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Merci à vous, du vote et plus encore, de la suite

Merci à tous ceux qui en me désignant comme leur candidate dans la 2ème circonscription de la Gironde (« Bordeaux2rives ») ont du même coup embarqué avec moi pour un voyage de 6 mois en haute mer.

A vous tous, « la mer au plus près », de la première à la dernière ligne, et dont voici une seule :

 » Délicieuse angoisse d’être, proximité exquise d’un danger dont nous ne connaissons pas le nom, vivre alors, est-ce courir à sa perte ? »

Camus, bien sûr.

Président-candidat et Ministres-candidats : l’égalité devant la loi

Président-candidat ou Ministres-candidats doivent être mis à égalité en face des frais engagés directement ou indirectement pour leur campagne. Pour tous les candidats en effet, c’est un an avant le scrutin que leurs comptes sont examinés de ce point de vue.

Nous devons en appeler, tous, et d’abord les candidats qui n’ont d’autre titre que de se porter au scrutin dans le respect de la démocratie et des lois de la République, à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) pour que nos principes mettent les candidats à égalité de ce point de vue comme de tous les autres.

Frais de déplacement, frais de communication (et en outre, présence médiatique) doivent être précisément analysés et un pourcentage correspondant à un possible impact sur les campagnes électorales doit être imputé à ceux qui occupent des fonctions gouvernementales ou présidentielles.

C’est un sujet grave et ce serait manquer à l’obligation d’exemplarité où seront les élus de demain que de le laisser sous silence.

Il est des petits ours qui risquent d’être marqués au fer rouge

J’épargne en règle à ce blog le souvenir familial, quelquefois à regret car mon enfance est pleine d’histoires, vécues ou racontées, joyeuses ou tristes mais très souvent situées dans cette frange que j’adore où histoires et Histoire se rejoignent.

Pour autant, les règles sont aussi faites pour souffrir quelques entorses. Je m’y plie.

Le père de Ma-maman a été tué à la guerre en 1917, quelque part vers Dunkerque, à la tête d’un régiment d’Anamites -comme on disait alors- car il parlait leur langue. Ce n’est pourtant pas eux, qui ont payé un lourd prix à nos victoires comme à nos défaites, que je veux évoquer mais la petite fille de 7 ans qui est devenue grâce à cet obus « orpheline de guerre ».

« Orpheline de guerre » et « pauvre » allaient le plus souvent à l’époque ensemble. Les mamans n’avaient généralement ni métier, ni formation et elles devaient vivre de petits travaux à domicile payés trois sous, d’une maigre allocation de veuve de guerre et de prestations charitables.

L’une de ces prestations était l’envoi de vêtements pour les enfants, parmi lesquels le petit uniforme d’ « orpheline de guerre ». L’uniforme n’était pas plus misérable qu’un autre mais il signait la misère. L’enfant qui le portait devenait sous le regard des autres ce petit-pauvre-méritant dont la vocation était de recevoir avec gratitude les « bas » (on ne disait pas chaussettes à l’époque) que les enfants de riches ne voulaient plus porter.

Ma mère, formidable raconteuse d’histoires par ailleurs, ne fut jamais diserte sur les blessûres qui furent les siennes jusqu’à ce qu’elle prît elle-même en mains les rênes de son destin. Du petit uniforme de pauvre décente qu’elle eût à porter, elle me transmit pourtant le souvenir et l’indélébile stigmate.

Je n’ai eu à connaître aucune de ces sortes de blessures et en avoir hérité la marque n’a rien de comparable à les avoir connues.

Pour autant, en lisant que, sur le tableau numérique de la classe de Ruffec, apparaîtraient sous forme de petits ours rouges, les enfants dont les parents n’avaient pas payé la cantine, les larmes me sont venues aux cils ou pas très loin.

En l’écrivant aussi.

Sondages : l’alerte orange !

Le journal Sud Ouest a révélé samedi, dans un court billet du « tire-bouchons », l’existence d’un sondage ump à Bordeaux autour de la question: « si Alain Juppé ne se présentait pas aux législatives, donneriez-vous la préférence à Jean-Louis David ou à Michel Duchène ? ».

Il s’agit, une fois de plus d’un « faux » sondage. Qu’est-ce qu’un faux sondage : un sondage dont l’objet n’est pas la question réellement posée et dont vous ne lirez jamais le résultat. Non plus, vous ne saurez bien souvent pas qui l’a commandité, dans quel but précis et au profit de qui, ni qui l’a payé.

Dans le cas particulier, quel est l’objet de la question et du sondage ? Départager David et Duchène ? Point du tout. Le candidat est déjà désigné multi-proclamé et multi-publié. Il s’agit de connaître vos choix politiques et de savoir si vous appartenez au groupe de Bordelais qu’il faut mobiliser, informer, choyer, de manière à l’amener au vote de manière certaine en juin prochain. Et de l’y ramener sans défaillance pour le 2ème tour.

Si vous répondez à la question posée « De toutes manières, je suis de gauche et je ne voterai ni pour l’un ni pour l’autre », vous voilà désormais exclu des électeurs potentiels du candidat Juppé et donc désormais abandonné à votre sort de mécréant qui ne recevra plus ni phoning, ni incitation à aller voter jusqu’au jour même du vote. Tant mieux, direz-vous. Sauf que…

Un processus semblable a accompagné les élections cantonales de 2011 à Bordeaux et spécialement dans le 2ème canton. Un sondage bidon a permis de repérer les cibles de sympathisants potentiels et de faire ensuite campagne de manière souterraine auprès d’eux.

Double avantage : maintenir la tension sur un électorat que l’on peut rallier et ne plus faire de campagne ouverte de manière à ce que les médias, dans un souci d’équité, fassent un black-out sur tout ce que fait le candidat concurrent, en l’occurence moi dans le 2e canton hier comme dans la 2e circonscription demain si le PS me désigne le 1er décembre.

Le jour même du vote, les coups de téléphone pleuvaient sur ces sympathisants ump potentiels qui n’avaient pas encore accompli leur devoir électoral envers la « candidate officielle » ainsi que l’on désignait celui qui avait l’appui du pouvoir sous le second empire.

La démocratie bordelaise est aujourd’hui dans les mains des centres d’appel et des sondeurs, vrais ou faux. Pour autant, rien de tout cela n’apparaît jamais dans les comptes de campagne des candidats ump.

Il va falloir aux Bordelais , pour les deux scrutins décisifs qui auront lieu en mai et juin prochains, un solide esprit critique, doublé d’un sens aigu d’une démocratie propre pour redonner à notre ville un peu de ce « génie de la liberté » qui veille sur elle du haut de la colonne des Girondins.

De la noyade du poisson

Ou : comment appeler un chat « un chat », sans qu’on en voit la queue …

La politique est un monde merveilleux où l’on apprend beaucoup de choses -merveilleuses ou pas- et jusqu’aux subtilités du langage et de sa formulation.

Les « éléments de langage », largement distribués de nos jours, sont de ce point de vue un cas d’école. A ne pas suivre d’ailleurs, car ce sont eux qui a force d’être répétés et entendus en boucle font qu’en écoutant un Ministre ou tant de personnalités politiques, on a envie, selon ses options, soit de fermer le bouton, soit de précipiter le poste de la fenêtre la plus haute de son bâtiment.

« Frauder, c’est voler LES FRANÇAIS » est une des dernières inventions du genre. Même sans le son, on comprend que Marine Le Pen elle-même n’aurait pu trouver mieux. Ce bel exemple d’abêtissement des foules a vu le jour à Bordeaux lors du discours présidentiel et notre ville en portera longtemps la gloire.

C’est ce matin un exemple de formulation journalistique qu’offre notre quotidien régional, en réponse au communiqué des élus socialistes, lui même consécutif à un « tire bouchon » du même S0 laissant craindre la participation du Préfet Stefanini à des réunions de campagne d’Alain Juppé (à voir en page Bordeaux de ce blog). SO écrit « des réunions politiques autour d’Alain Juppé et du Ministre du logement Benoist Apparu », en omettant la présence des 3 directeurs de cabinet de Juppé et l’adjointe réputée suppléante Alexandra Siarri.

Des réunions autour d’Alain Juppé et du Ministre du logement, mais qu’y a-t-il de mal à cela ? Pour quel motif ces élus socialistes « entrent-ils en ébulition » ? C’est de politique du logement qu’il s’agit ! Quel bon Maire que le nötre, qui se préoccupe des 3 années d’attente des Bordelais pour obtenir un logement social et du retard dramatique de notre ville en cette matière.

De l’art et de la manière non pas de cuisiner le poisson, mais de le noyer. Le Préfet n’a même plus à faire ce « démenti cinglant » qu’il me promettait hier, m’appelant moins d’une demie heure après l’envoi de notre communiqué à la rédaction de notre journal.

Alain Anziani a écrit brillamment dans son blog qu’il fallait à chaque candidat à n’importe quelle élection des leçons de philosophie. L’équipement n’est pourtant pas complet. Ajoutons-y l’admirable « Grévisse », une carapace de béton et un sens de l’humour relevant du volontarisme.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel