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Harmonie du soir

Atmosphère très particulière ce soir : douceur, gentillesse à chaque pas de porte, où beaucoup de Bordelais respiraient l’air incroyablement tiède. Des passants traversaient pour me féliciter de notre victoire au Sénat, des dames dont je pressentais plutôt négativement l’intérêt pour nos Primaires venaient prendre le plan des bureaux de vote que je distribuais.

Et ceci, au coeur du 3ème canton, dont le Michel Duchène lui-même dit qu’ « une chèvre de droite y serait élue ».

La plus belle histoire du jour date pourtant de ce matin : une habitante du Grand Parc pas tout à fait jeune me confiait: « Ce visage, ce regard…Hollande, ça c’est un homme qui m’aurait plu.. ». Elle avait un regret évident d’être trop âgée pour envisager raisonnablement de refaire sa vie avec lui. Magnanime elle a pourtant conclu : « Ca me fait de la peine qu’il ait quitté Ségolène… »

En tout cas, c’est sûr : il aura, en plus d’un morceau de son coeur, sa voix.

Désinfox

ll y a l’intox, la désinfo et un subtil mélange des deux: la désinfox. A ce chapitre, le tire-bouchon de Sud Ouest ce matin. Je n’ai rencontré pendant toute cette période active de la campagne des Primaires, aucune difficulté avec mes camarades et amis ségolénistes. Au moment de ma déclaration à titre personnel pour Hollande, une campagne s’était élevée dans mon blog: vérification faite elle venait très majoritairement de l’extrème droite. Ce sont sans doute ces militants là, que SO a rencontrés.

Je m’étais résolue d’accepter sans broncher d’être oubliée ou mal comprise dans les colonnes de notre unique quotidien régional. A titre d’exemple : 14 magazines ou quotidiens nationaux dont le Monde par deux fois ou journaux d’autres régions ont cité cette seule semaine ma « victoire » en commission où j’ai fait adopter l’interdiction du bisphénolA . Silence dans Sud Ouest.

Décidément, Gilles Savary a raison : « la chasse au Delaunay demeure ouverte ».

Le grand quiz qui nous réconcilie avec la culture

Alain Juppé n’en a pas parlé hier par « loyalisme » pour laisser la primeur à Nicolas Sarkozy. Une grande idée, comme celui en a souvent : lancer, dans notre Sarkozie occidentale en déroute, un grand quiz culturel capable de rallier nos élites intellectuelles et de combler enfin le fossé grandissant entre les susdites et le peuple d’en bas (plénonasme) qui se lève quand il peut et se couche quand il veut.

Peu de questions : rares mais décisives. Qui compteront dans le classement de Shanghaï de nos Universités.

– Ferry : Jules ou Luc ?

– Levi-Strauss : books or pants ?

– Copé : François ou Jean-François ?

-de Maistre : Patrice ou Joseph ?

– Zadig et/ou Voltaire ?

Barthezzzz : Roland ou Fabien ?

La dernière question, propre à départager le gros des troupes, est à l’initiative du Chef de l’Etat lui même. Mitterrand (Frederic but not François) avait écrit le texte du discours d’élévation au grade de commandeur dans l’ordre du Mérite à Julia Kristeva … mais oublié de le faire répéter à haute voix.

Bisphénol A : expertise et expérience

J’ai réussi à faire passer hier en commission (unanimité moins deux abstentions) notre proposition de loi visant à « suspendre » le bisphénol A dans les contenants alimentaires. J’en suis, je le reconnais, fort satisfaite, car avant la séance nous avions été avertis que le groupe UMP avait décidé de la rejeter.

On trouve en page « à l’Assemblée nationale » la base écrite de mon rapport de présentation de la proposition. Il contient un rappel pour les non-familiers à cette substance de son usage, de ses risques et des possibilités de la substituer.

Je veux davantage ici expliquer ce qui a fait évoluer la position des députés de la majorité qui pointaient deux critiques majeures : l’absence de données chiffrées, avérées, d’un risque chez l’homme et la nécessité d’un long délai avant que l’industrie agro-alimentaire puisse se conformer à nos préconisations.

Un rapport de l’ANSESS, établissement internationalement reconnu, avait été publié la veille de la présentation. Il retient comme sérieux le risque potentiel de toxicité pour l’homme et préconise de limiter l’exposition au produit, en particulier chez les sujets les plus vulnérables. Ce rapport se base sur deux notions complémentaires mais différentes que nous appellerons l’expertise et l’expérience.

L’expertise consiste en l’examen des données scientifiques en s’en tenant strictement à elles. De ce point de vue, aucune des nombreuses études examinées ne permet d’établir une toxicité avérée chez l’homme, mais seulement de « suspecter » une toxicité pour le système endocrinien et la reproduction, ainsi que sur l’appareil cardio-vasculaire. A l’inverse, elle permet de mettre en évidence des toxicités avérées chez l’animal.

Au total : l’expertise ne permet pas de conclure à un risque avéré pour l’homme.

L’expérience est toute autre : c’est d’elle qu’on se sert pour faire ou non des préconisations. Les auteurs du rapport se basent sur l’ensemble des données d’expertise et le confrontent à des données d’expérience dans des situations comparables où, malgré la négativité de l’expertise scientifique, des signes de toxicité se sont -ou non- secondairement manifestés.

C’est en pesant ce rapport entre expertise et expérience qu’ils ont, dans le cas du BPA préconisé de limiter l’exposition de la population -qui est principalement alimentaire- spécialement dans les groupes les plus vulnérables (enfants, femmes enceintes ou allaitantes) ce qui suppose de limiter cette exposition pour toute la population. Ce qui est l’objet de notre proposition de loi.

Le deuxième cheval de bataille des opposants à notre proposition était la question des délais avant l’application de la loi. J’avais moi-même fait un amendement prolongeant le délai initialement prévu par le texte à 26 mois, c’est à dire au 1er janvier 2014.

Ce délai permet en effet à l’industrie agro alimentaire
-de mettre au point des substituts (nous savons qu’ils en ont déjà), -de vérifier que ces substituts sont eux-mêmes dénués de risque, ce que préconise également le rapport de l’ANSES.

Le délai amendé et prolongé a permis de pallier la critique des députés UMP de mettre en péril l’industrie agro-alimentaire, en répondant à son besoin d’adaptation. J’ai également obtenu que pendant ce délai un avertissement soit porté par tous les contenants alimentaires au BPA expliquant que ce produit est contre-indiqué chez l’enfant de moins 3 ans et la femme enceinte ou allaitante.

Cette commission a duré longtemps : son résultat me laisse espérer que le texte soit adopté dans l’hémicycle.

Sauf si un ordre supérieur ordonne que ce « cadeau » ne soit pas fait à l’opposition en période de campagne…

Quand Alain Juppé dénonce la loi DALO

Le Conseil Municipal de Bordeaux hier a connu un moment important : la dénonciation par le Maire de la loi posant le Droit Opposable Au Logement.

Cette loi a été votée le 5 mars 2007, à l’initiative de Mme Christine Boutin, Ministre du logement du 1er ministère Fillon. Elle a depuis lors engagé le travail de nombreuses commissions étudiant des dossiers, sélectionnant des cas où un logement sera attribué en urgence, ceci parmi les nombreuses personnes dites « éligibes au DALO ». Autant les membres de ces commission que les sans logements, éligibles ou pas, auraient écouté hier les paroles du Maire sans plaisir véritable » : « Une loi d’affichage », « purement électoraliste », « sans utilité ».

Le Maire, il est vrai, venait d’établir un parallèle entre ma proposition de loi, évoquée par la conseillère municipale Emmanuelle Ajon, visant à « établir comme un droit l’accès à la cantine pour tous les enfants. Son ire l’emportait sans doute, mais enfin, il est numéro 2 du gouvernement, un peu de retenue s’imposait au numéro 2 du gouvernement.

Reconnaissons-le : la loi est inopérante dans une ville comme Bordeaux, où il manque 6500 logements sociaux pour atteindre le seuil légal, et beaucoup plus pour que le « DALO » puisse être mis en pratique.

Poser cependant un droit est, dans un pays normal, ce que nous ne sommes, plus un facteur de mobilisation des responsables politiques. Or, depuis 4 ans que le DALO est voté le taux de logement social dans notre ville n’a pas bougé.

Espérons qu’en cette année électorale, il n’en ira pas de même pour le Droit d’Accès aux Cantines à Bordeaux.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel