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Une règle d’or pour les Français

Le principe de la Règle d’or, celui d’un budget en équilibre ou en tout cas d’une stricte limitation de la frange de déficit admise, ne peut que satisfaire. Personne ne désire la faillite plus que la maladie ou le trépas.

Personne et surtout pas les Français. Chaque Français : avoir un budget en équilibre, pouvoir vivre décemment de son travail, et en l’absence de travail recevoir à la fois une allocation et un accompagnement qui permettent d’y accéder.

Il me semble que, plus urgent encore que l’inscription d’une règle d’or pour la France (au demeurant dèjà présente depuis 1992 dans les traités européens que nous avons signé), est la définition est le respect d’une règle d’or pour chaque Français. Essayons d’en poser les bases.

1- Que chaque salarié puisse vivre décemment -et faire vivre sa famille- avec le montant de son salaire. Le salaire -et non les primes, les heures sup’ ou autres aménagements- est le noeud gordien de la politique sociale. Faisons de lui le principe numéro 1 de notre nouvelle règle d’or. Rappelons-nous aussi que c’est sur le salaire qu’est calculé le montant de la pension de retraite et les autres droits.

2- Que chaque retraité -et en premier lieu, les retraitéEs qui sont celles qui souffrent le plus aujourd’hui, bénéficie d’une pension qui ne le réduise pas à des conditions misérables après une vie de travail.

3- Que les charges inhérentes au logement ne dépassent en aucun cas un tiers du revenu global.

4- Que chacun puisse subvenir à ses besoins en énergie (en en contrôlant les tarifs)

5- Que personne ne soit obligé de renoncer à des soins faute de moyens financiers. Ce qui veut dire : que chacun puisse accéder à une mutuelle. Quand on sait qu’en 10 ans les gouvernements de droite ont multiplié par 20 la fiscalité sur les mutuelles, et donc le prix de ces mutuelles, ce n’est pas gagné

6- Que le vieux et bon principe de la sécurité sociale : « chacun contribue selon ses moyens et chacun reçoit selon ses besoins » soit respecté. Ce point fait le lien entre le précédent et le suivant.

7- Que la fiscalité soit réellement progressive, c’est à dire que son taux augmenter réellement proportionnellement aux revenus. Nous sommes actuellement dans la situation contraire : mme Bettencourt contribue pour 15% de ses revenus, les classes moyennes pour 30% (je simplifie en réalité, la partie médiane de la classe moyenne)

Certains diront : « Elémentaire, mon cher Watson ! Décidément, vous n’inventez pas l’eau chaude ! » . Je ne l’invente pas : je tiens seulement à ce qu’elle reste chaude pour tout le monde et en écrire les fondamentaux ne fait de mal à personne. Nicolas Sarkozy les aurait lus et relus chaque matin en se rasant nous n’en serions peut être pas là.

D’autres penseront : « Mais c’est bisounours ! Et vous croyez que c’est possible dans la situation où nous sommes ?

Je crois que nous devons y tendre comme vers un objectif prioritaire, ne penser qu’à cela ou du moins penser à cela avant tout le reste. Et après… Nous pourrons inscrire cette règle d’or avec l’autre dans la constitution pour nous attribuer un satisfecit de bonne politique.

La parabole de l’escalier version Apparu

Visite ce matin, à grand renfort de cordons policiers, de l’emblématique Secrétaire d’Etat au logement Benoist Apparu. Ce haut personnage venait visiter la bagagerie mise à disposition des SDF dans le quartier Victor Hugo, laquelle vient d’ouvrir après une longue période d’agitation riveraine.

Les premiers jours se passent bien. Les riverains que nous avons tous contribués à apaiser paraissent comprendre que leurs craintes étaient infondées. Même le Président de l’association des riverains et résidents, Stéphane Pusatéri, premier porte drapeau du combat contre le projet, l’approuve aujourd’hui. Stéphane, dont j’apprécie grandement l’énergie, fonctionne un peu comme les députés du Nouveau Centre à l’Assemblée qui montent au créneau dans de nombreux débats mais rejoignent toujours la majorité au moment du vote.

Mon sujet n’est pas là. Je ne sais si le Ministre sait qu’à défaut d’ascenceur social (fonctionnant désormais dans le seul sens de la descente), nous devons tout faire pour conserver au moins la chance d’un escalier. Même petit, même étroit, mais qui monte.

Il a pour le logement des précaires une théorie : le logement durable. Foin des solutions provisoires, foin de l’hébergement, il veut du dur et du durable !

Pourquoi pas ? On sait qu’il n’est pas toujours aisé pour un SDF de s’insérer aisément dans une vie stable, un logement ordinaire, des habitudes de bonne gestion de l’énergie.. Mais si les logements durables étaient disponibles nous pourrions rallier la ministérielle doctrine.

Le problème est qu’ils manquent. Et que l’espoir est d’installer au moins une progression fluide entre hébergement, formules diverses d’accueil, logements accompagnés, logements très sociaux du type PLAI, logements sociaux du type PLS, logements non conventionnés. Cela s’appelle la démarche de l’escalier et, à défaut qu’elle soit une réalité qui fonctionne, on peut au moins la poser comme une parabole dont s’inspirer.

Hélàs ! Les places d’hébergement et les logements très sociaux manquent cruellement, spécialement dans notre ville. Xavier Emmanuelli, fondateur du SAMU social a démissionné de son poste pour dénoncer ce drame. Mais, dit le Ministre, « tout cela n’est que solution provisoire ! Ce n’est pas la doctrine du gouvernement ».

En un mot et en résumé, Apparu a inventé l’escalier social amputé des premières marches. Essayez chez vous ; c’est la chute assurée. La vôtre et celle de l’escalier !

Le scandale de la niche Copé

Peu de niches fiscales ont un gardien jouïssant d’une aussi belle notoriété : Jean-François Copé.

Peu d’anciens ministres ont attaché leur nom à une niche faisant avec raison autant parler d’elle, même si c’est en mal.

La niche Copé est un peu barbare à expliciter. On se doute qu’elle n’a ni un motif social, moins encore de santé publique. Il s’agit de l’exonération des plus values de cessions sur les filiales et les titres de participation.

Un premier débat vient d’avoir lieu, avant même celui qui est en cours à l’Assemblée autour du plan anti-déficit de Fillon. Combien coûte-t-elle à l’Etat ?

Martine Aubry, en tant que responsable de notre Projet Socialiste l’a estimée à 22 milliards d’euros, dont elle espère en la supprimant le revenu pour l’Etat.

Copé, interrogé le 29 aout a assuré qu’elle coûtait « approximativement » 4 milliards. Au point où sont nos finances, nous n’en sommes à quelques centaines de millions près.

La commission des finances, préparant le débat de ce jour, a tranché : 18,5 milliards. C’est plus que le « boulet fiscal », c’est carrément la niche des niches et Copé peut se vanter d’être l’homme qui a le plus plombé le budget de la nation de ses seuls petits bras.

Ce matin, harro sur la niche Copé ! Lui même n’était pas là, retenu par ailleurs. Gros assaut de toute l’opposition, froncements de sourcils du centre, mais la majorité avait ordre d’aboyer à sa porte comme un seul gros chien ; elle demeure.

Et nous continuons à ronger les os disparates que le majorité a lancé dans la corbeille de la lutte contre le déficit dont le rapport sera de .. onze milliards en deux ans !

Réponse aux leçons de vertu budgétaire d’Alain Juppé

On ne peut qu’être surpris des leçons de morale budgétaire données par Alain Juppé aux Socialistes lors de sa conférence de presse de rentrée alors qu’il est le numéro 2 d’un gouvernement qui a alourdi de 25 milliards par an la dette de la France en cadeaux fiscaux (paquet fiscal, allègement de l’ISF, TVA sur la restauration…)1. La cour des Comptes a établi que l’augmentation de la dette dans les 4 années qui viennent de s’écouler était due pour un tiers seulement à la crise, et pour deux tiers à la gestion de ce gouvernement.

Alain Juppé est aussi un membre éminent d’une majorité qui depuis 10 ans qu’elle est aux affaires a augmenté la dette de 65% en la faisant passer de 58,8% du PIB en 2002 à 86% cette année.

Rappelons également que pendant les 15 années de gouvernement de cette gauche « qui raconte des histoires » selon le Ministre, la France n’a dépassé les 3% de déficit prescrits par les traités européens que 3 années, alors que dans les 15 années de gouvernement de la droite le déficit à largement excédé ces 3% pendant 11 années et que la dette avait atteint 60% du PIB à la fin du gouvernement Juppé, positionnant mal l’ancien premier Ministre dans le rôle de professeur de vertu.

La mauvaise foi d’Alain Juppé atteint son comble quand il incite les Socialistes à voter la règle d’or dont il disait, avant d’accéder à un Ministère qu’« elle ne servirait qu’à se faire plaisir »2.

1 – Tribune de Jérôme Cahuzac publiée dans Le Monde du 25 août 2011
2 – « La politique telle qu’elle meurt de ne pas être »

Le crépuscule des demi-dieux

Juppé brigue-t-il déjà le « mandat de trop » ?

Amusante page 20 de Sudouest aujourd’hui. Demie page du bas, Alain Juppé annonce sa candidature pour les municipales de 2014-2020; mandat à la fin duquel il aura(it) 74 ans et qui sera(it) pour lui le 4ème mandat de Maire de Bordeaux.

Au passage, il est certainement le déclarateur de candidature le plus précoce, toutes catégories confondues. Premier en France à avoir déclaré sa candidature aux législatives de 2012, il est aujourd’hui aussi le premier candidat Maire de France. Le Lemaitre de la politique !

Mais il y a plus amusant. Cette déclaration précoce pour un mandat tardif de septuagénaire a, à Bordeaux, un air de déjà vu. Et fait irrésistiblement penser aux deux mandats de trop de Chaban, l’avant dernier à l’âge précis où Juppé projette d’être candidat.

Facétieux, les journalistes ont placé cette demie-page sous une autre, ornée d’un gros titre : « Chaban vers la retraite ».

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel