Di-Antalvic : une mauvaise décision à dimension européenne
L’injonction de l’Agence européenne du médicament de retirer des rayons des pharmacies le Di-Antalvic, médicament antalgique associant paracétamol et dextropropxyphène, est une erreur.
Ce médicament, excellemment toléré, concerne un nombre considérable de patients. Il constitue une marche très efficace dans la sédation de la douleur, qui permet de retarder longtemps l’usage des opiacés quand ceux-ci risquent de s’avérer un jour nécessaires.
Une prise régulière de Di-Antalvic dans la journée permet à ceux que la douleur limite de vivre une vie normale, ceci sans véritables risques. C’est le cas de nombreux cancéreux, de patients souffrant de maladies rhumatismales et de beaucoup d’autres.
Pourquoi cette injonction ? Parce que, en particulier dans les pays du nord, des cas de suicide par ingestion de fortes doses ont été enregistrés. Ce n’est d’ailleurs pas le cas en France et dans de nombreux pays, et les cas de mort correspondent à des ingestions accidentelles massives.
De très nombreux médicaments peuvent être mortels si l’on en absorbe de très grandes quantités. Au premier rang de ces médicaments, l’aspirine, si utile dans tant d’états pathologiques. Est-il question pour cela de l’interdire ?
Voilà l’exemple d’un mauvais usage de l’Europe, pointant d’ailleurs l’insuffisance de pouvoir et de moyens de l’Union Européenne dans le domaine de la santé.
J’ai prescrit des camions entiers de Di-Antalvic (ou ses génériques), sans autres effets que bénéfiques et j’espère que quelque chose est encore possible pour que l’injonction de retirer du commerce ce médicament d’ici un an puisse être revue.
Je viens d’interpeller sur ce point la Ministre Roselyne Bachelot. Espérons que ce ne sera pas sans effet. Tant de malades seraient pénalisés et contraints d’utiliser des associations contenant des opiacés (telles que l’efferalgan codéiné) qui mettent nombre d’entre eux « dans la soupe », pour une efficacité qui n’est pas supérieure.