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Di-Antalvic : une mauvaise décision à dimension européenne

L’injonction de l’Agence européenne du médicament de retirer des rayons des pharmacies le Di-Antalvic, médicament antalgique associant paracétamol et dextropropxyphène, est une erreur.

Ce médicament, excellemment toléré, concerne un nombre considérable de patients. Il constitue une marche très efficace dans la sédation de la douleur, qui permet de retarder longtemps l’usage des opiacés quand ceux-ci risquent de s’avérer un jour nécessaires.

Une prise régulière de Di-Antalvic dans la journée permet à ceux que la douleur limite de vivre une vie normale, ceci sans véritables risques. C’est le cas de nombreux cancéreux, de patients souffrant de maladies rhumatismales et de beaucoup d’autres.

Pourquoi cette injonction ? Parce que, en particulier dans les pays du nord, des cas de suicide par ingestion de fortes doses ont été enregistrés. Ce n’est d’ailleurs pas le cas en France et dans de nombreux pays, et les cas de mort correspondent à des ingestions accidentelles massives.

De très nombreux médicaments peuvent être mortels si l’on en absorbe de très grandes quantités. Au premier rang de ces médicaments, l’aspirine, si utile dans tant d’états pathologiques. Est-il question pour cela de l’interdire ?

Voilà l’exemple d’un mauvais usage de l’Europe, pointant d’ailleurs l’insuffisance de pouvoir et de moyens de l’Union Européenne dans le domaine de la santé.

J’ai prescrit des camions entiers de Di-Antalvic (ou ses génériques), sans autres effets que bénéfiques et j’espère que quelque chose est encore possible pour que l’injonction de retirer du commerce ce médicament d’ici un an puisse être revue.

Je viens d’interpeller sur ce point la Ministre Roselyne Bachelot. Espérons que ce ne sera pas sans effet. Tant de malades seraient pénalisés et contraints d’utiliser des associations contenant des opiacés (telles que l’efferalgan codéiné) qui mettent nombre d’entre eux « dans la soupe », pour une efficacité qui n’est pas supérieure.

Séance gag (hier, 17 nov)

J’avais promis à un de mes contempteurs fidèles qui, sous divers pseudos, me rappelle régulièrement à mes devoirs de me garder, toute une semaine au moins, de remarques trop éloignées du pontifical sérieux qui doit être celui d’un élu de gauche.

Pour autant, la séance des questions d’actualité a donné lieu à un tel festival de gags que je ne résiste pas …

Premier épisode. Nous nous demandions entre députés girondins « Le fera-t-elle ? Ne le fera-t-elle pas ? « . Eh bien, elle l’a fait !

Elle, c’est notre collègue du Bouscat et de Bruges, Chantal Bourragué, qui la veille n’avait pas manqué de compatir à l’air jaune et bougon de notre nouveau Ministre de la Défense et des anciens combattants. Quoi, il n’avait pas parlé ! Quoi, en tant que numéro 2 du gouvernement, nulle réponse aux questions ne lui avait été confiée ! Il fallait intervenir d’urgence et apporter un secours local à celui qui secourait le Président !

L’un ou l’autre des deux, la parlementaire ou le nouveau Ministre, a pris son portable pour convenir d’une question que nous appelons « téléphonée » c’est à dire convenue entre les deux protagonistes. Ce qui fut dit fut donc fait et l’un et l’autre, d’un même élan, on lu bien convenablement, bien consciencieusement, la question et la réponse rédigées toutes les deux par les services du ministère .. Mais enfin, au moins a-t-il parlé !

Deuxième grand moment. Un député de droite, Dino Cinieri a voulu servir la même soupe au nouveau Ministre Fréderic Lefèbvre, ex-ex-porte parole de l’ex gouvernement Fillon. « Servir la soupe » est bien le mot puisqu’il l’a interrogé, selon le même procédé « Allo, Frederic, Allo Dino », sur la prestigieuse distinction dont notre gastronomie nationale vient d’être décorée. Sujet d’intérêt parlementaire s’il en est, qui mit notre député dans un si grand et beau lyrisme qu’il en vint à confondre « patrimoine de l’Unesco » avec « Patrimoine de l’humanité ».

Cassoulet toulousain, poulardes de bresse, lamproie bordelaise, c’est donc au patrimoine de l’humanité que vous venez d’être élevés dans l’hilarité générale. Le Président Bernard Accoyer, voulant rétablir un peu d’ordre, pataugeait lui-même un peu « Messieurs, écoutez le fond des questions ! »…

De fond, il n’y avait point et nous étions déjà dans la forme avec la réponse du nouveau Ministre Lefèbvre, cheveux frais coupés à la Borloo. Qu’allait-il bien pouvoir dire ? Sans sourciller, lui aussi y alla d’une tirade racininenne sur les artisans à qui l’on doit cette haute distinction. Et toc, lui aussi l’a fait: « Parce qu’artisan ça rime avec Art ! »

C’est alors qu’on a entendu, venant des derniers rangs et plus probablement du centre que de la franche gauche : « Et connard, ça rime avec quoi ? »

Même Harry Potter (Baroin) a esquissé un doux sourire …

Bla-bla, bricolage et rustines

Je viens d’écouter Fillon en live sur TF1 : s’il existait une taxe sur la mauvaise foi, sans aucun doute il serait hors-plafond.

Ce qu’il vient de présenter n’est ni un plan de rigueur, ni un éxercice de vérité. C’est une fois encore de la stratégie électorale, de la politique petit bras pour gagner du temps.

La palme des mesures annoncées, de loin pas la plus importante, mais la plus hypocrite est la taxe sur les boissons « avec du sucre ajouté » (je cite) supposée contribuer à la lutte contre l’obésité. Les ventes de coca cola « ordinaire » (=non light) et des autres sodas s’effondrent au profit de leurs homologues à l’aspartam. Les lobbies ont bien fait leur boulot : c’est les produits qui rapportent le moins que l’on taxe. Même chose en d’autres temps pour les médicaments dé-remboursés: c’est ceux qui ne rapportent plus rien qui sont sur la liste,et qu’on a opportunément remplacés par d’autres plus rentables.

Augmentation du prix du tabac. De combien ? Je prends le pari qu’elle ne dépassera pas 5%, seuil où une augmentation a un impact sur la consommation. Attendons.

La mesure la plus crade, faite uniquement pour la galerie et les gogos qui s’y trouvent ? La taxe en direction des « plus riches ». Elle est supposée rapporter 200 millions d’euros. A titre de comparaison, l’allègement de l’ISF que nous avons avalé il y a quelques semaines a coûté deux milliards d’euros au budget de l’Etat. Tout cela est à vomir. De même que les commentaires dûment sélectionnés par TF1: « Ah, c’est bien, que les plus riches payent ! »

Que les plus riches payent ??? Si vous gagnez 500 000 euros, vous devrez contribuer à hauteur de 15000 euros. On en rêve ! Où peut-on imaginer être moins taxé ? Même Berlusconi a fait mieux il y a quelques semaines.

Encore un chiffre, en regard de ces 200 millions : Air Sarko one et le renouvellement de la flotte présidentielle ont coûté 450 millions.

Les heures supplémentaires défiscalisées ? Elle vont rejoindre les avantages de la précédente loi Fillon (une défiscalisation progressive) pour les employeurs. On y touche sans y toucher, pour ne pas avoir l’air de se renier.

Baisse de la TVA sur la restauration qui, à elle seule, nous a coûté la moitié de ce que ce plan est supposé rapporter ? Touche pas à mon électeur ! On ne change pas une mesure qui n’a rien rapporté, sur aucun plan, hormis quelques adhésions à l’ump.

On ne sait où est le pire, le plus malhonnête, le plus couard. Finallement, c’est peut-être ce qui est le plus caché. Le projet de loi de prise en charge de la dépendance. « En accord avec Roselyne Bachelot, le gouvernement a pensé qu’il était opportun de différer ». Depuis 4 ans que je suis députée, de 6 mois en 6 mois, le projet a été constamment reporté. Qu’importe, me direz-vous ! Est-ce que l’espérance de vie n’a pas augmenté ? Les vieux ont le temps. On verra plus tard.

Rarement, au cours de mon mandat, j’ai ressenti comme une honte le manque de vision, de volonté et de courage de ce gouvernement. Les fanforonnades libyennes ne suffiront pas à soulager cette souffrance.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel