avis au sein du PS sont contradictoires, ce qui est quelquefois obligatoire dans la lourdeur des responsabilités que partagent l’un ou l’autre, il veulent participer à cette contradiction, la comprendre et pouvoir la défendre.

Voilà l’objet local de notre pétition. SO et certains, sur ce blog même, ont voulu en faire un attaque de notre Fédération, voire même, n’ayons pas peur des mots, un putsch contre notre secrétaire fédéral, Ludovic Freygefond. Le 18 brumaire du PS girondin ! Tant qu’à faire, convoquons l’histoire à ce qui est au contraire, une volonté partagée d’aider à dynamiser les pratiques et tous ensemble à montrer que ça cogite et que ça bouge au PS. Pas la moindre ébauche d’un soupçon de putsch, ni de la part du quarteron de primo signataires, ni de la mienne envers quiconque. C’est décevant, je sais, mais c’est ainsi

Ce matin, nous avons été nombreux à accompagner un militant et sa famille. Le militant venait de mourir, sa famille était là, entière, unie, forte. J’ai exprimé ce que je crois profondément : c’est de ces militants qu’est faite l’histoire du Parti Socialiste et nul ne peut s’arroger le droit, la responsabilité d’atteindre, d’altérer, ce que cela représente de vertu (0 le mot dépassé !), d’engagement, de partage et d’espoir.

Bordeaux capitale mondiale avec le Grand Stade

Il y avait ce soir dans Bordeaux, une lumière, un air nouveaux. Partout où je suis allée, du Grand Parc au quai de Queyries, des nouveaux locaux de Sud Ouest à notre Maison de la solidarité de la rue Camille Godard, une connivence s’installait au premier instant entre les Bordelais, un je ne sais quoi dans leur expression et dans leur regard en disait plus que je ne saurai le faire dans ce billet.

Je n’ai pas croisé un visage, scruté une expression sans percevoir que tous avaient compris qu’un cap était franchi. Le Maire de Bordeaux a fixé pour sa ville au XXIème siècle, un projet, une ambition, un cap : accueillir le championnat d’Europe de footballl et avoir un grand stade.

Pas un petit stade, ni un stade moyen, un Grand Stade, qu’on pourrait baptiser du nom d’un Grand Maire.

D’autres que j’ai rencontrés ce soir, ont rendu comme moi les armes. Ceux-là voulaient que Bordeaux retrouve ce que la géographie et l’histoire lui ont donné en partage : être un grand port maritime, un des premiers de France. Outre que cela ferait de la peine à Maxime Bono, Maire de la Rochelle, dont le port est en train de dépasser le nôtre, ce n’est pas à la mesure des enjeux de ce nouveau siècle. Le football, les paris sportifs draineront demain plus de blé (au sens figuré) que toutes les cales de navires du monde.

Figurer au top ten des métropoles économiques européennes ? C’est ringard ! L’économie réelle n’a aujourd’hui plus sa place en Sarkozie occidentale. Produire, fabriquer, utlliser les savoirs et les compétences, promouvoir la filière bois pour des constructions écologiques, installer sur la Garonne une « biological valley » dont Bordeaux serait la capitale ? Qu’est-ce à dire ? Qu’est-ce qu’un microscopique anticorps monoclonal aura jamais à voir avec un grand stade rempli trois fois par an de 50 000 pimpins ?

Etre une authentique capitale culturelle ? Il n’y a que Jean-Marc Ayrault, Maire de Nantes, pour croire en de telles fadaises. Ne vient-il pas de décliner la candidature de sa ville à l’organisation des prochains jeux footballistiques ? L’Histoire lui demandera des comptes. Il est d’ailleurs question, à Bordeaux, de prolonger la passerelle Juppé des bords de la place des Quinconces jusqu’aux rives du futur Grand Stade. Quel symbole ! Réunir ainsi la colonne des Girondins au stade de leurs modernes homonymes, joindre d’un pont de bois les lumières du XVIIIème aux ténèbres du XXIème !

J’en arrête ici. Notre ville, subjuguée par la hauteur de vue du premier de ses édiles, respire ce soir un nouvel air, consciente de la force de ce qui l’attend, armée pour les défis économiques, écologiques, sociaux, sociétaux du siècle débutant, ou plutôt volant au-dessus d’eux comme le ballon entre les poteaux qui marqueront sa chute.

Légalisation des jeux en ligne : le gouvernement désavoué par Bruxelles

Nous aborderons prochainement à l’Assemblée un texte particulièrement délétère autorisant et organisant les jeux en ligne. En commission et à l’occasion des auditions nous avons dénoncé l’imposture du gouvernement qui se cache derrière une soit disante contrainte européenne. Le principe est bien connu et a abouti à l’abstention que l’on sait lors du dernier scrutin : lorsqu’il faut avaler une pilule, c’est la faute à l’Europe, lorsqu’il y a une avancée, les gouvernements nationaux en empochent le bénéfice.

Or la cours de justice des Communautés européennes vient à point nommé désavouer le gouvernement. Dans un arrêt rendu le 8 septembre, elle confirme que « Les États membres sont libres de fixer les objectifs de leur politique en matière de jeux de hasard et, le cas échéant, de définir avec précision le niveau de protection recherché ». Elle admet en outre que « l’octroi de droits exclusifs pour l’exploitation des jeux de hasard par l’Internet à un opérateur unique, soumis à un contrôle étroit des pouvoirs publics peut permettre de canaliser l’exploitation de ces jeux dans un circuit contrôlé et être considéré comme apte à protéger les consommateurs contre des fraudes commises par des opérateurs ».

Net et définitif. Eric Woerth a bien essayé aujourd’hui d’habiller l’affaire, force est de dire que, devant nous, avec une assurance toute sarkozienne, il a menti. Notre groupe avait travaillé les textes et n’y avait trouvé aucune obligation. L’arrêt est aujourd’hui tombé de manière cinglante.

Voilà nos arguments confortés. Le texte du gouvernement n’a d’autre objet que de satisfaire les opérateurs privés, pressés de pouvoir alimenter par la publicité leur machine à plumer. Leur connivence avec le pouvoir ne cherche pas même à se dissimuler.

Clavardage ferroviaire

Départ en train vers Paris au moment où le jour s’installe. Je ne passe jamais devant les tours de la Benauge sans déplorer l’ineptie qui les a faites construire en ras de voie. Ce ne sont pourtant pas celles que le Maire de Bordeaux a destiné à la démolition, situées plus en retrait de la voie sans pour autant être privées du fracas régulier des trains.

Le soleil apparaît derrière le feston des arbres, aussi rouge et incandescent au lever qu’il est chaque soir devant mes yeux à Hossegor. Et pourtant ce n’est pas le même soleil, ni la même atmosphère. Les heures ne se lisent pas sur le cadran des montres mais dans un jeu de lumières et peut-être (sûrement) un paysage intérieur tout différents selon que la journée commence ou décline. Plus je vieillis, plus j’aime les matins, partout, en ville, sur la plage vide, dans le train. Sans doute pour ce qu’ils portent d’à venir, que le soir au contraire détruit.

Le coeur me point toujours un peu en partant à l’Assemblée. Les jours là-bas sont extraordinairement denses et rapides. Auditions, prises de parole, réunions de groupe, séances dès qu’elles auront recommencé, les heures passent et s’empilent, saccadées, sans laisser le temps d’en identifier, d’en nommer aucune. Je regarde l’heure, il est toujours plus tard que je ne croyais. J’ai l’impression d’être volée.

Le soleil, d’un coup, a changé de fenêtre. Il me faisait presque face, le voilà à la vitre opposée, passant derrière les maisons, réapparaissant, comme un mécanisme de stimulation lumineuse intermittente. Ce sont maintenant les vignes du Libournais, une pièce d’eau, de petites maisons à un étage. Je sais qu’il faut plaider la densification urbaine, mais les plaideurs bien souvent ont eux-mêmes un jardin et ce contact avec la nature dont ils veulent priver les citadins. Pour ma part, je préfère que le travail et l’emploi s’installent dans les campagnes, à proximité d’un habitat plus doux, plus vert, plus humain.

Cela s’appelle, je crois, un « clavardage », un bavardage « par sauts et gambades » par l’intermédiaire du clavier. Plus justement ce matin, un monologue clavardé, mais ce n’est pas si joli. Un mien ami, neuro-scientifique de son état, tient pour certain que les femmes comme les enfants ont le matin besoin de babiller. Si la vision n’est pas d’un féminisme absolu, je lui ai pourtant ce matin donné raison.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel