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Bordeaux adhère aux Primaires

Il y a quelques jours une élue bordelaise ump écrivait sur internet « les Bordelais n’iront pas voter aux Primaires ». Eh bien, c’est raté ! Ils se sont au contraire déplacés de manière significative et relativement homogène sur l’ensemble de la ville.

Qu’on en juge pour l’ensemble de la deuxième circonscription où les taux de participation s’échelonnent de 9, 80% (3ème canton) à 10,92% (5ème). Un score de près de 10% dans le canton du centre ville, considéré de tout temps comme un « bastion de droite » est un événement. La chèvre dont l’adjoint Michel Duchène dit qu’il suffirait de la peindre en bleu pour qu’elle soit élue dans ces quartiers a du souci à se faire..

La meilleure participation revient au 5ème canton(Saint Michel, Saint Genès) qui atteint pratiquement 11% avec un pic de 11,9% au bureau des menuts d’habitude assez paresseux en taux de participation.

Le bonnet d’âne est attribué sans réserve au bureau Malleret (7,42%) qui confirme la solidité de son ancrage à droite.

Pour mémoire, le taux national de participation est de 4%.

Qu’est-ce que cela veut dire ? D’abord que les difficultés qui nous ont été faites par le Maire de Bordeaux n’ont pas suffi à dissuader les électeurs qui ont négligé l’allongement de leur temps de marche (comme par exemple pour les riverains de David Johnston) ou les adresses obscures et difficiles à trouver de quelques clubs seniors. Alain Juppé souhaitait pouvoir dire, comme son adjointe l’annonçait, que les Bordelais ne s’étaient pas déplacés, il a finalement préféré ne pas commenter.

Plus important, voilà qui témoigne que notre ville est désireuse de débat politique et d’ouverture. Tout à fait entre nous, cela me parait de bon augure pour les Présidentielles prochaines.

Et au delà.

Brèves de Primaires

A l’Athénée, une dame dynamique m’accoste : – Eh bien tant qu’à être venue pour les Primaires, je vais aller faire un tour à Evento ! Sûr que le Maire de Bordeaux aura à coeur de nous remercier d’avoir ainsi concouru à populariser Evento et à grossir son public.

Une autre. A la Bastide. Une votante très sympathisante, me voyant de loin, interroge la militante qui préside le bureau de vote : – Et Michele, en 2012, elle repassera ? La militante affiche aussitôt un air très assuré. Elle mime le geste qu’on fait un fer à la main : – Madame, sachez-le, une femme ça repasse toujours ! Voilà qui est du meilleur augure, non ?

Tant qu’à faire, un résultat : 6% du corps électoral à 14 heures à la Bastide.

Au secours, de Gaulle reviens, ils sont devenus nuls !

A Bordeaux, le M.I.L. (Mouvement Initiative et Liberté) a donné consigne a ses militants de voter Ségolène Royal au premier tour de nos Primaires. Ce qui parait au premier regard légèrement contraire tant à l’Initiative qu’à la Liberté.

Plus contraire encore à l’esprit du Général de Gaulle dont ce groupe -situé clairement à la frange droite de l’ump où il rivalise avec la Droite populaire- se réclame, la petite combine que cache la consigne. Son objet est en effet de faire monter le score de Ségolène afin d’ affaiblir le mieux placé de nos candidats au premier tour. Ils auraient d’ailleurs pu porter leur choix sur tout autre candidat non porté en tête par les sondages pour obtenir le même effet. Ségolène n’y ait évidemment pour rien.

Quant à signer lors du vote qu « ‘ils se reconnaissent dans les valeurs de la gauche » ne leur pose, à leur propre dire, aucun problème. Le Général appréciera..

Cette consigne ne m’a pas étonnée au delà. Lorsque j’ai déclaré qu’à titre personnel, je voterais François Hollande, une bronca était montée sur mon blog et sur facebook me lapidant de termes amicaux comme « parjure » ou « traîtresse » envers Ségolène. Vérification faite, l’immense majorité de ces piètres indignés venaient des rangs de la droite pure et dure. Ils se sont aussi exprimés par l’entremise du « tire-bouchon » de Sud Ouest samedi dernier.

En politique, on mesure aisément la médiocrité des combattants à l’aune de la médiocrité de leurs armes. Gageons que l’une et l’autre feront bon usage à l’occasion des législatives de la 2ème circonscription de Bordeaux.

Des mérites et de l’usage des instruments les plus simples en politique

On ne dira jamais assez de bien des instruments les plus simples ayant traversé des décennies d’usage sans jamais manquer à faire et refaire leurs preuves.

L’un d’entre eux, modeste entre les modestes, a connu sans faillir les heures de gloire comme les heures de disette de notre Ecole publique. Toujours présent, fiable et de faible encombrement, construit le plus souvent d’un bois local n’ayant imposé ni long transport, ni émission dommageable de CO2, il est pratique, simple, durable. D’usages multiples, il en voit aujourd’hui s’ouvrir devant lui un nouveau que Jules non plus que Luc Ferry n’ont pas meme imaginé.

Cet instrument ne manque à aucun de nous et il en traine au fond des tiroirs de toutes les maisons honnêtes longtemps, longtemps, après que les enfants en ont quitté l’abri et le couvert. Il s’agit de notre bon, vieux et amical double décimètre.

j’en tiens un représentant, d’un modèle assez banal, toujours à proximité quand je fais la lecture de la presse en version papier, laquelle garde et de loin ma préférence, la presse dématérialisée ne permettant pas le modeste exercice, ne demandant ni effort particulier, ni connaissances avancées que je vais de ce pas vous recommander.

Une simple mesure en deux dimensions à l’aide de ce fidèle ami permet instantanément de connaître, de comparer, de peser mieux que par tout autre mode, les options éditoriales, les choix, les préférences, les aversions de nos journaux et magazines ; ce qui à l’approche des échéances électorales relève du devoir fondamental de vigilance des électeurs qui refusent d’être systématiquement pris pour des gogos.

J’ ai soumis ce matin à ce précieux auxiliaire du CSA, l’article consacré par Sud Ouest|https://www.sudouest.fr/2011/10/02/sarkozy-reste-leur-favori-515313-710.php|fr] au sondage qu’il a lui-même initié sur les préférences des Français à l’égard des candidats potentiels de la droite à l’élection présidentielle.

Nicolas Sarkozy, ce qui n’est que justice, y a la part majeure. Dans le titre, dans le texte comme dans le coeur -en tout cas certainement pas la raison- des personnes interrogées, avec un score abracabrantesque de 57% de partisans de l’ump désirant qu’il soit leur candidat. Pour autant, je ne m’autorise à aucune conclusion sur leur état cognitif : l’état de la science ne permet aucunement à cette époque d’écarter la possiblité d’un caractère épidémique de l’anosognosie.

Alain Juppé, habituellement peu oublié de notre cher et unique quotidien -ce qui m’amène bien souvent à troquer le double décimètre contre le mètre de couturière- s’y voit réduit, en toute fin d’article, à 13,5 cm2 soit 7 maigres lignes de 4,5 cm. Sur une surface totale de l’article de 1750 cm2.

Voilà pour « le meilleur d’entre eux », lequel s’est subtilement posé en recours lors de l’émission-fleuve de France2 supposée le placer sur orbite présidentielle, un maigre foncier qui a d’ordinaire coutume de l’irriter et de le précipiter sur son téléphone.

Sauf que…. Notre numéro 2 qui avouait complaisamment jeudi dernier « qu’il en rêvait » ne se taille deux jours plus tard qu’un score peu engageant de 8%des sympathisants umpistes et seulement 5%des Français__ favorables à le voir briguer la magistrature suprême.

M’est avis que si ces suffrages avaient été plus nombreux et plus favorables à notre édile, la page de couverture de SO dans son entier n’aurait pas suffi à les porter à la connaissance générale.

Bordeaux s’éveille

Le jour se lève sur Bordeaux et un doré particulier apparait derrière les arbres. J’ai ouvert grand fenêtres et volets pour m’apaiser de chacun des éléments de cette heure rare. Une cloche à peine audible d’au-delà du fleuve. Deux oiseaux qui jacassent en se répondant et surtout cette lumière qui monte sans hâte, presque mauve derrière les feuilles tordues de mon marronier, déjà chaude au contraire au ras des toits.

Le chien, comme chaque matin est venu lécher ma main avant de s’éloigner vers un un supplément de sommeil. Un temps d’été nous est promis un jour encore, peut-être deux ou trois. Moins d’obligations ce dimanche qui sauveront sans doute quelques heures dans le jardin.

Ce qui m’apaise et me guérit pourtant mieux que tout des blessures, des stratégies médiocres, des piques et des pointes, c’est de pouvoir encore écrire. Disons-le : ce n’est pas possible toujours. L’écriture comme le désir commande plus qu’elle n’obéit et bien souvent, les phrases refusent de s’enchaîner, d’avoir cette liberté sans laquelle elle apparait raide, difficultueuse et contrainte. Elle est un remède mais elle est aussi un symptome de la liberté que l’on a pu reconquérir à l’intérieur de soi.

Un souffle d’air entre à l’instant comme une confirmation. Le chien réapparait ne comprenant pas que les troupes ne soient pas déjà engagées dans le service d’active comme elles le sont normalement à cette heure. Quelques bruits viennent de la ville. Le roucoulement des pigeons succède aux oiseaux jacassiers de tout à l’heure. Une autre cloche, moins éloignée.

Bordeaux s’éveille, il est 8 heures…

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel