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Dette allemande : investissement plus que fonctionnement

On dénonce en ce moment, dans un beau choeur médiatique, l’énormité de la dette allemande et le caractère un peu présomptueux de Mme Merkel quand elle se drape en donneuse de leçons et stigmatise les fainéants de l’Europe.

Avec raison. Deux mille milliards de dette cumulée, ça ne se trouve pas dans le pas d’un âne. Cela correspond à 81,7% du PIB allemand, bien au delà de la limite fixée par le traité de Maastricht. Au premier regard, les Français avec leur 85,4 % n’ont pas à rougir en face du « modèle allemand » dont nous commençons à avoir les oreilles un peu rebattues.

Sauf que.. Nous n’avons pas eu à remettre à niveau, venant de très bas, l4ex-RDA, un territoire correspondant à un bon tiers de celui de l’Allemagne de l’ouest. Et l’Allemagne pour cela paye chaque année 100 milliards d’euros. La facture totale depuis 1990 s’élève à 1,5 billion d’euros. Pour mémoire, 1 billion = 1000 milliards. Même Jean Pierre Foucault ne s’est pas risqué au jeu « vous voulez gagner des billions »

Pour l’instant l’Allemagne paye. Mais chaque jour davantage l’ex-RDA produit et ses habitants consomment.

Il y a donc « dette » et « dette ». Dette de fonctionnement pour des pays ne réussissant pas à assumer l’ordinaire de leur quotidien, dette d’investissement, au moins pour une grand part, dans le cas de cet encombrant voisin qu’on nous cite matin, midi et soir en exemple.

Les journées babygro

Fin d’une de ces journées, si rares, où je n’ai pas à mettre le nez hors de cet ensemble bienveillant qu’est mon jardin et ma maison. Travail de bureau, papiers, revue de presse avec toujours un grand retard, balade reposante et plutôt gaie parmi les « twittos », mini-jardinage, c’est comme une halte, une respiration, après des jours enchaînés à la suite, précipités, hachés, bourrés de scuds et de mauvaises nouvelles que l’on doit digérer avant de passer à la suivante.

Le mot « babygro » désigne dans le privé de mon langage tous les vêtements souples et sympathiques qui ne correspondent à aucun des uniformes que la civilité ordinaire oblige à endosser (députée dynamique, conseillère générale tous terrains, Bordelaise en représentation…) . Tout à l’heure, en fin de soirée et toujours dans cette amicale tenue, j’ai suivi le discours de François Hollande au congrès du MJS. Incontestablement un discours référentiel : chaleur du ton, équilibre très fin entre le « je » et le « nous », allusions historiques, progressions (ce que l’on appelle savamment un tricolon ascendant), moments ralentis et moments d’exaltation, tout y est de ce qui est susceptible de faire partager l’élan et de donner de la force à qui écoute.

Je l’ai écrit ici souvent : Hollande est un grand orateur et non, comme on le dit, parce qu’il imite Mitterrand, mais parce qu’il a cette générosité, ce don de soi, qui fait, non pas le tribun, mais l’orateur véritable, l’homme de parole. Cette dernière expression et son double sens ne sont pas un hasard. Les orateurs façon Hollande croient ce qu’ils disent et le portent aisément aux oreilles de qui les écoute et les entend.

Il y a des journées babygro, il y a aussi une manière babygro d’écrire ; celle qui passe du coq à l’âne et de l’âne à son picotin, qui commence sans savoir où elle va, et finit par parler de Hollande en étant parti d’un mot souvenir, d’un mot qui évoque le câlin de l’enfance.

Arrêté anti-bivouac : le retour

Non, non, je n’invente rien. C’est l’adjoint au Maire de Bordeaux JL David qui annonce aujourd’hui dans Sud Ouest une innovation qui fera date dans l’histoire des lois et réglements : l’arrêté anti-bivouac pour chiens.

Il n’est pas insignifiant de noter que le susnommé apparait aujourd’hui dans les colonnes de notre quotidien régional sous son véritable patronyme de « David » et non sous le pseudo, au demeurant flatteur, de « la Mairie » (« la Mairie pense », « la Mairie projette »..). Pseudo flatteur mais partagé par le petit quarteron d’adjoints remplaçant localement le numéro 2 du Gouvernement et invités à ne pas faire ombre aux semelles de ses mocassins par une individualisation intempestive.

La situation a résolument évolué depuis que le numéro 2 se voit bien en numéro 1 et que, dans l’hypothèse où ce projet de substitution à une présidentielle position viendrait à échéance, David serait promu d’adjoint à suppléant du candidat député. Comprenne qui pourra. On ne doute que je n’ai fait obscur que pour aiguiser les babines du Bordelais non aguerri des moeurs particulières de la démocratie bordelaise.

Revenons à plus de clarté et à l’arrêté qui nous occupe. Un arrêté anti-bivouac pour chiens n’est pas arrivé sans autorisation particulière à la connaissance du petit peuple. Un coup de téléphone de Francfort, Moscou ou de Prétoria l’y a autorisé, voire même incité.

L’arrêté anti-bivouac, qu’aux côtés de Gilles Savary nous avons combattu au Conseil Municipal de Bordeaux, est en effet une création du Maire lui même et il l’a fait breveter : il s’agit tout simplement de doublonner localement un article loi autorisant de disperser les attroupement susceptibles de compromettre l’ordre public. L’article de loi n’est pas neuf, l’innovation a été de le rhabiller à point nommé pour cette frange de Bordelais qui préfèrent Saint Eloi à Saint Martin, ce dernier, très oublié, étant le type plutôt sympa qui a déchiré son manteau en deux pour le partager et auquel ni notre ville, ni notre Maire n’ont dévolu la moindre église.

Avec l’arrêté anti-bivouac pour chiens, on fait un pas immense en avant. L’article de S0 ne dit rien de sa diffusion dans la gent canine, non plus que de la verbalisation de ces amis de l’homme mais aussi du groupement en meute. Notons que l’arrêté risque de plomber lourdement leurs plaisants reniflages les uns des autres et cette propension sympathique qu’ils ont à se saluer, à se mesurer et à jouer ensemble. Nul, chiwouaha ou dogue allemand, labrit ou labrador, n’a pour autant le droit de vote.

Notre ville, une fois encore, donne l’exemple. Et je voulais que vous soyez les premiers à en partager avec moi, la fierté.

C’est l’ensemble de la Fraude qu’il faut combattre

Le texte de ma question au Premier Ministre, lors de la séance de ce jour des questions d’actualité à l’Assemblée:

« Hier, à Bordeaux, le Président de la République s’est porté, comme déjà en 2007, en premier combattant de la fraude sociale comme s’il avait le monopole de la condamnation de la fraude, que nous étendons au contraire à tous les fraudeurs et d’abord à ceux qui grèvent le plus lourdement le budget de l’Etat.

Trois milliards d’euros estimés pour la fraude aux prestations sociales. Trois de trop, c’est vrai, mais faut-il pour autant, pour une minorité de petits fraudeurs, désigner à la vindicte des Français les 99% qui perçoivent légitimement des prestations sociales ?

6 à 12 milliards, 4 fois plus, pour le travail dissimulé. Qu’en a t-il dit ? Rien. Qu’a t-il fait ? Rien. A-t-on décidé d’intensifier les contrôles, au lieu grâce à la RGPP de diminuer le nombre des contrôleurs ? Avons-nous eu connaissance hier d’une seule mesure contre ces entreprises voyous qui ont participé aux travaux de voirie à Bordeaux ?

Non, une fois encore , comme l’a dit La Fontaine, le coupable n’est pas le loup mais l’agneau qui a tondu l’herbe de la largeur de sa langue, le bénéficiaire de CMU qui a consulté une fois de trop son médecin.

20 à 40 millions d’euros, dix fois plus, pour l’évasion fiscale des plus riches, contre laquelle aucun moyen n’est donné à l’administration fiscale alors que ce même Président avait déclaré la guerre aux paradis fiscaux. De cette guerre-là il n’a pas été question, aucune arme ne lui a été donnée.

Voler les Français, les trahir, mais n’est-ce pas faire subir au budget de la France cette hémorragie sans aucune compensation ni bénéfice qu’est l’évasion fiscale ?

Non, hier à Bordeaux, le Président et son Ministre-Maire n’ont pas engagé la lutte contre la fraude, ils ont en réalité ouvert la campagne présidentielle sur une thématique uniquement destinée à diviser les Français et à opposer ceux qui n’ont pas grand-chose à ceux qui n’ont rien du tout. »

NB. Les chiffres évoqués sont issus du rapport de la Cour des Comptes.

Un memorial day le 11 novembre…

Mais alors le 8 mai ?

Nicolas Sarkozy annonce un projet de loi pour transformer le 11 novembre en journée de tous les « morts pour la France ».

Ce memorial day à la française, réunissant en un seul jour la célébration de tous les conflits, pourrait bien constituter l’anticipation d’une évolution du 8 mai, célébrant l’armistice de 1945.

S’il s’agit de faire du 8 mai, en le couplant avec le 9 (journée de l’Europe), une journée de la paix et de l’Europe, pour ma part j’applaudis des deux mains.

Mais ce n’est peut-être que l’approche de faire du 8 mai la 2ème journée de solidarité sur laquelle le gouvernement travaille sans l’avouer et qui a failli faire partie du dernier plan de rigueur.

Espérons que je ne donne pas des idées à ceux qui pourraient ne pas les avoir eues.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel