Woerth : intox ou infox ?
Intox et Infox, sont avec Botox, des commentateurs occasionnels de ce blog. Dans le cas de l’annonce d’Eric Woerth, il y a lieu de se demander quel est leur rôle.
Trois mille « évadés fiscaux » dont le Ministre détiendrait le nom, ainsi que le montant, non négligeable, des sommes dormant à ce jour dans les coffres helvétiques : trois milliards et demi d’euros. C »est exactement ce que nous coûte par ailleurs la réduction de la TVA sur la restauration.
Cette annonce est d’abord un aveu d’échec. Le bouclier fiscal devait permettre de rapatrier rapidement les capitaux évadés. Il n’en a rien été. Ni les capitaux, ni les détenteurs fortunés n’ont repassé la frontière.
C’est ensuite soit un coup de bluff, pour montrer que, oui, en cette rentrée, on se préoccupe de justice fiscale, soit une scandaleuse loi d’amnistie. Les voleurs de tous poils sont désormais en droit, s’ils ont pris sur le fait, d’exiger que l’on leur donne trois mois pour rendre la pomme ou le boeuf qu’ils ont dérobé, et que bien sûr ils ne soient ni inquiétés, ni condamnés.
La troisième possibilité est que ce soit un peu les deux : Woerth a quelques noms de fraudeurs ; en en annonçant 3000, il espère en inquiéter 10 000.
Je n’y crois pas trop. C’est un coup de pub, comme la semonce de Sarkozy aux banquiers. Pas très moral au demeurant. Sanctionner un fraudeur, publier le montant de la fraude et des sommes récupérées aurait été autrement exemplaire.