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Des Sénatoriales qui sanctionnent le passé et engagent l’avenir

Ne boudons pas notre plaisir : la victoire de la gauche aux élections sénatoriales et le basculement de sa majorité sont en effet « historiques » au regard de l’histoire de notre République. L’un et l’autre méritent une analyse posée.

Une part majeure de ce succès tient aux résultats des élections précédentes qui ont vu régulièrement la victoire de la gauche, et en premier à ceux des municipales de 2008, scrutin qui fournit le contingent principal des grands électeurs. Depuis 2007, l’ump n’a gagné aucune des « élections intermédiaires » (municipales, régionales, cantonales). A l' »avènement » de Nicolas Sarkozy, la droite détenait 203 sièges au Sénat et la gauche 128. En deux élections successives, cette dernière a progressé de près de 50 sièges (49), ce qui est considérable et continu.

Mais ce n’est pas la seule explication. La victoire d’hier n’était pas « mathématique » comme le disent aujourd’hui les responsables ump qui, il y a moins de 10 jours, affirmaient pouvoir l’emporter (JF Copé, G Larcher). La désaffection pour la politique de Nicolas Sarkozy a accentué et accéléré ce que les élections précédentes rendait seulement possible. La réforme des collectivités locales, peu goûtée de la grande majorité des élus locaux y compris à droite a eu un rôle prédominant. Les mesures d’inéquité sociale -telles que la récente réforme de l’ISF et les « Affaires » ininterrompues depuis des mois ont fait le reste.

Quelles conséquences de ce changement de majorité ? En nous en tenant seulement aux réalités institutionnelles, toute nouvelle réforme que la gauche refuserait sera rendue plus difficile d’ici mai 2012. Pas impossible : l’Assemblée Nationale où la majorité n’a pas changé a, en fin de compte, le dernier mot quand les deux chambres votent à l’opposé ; mais dans tous les cas, la démarche sera plus longue et l’affichage pour le pays en pleine période électorale ralentira sûrement toute vélléïté en ce sens.

La situation sera identique à celle-là après 2012 en cas de Président de la République de droite. S’il s’agit au contraire d’un Président de gauche, toutes les réformes seront facilitées et la « navette parlementaire » sera plus rapide.

Au delà de ces données objectives, l’impact politique de cette élection est considérable. Elle constitue un camouflet, voire même l’expression d’un rejet, à l’égard de Nicolas Sarkozy, de son gouvernement et de sa politque, mais aussi de l’ump elle-même.

Cette dernière a été en effet frappée hier sur les deux joues. La gauche en raison de la poussée des partis de gauche, la droite en raison de l’élection de plusieurs candidats de droite dissidents, dont l’emblématique Pierre Charron, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, élu hier parmi les premiers.

Elle est également une marque de confiance, venant d’électeurs réputés pour leur sagesse et leur pondération, à l’égard d’une gauche de responsabilité et donc de Gouvernement. Incontestablement -personne ne s’y est trompé, elle constitue une marche ascendante en direction de la mobilisation pour nos Primaires, mais surtout de l’élection de notre candidat en 2012, puis de celle d’un majorité de même couleur un mois plus tard à l’occasion des élections législatives.

Sénatoriales : aucun règne qui n’ait une fin

Moment intense ce soir de vivre la victoire de la gauche à l’élection sénatoriale et le basculement de la majorité de la haute Assemblée

Certes nous regrettons que la Gironde et nos votes n’aient pas participé directement de cette victoire; pourtant notre satisfaction n’est pas moins grande de partager l’élan que cette victoire manifeste et qu’elle amplifie

Notre victoire a aussi le mérite d’amener cette Assemblée dans le champ d’intérêt du public, de lui donner la couleur du renouvellement et de l’espoir. A Bordeaux aujourd’hui sur les quais, aux portes du hangar 14, on parlait du Sénat ce qui est loin d’être habituel.

Après cette échec de la droite mais plus encore de l’UMP de stricte obédience, frappée sur sa joue gauche mais aussi sur sa joue droite avec la victoire de candidats dissidents (dont Pierre Charron), on en arrive à s’interroger sur la légitimité de Nicolas Sarkozy à se représenter aux élections présidentielles ; Si, comme il est probable, son parti entérine sa candidature, l’interrogation ne sera que plus grande.

(communiqué de presse)

Sénatoriales 2011

A cette heure, la gauche progresse au Sénat … d’un train de sénateur. Le basculement est possible (attention aux départements ruraux !) mais même si nous ne l’atteignons pas, nous avons d’ores et déjà gagné cette élection.

D’ores et déjà aussi, la fumeuse tentative de faire voter la « règle d’or » par le Congrès est enterrée.

En cas de basculement : merci qui ?

L’ump osera-t-elle présenter Nicolas Sarkozy aux Présidentielles ? Et si elle le fait, il faudra s’interroger sur ses raisons.

Comme un papier qu’on froisse

Ecrit dans la nuit un petit billet que je n’ai pas trop envie de mettre en ligne.

Je n’en retiens que ce morceau de poème inscrit au panthéon des vers qui m’accompagnent :

 »Ange plein de gaieté, connaissez-vous l’angoisse/La honte, les remords, les sanglots, les ennuis/Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits/ Qui compriment le coeur comme un papier qu’on froisse? »

J’ai transcrit les quatre vers à la suite car la coupure ne leur va pas. Elle leur enlève leur rythme de long soupir, de confidence nocturne. C’est d’un trait que je les entends et que je crois il faut les dire.

« Un ego qui joue contre la paix »

Il s’agit aujourd’hui du gros titre de la sueddeutsche Zeitung, journal de Münich, qui s’emporte contre ce qui est beaucoup plus qu’une « bourde »: la trahison par Sarkozy du pacte conclu entre les dirigeants de l’Union Européenne, les USA, l’Allemagne et la Russie de tenir secrêtes les négociations pour la paix entre Israel et Palestine.

Au passage c’est aussi réduire à zéro des mois de travail de notre diplomatie. Alain Juppé a dû regretter de s’être « excusé » une fois encore et de n’avoir pas donné la préférence au Conseil de Communauté urbaine de Bordeaux.

Obama, Merkel, tous les autres ne décolèrent pas. Notre petit matamore a ruiné des efforts patients sur lesquels comptaient la Palestine pour franchir un pas de plus : celui de la place d’observateur à l’ONU à défaut de la reconnaissance immédiate.

La presse européenne, depuis quelques mois et malgré la Libye, titre sur des variantes du même thême : le crépuscule de Sarkozy. Ce qui nous est présenté en France comme une reprise de position internationale est jugé hors de nos frontières comme une agitation de dernier recours.

Plus que jamais il est nécessaire d’ouvrir les portes et les fenêtres des médias internationaux pour mieux mesurer l’urgence de rendre Président et Gouvernement à leurs « Affaires » personnelles.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel