Les bourses s’effondrent, les banques menacent d’explosion, l’euro va mal et l’Europe n’est pas bien non plus, les « affaires » se suivent en rangs serrés et nous arriverons bientôt à deux par jour .. Mais non, ne désespérons pas, ou pas tout à fait : il y a un journal en France où toute une page ne contient que des bonnes nouvelles !
Incroyable ! Et ce journal, c’est le nôtre : Sud Ouest. L’événement mérite d’être signalé et salué.
Un très bel article consacré à « nos » arbres dans « notre » ville. Le couvert végétal urbain évolue et se renforce. Rien que l’expression « couvert végétal » est rassurante. Non, à Bordeaux, le ciel ne nous tombera pas sur la tête.
Des infos très rassurantes sur les micocouliers, parmi mes arbres favoris, trop méconnus en comparaison de ces grands notables que sont le chêne, le tilleul, le platane et même le fin cyprès. Arbres puissants et élégants tout à la fois, au tronc lisse, souvent soulevé de reliefs allongés qui ressemblent à des muscles de danseurs. Nous apprenons qu’on les plante désormais avec un espacement de dix mêtres pour qu’ils s’épanouissent plus à leur aise. Je suis contente pour eux.
Combien sont-ils ces arbres que nous aimons ? Un pour 5 Bordelais et je propose que chacun de nous en adopte un, lui parle, l’admire, veille sur lui, il ne s’en portera que mieux. On ne parle jamais assez aux arbres au regard de leurs mérites.
Avez-vous en effet pensé à les remercier de vous abriter de la chaleur estivale, de rafraîchir l’air et de l’humidifier doucement ? Avez vous loué celui ci pour son port altier, celui-là pour l’équilibre de sa ramure, cet autre pour le miroitement de ses feuilles sous la brise ? Avez vous dit une seule fois à votre arbre favori : « tu es beau » ou tout simplement « je t’aime » ? Comme avec les humains, prompts à s’habituer, il ne faut pas en abuser mais les arbres urbains ont un particulier besoin de marques d’attention.
Rien n’est dit dans le papier d’une autre qualité essentielle : ils donnent logement aux oiseaux, leur servent d’hôpital et de maternité mais aussi d’observatoire et d’antenne relais médiatique. Pour tout cela aussi : merci.
J’ai dit qu’il n’y avait que de bonnes nouvelles dans le papier. C’était trop beau et je l’ai affirmé d’emblée pour nous faire du bien aux uns et aux autres. Pour autant, on ne peut pourtant passer sous silence deux drames : le chancre coloré qui attaque les platanes et surtout la mineuse du marronnier, insecte ravageur, contre lequel nous sommes totalement dépourvus qui met en péril la survie de l’espèce. En ce moment même, « mon » marronnier, un ami de trente ans, laisse tomber des feuilles brunes aux doigts tordues dont chacune est un signe de souffrance.
Il n’en reste pas moins que cette page est de loin la plus réconfortante des 48 de notre quotidien favori..