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14 juillet, entre guerre et menace sur l’Europe

La journée d’hier a marqué la fin de la session extraordinaire de l’Assemblée. Nous voilà pour quelques semaines de retour dans nos circonscriptions (on parle, bien à tort, de « vacances parlementaires »). J’attendais de ce dernier jour une respiration, un désserrement, les nouvelles financières n’y autorisent pas.

Nous avons plus que jamais l’impression que nous ne sommes plus maîtres de notre destin. Si l’Europe ne prend pas rapidement des initiatives, cette impression deviendra une certitude et notre inquiétude pour l’année qui s’ouvre n’en sera que plus grande.

Pendant ce temps, l’ump se divise et se déconsidère autour du ridicule d’un apéro-saucisson-pinard. Pendant ce temps, le président de la République qu’Alain Juppé nous présentait en début de semaine comme le grand magister des situations de crise est aux abris, ne se prononce pas et compte sur le défilé du XIV juillet pour un semblant de démonstration de pouvoir.

Malheureusement, ce 14 juillet, avant même d’avoir commencé, a été bien endeuillé par la mort de 5 de nos soldats dans un attentat suicide en Afghanistan auxquels nous avons rendu hommage par une minute de silence à l’Assemblée. C’est un geste que j’avais demandé depuis plusieurs mois, sans réponse favorable : nous observons ce moment de recueillement pour chacun de nos collèges morts (et ils ont été nombreux), nous le devons à nos soldats.

Cet attentat a marqué douloureusement aussi le vote autorisant la poursuite de notre engagement en Libye. Le Ministre des affaires étrangères, qui occupe à l’évidence aussi son ancien poste de ministre de la défense a eu ce lapsus: « La guerre en Libye est une guerre juste ». En tout cas, il l’a reconnu : c’est une guerre.

Une guerre dont nous savons que nous n’avons pas, ou pas longtemps, les moyens. La déclaration de notre rapporteur lors du vote, Bernard Cazeneuve, doit être lue (sur le site de l’Assemblée) par tous ceux qui s’interrogent sur l’accord que nous avons donné. Cela n’a pas été sans réserves et sans interrogation.

Je suis passée avant de quitter Paris devant les estrades vides, mouillées de pluie, où demain les officiels verront parader nos forces, en train de s’épuiser sur cinq théâtres d’opération avec le risque qu’ils ne soient bientôt, comme ces tribunes, que des théâtres d’ombres où nous ne serons plus que des figurants sans armements ni hommes en nombre suffisant.

L’année décisive qui s’ouvre le fait bien sûr sur un espoir, mais l’inquiétude grandit et, cette nuit, domine. En éclairer les raisons aide à la contenir.

Le chef de l’Etat a perdu sans retour notre confiance. La mienne que je cite en premier puisque c’est celle dont je suis comptable, celle d’une très grande majorité de Français et que le geste, pourtant irraisonné, condamnable, d’un homme l’aggripant à la chemise comme pour lui demander de rendre compte, signifiait. Trop d’actes sans vertu, trop de voltes faces, trop de stratégies qui n’étaient que cela, trop d’affaires dont la prochaine le serre chaque jour de plus près, ont rompu jusqu’au plus petit lien que l’on pouvait espérer entre cet homme et le pays. Le divorce est, je crois, sans retour.

Je crois et j’espère. J’ose le dire, si Nicolas Sarkozy, ses hommes, ses méthodes, étaient réélus, c’est aussi ma confiance en mon pays qui serait atteinte;

Je suis sûre que tous nos candidats prennent la mesure de la gravité, de l’immense responsabilité qui pèse sur eux. Dans un tête à tête cet après-midi avec François Hollande, j’ai eu envie de le lui dire. Je voulais lui parler rapidement, synthétiquement, positivement de quelques propositions sur lesquelles je vais lui rédiger des notes. Je n’ai pas voulu changer de tonalité de l’entretien mais peut-être l’exprimerai-je en trois lignes à chacun de nos candidats pouvant potentiellement l’emporter. Non pour que cette responsabilité leur soit un poids, ou plutôt, car elle est un poids, qu’elle soit aussi pour eux une force : nous mettons notre confiance en eux, sans recours possible en un autre choix.

Cette responsabilité, je ne la délègue pas qu’à eux. Nous devons chacun en prendre notre part. Chaque Français -je le dis avec toute ma conviction- a la même. Son vote mais aussi son action de tous les jours, ses paroles, son engagement à convaincre sans déroger de la vérité, relève de ce même principe de responsabilité.

Cette responsabilité est particulière pour ceux que l’on appelle « élus » et qui, avouons-le, dans les tourmentes ques nous vivons se sentent bien souvent « en ballotage ». Je reviens à cette pantalonnade de l’apéro saucisson-pinard de la droite populaire : quelquefois j’ai honte.

Pourtant, j’aime la légèreté (ce que Valéry appelait « l’esprit de légèreté ») et je crois que c’est aussi de notre devoir de préserver la gaieté. C’est une manière de communiquer d’une autre nature, comme le sourire qui est bien souvent beaucoup plus disant qu’un air pontifical ou des protestations d’affliction. La vie est diverse. Gravité et gaieté ne s’excluent pas. Espérons qu’elles continuent à s’entendre et à s’entendre comme ces couples complémentaires qui sont finalement ceux qui durent.

C’est le souhait que je fais pour chacun, particulièrement en ce 14 juillet qui nous réunit : gravité en écoutant la Marseillaise, en se souvenant de ce qu’elle signifie de souffrances et d’espérances, légerété dans les feux d’artifices, les bals, les concerts, ou comme moi dans une simple promenade le nez en l’air en se disant que rien ne vaut la vie.

Match gagnant

Eh bien, vous savez quoi ? Moi qui ne suis allergique au foot business, je suis en passe de devenir fana du foot féminin.

Si il pouvait faire progresser la pratique du sport, le développement des clubs, des initiatives et des subventions.. pour les activités sportives des filles, je serais complètement enthousiaste !

Mon vote aux primaires : les leçons d’une avalanche

207 commentaires sur face book, 159 sur mon blog, après l’expression de mon vote personnel pour François Hollande lors de nos primaires. Je reste abasourdie de leur survenue en avalanche, pas tout de suite, mais peu après, rapidement, brutalement ; plus encore abasourdie de leur tonalité dominante allant du regret au reproche et jusqu’à l’accusation de trahison, le dénigrement, l’insulte hors sujet (« dites-nous que vous êtes une incapable i »), la stupidité et l’illogisme purs et simple (« si c’est comme ça, je voterai Juppé aux prochaines législatives »).

Je suis un moteur diesel du machiavélisme mais j’avoue avoir été contrainte à m’améliorer. Ces derniers commentaires m’ont rappelé l’agréable atmosphère qui a entouré sur internet et sur quelques affichages ma dernière campagne cantonale. Et j’ai examiné de plus près le détail des lourds paquets que roulait cette avalanche.

Dans ceux qui ont exprimé des regrets, le plus souvent avec mesure, des participants à la ségosphère très active qui entoure la candidature de Ségolène. Certains ont agi avec une certaine violence qui ne serait, j’en suis sûre, pas approuvée par Ségolène. L’un d’eux est intervenu 20 fois, en salves, avec l’évidente intention de faire monter la tension.

J’ai parfaitement compris l’expression du regret. Ségolène suscite un élan véritable, un attachement personnel, que je lui conserve même si je regrette qu’elle ait pris la décision de cette candidature. Son apport à notre parti et à notre pays est très grand et son rôle devra l’être aussi, dans tous les cas de figure, si nous l’emportons.

Je précise ici que je trouve sa candidature légitime. Notre candidate de 2007 est parfaitement en droit de juger qu’elle doit de nouveau concourir. Je respecte ce jugement même si je ne l’ai pas partagé. J’ai pris l’engagement vis à vis des militants bordelais qui sont à ses côtés de lui donner mon parrainage si elle venait à manquer du nombre nécessaire d’élus pour figurer aux primaires. Je note d’ailleurs que je n’ai pas trouvé de Girondins parmi les membres girondins de Désir d’avenir, à l’exception d’un, compagnon de toutes mes batailles et ami, qui a exprimé ce que je sais être le fond de son coeur. Il se reconnaitra.

Les plus violents n’étaient point aussi nombreux qu’il y paraissait. J’ai signalé les interventions multiples de JMDA 13 mais, outre cela, certains ont employé jusqu’à 8 pseudonymes et sont intervenus en salve du même ton haineux et dépréciatif à mon égard. Recherche faite quand c’était possible, jamais ils n’avaient exprimé jusque-là le moindre intérêt pour Ségolène Royal. Disons-le clairement, les attaques les plus basses venaient de la droite et sans doute, de la droite locale.

Les campagnes présidentielles et législatives vont être très dures et sans doute très basses. L’enjeu est énorme, la droite en situation difficile et la preuve nous est déjà donnée de la possibilité de coups très retors, d’attaques humiliantes pour leurs auteurs (à l’égard de Martine Aubry et de son époux, en ce moment), mais aussi d’utilisations vicieuses d’internet, voire du vote aux primaires.

Cette arrivée de « ségolénistes » d’un jour parmi mes commentateurs doit nous mettre en garde. Les primaires sont un processus nouveau dont le résultat pourra être altéré si les votants de gauche, sincères et désirant la victoire, ne sont pas très nombreux pour que ces tentatives d’altération soient noyées dans le nombre et inopérantes.

Plusieurs enseignements : l’obligation d’un esprit critique toujours en tension, l’engagement de vérité de notre part, l’obligation d’une forte mobilisation aux primaires pour ne laisser place à aucun risque d’altération malencontreuse. –

Rôle du groupe Accor dans l’affaire DSK : l’interrogation demeure

Cris d’orfraies des services de sécurité du groupe Accor « Prétendre que l’on aurait, depuis Paris, influencé la police new yorkaise, c’est du délire ! ».

Les mots sont importants. La question n’est pas d’avoir « influencé » la police américaine, qui en effet à peu à faire de l’avis du chef de la sécurité d’Accor. L’interrogation porte sur les contacts pris par le Sofitel pendant l’heure qui a séparé les faits reprochés à DSK et l’appel de la police.

Il doit être tout à fait aisé de connaître la nature des appels téléphoniques et leur direction. Pourquoi ne pas simplement proposer qu’ils soient examinés ?

Le bon sens, le souci de la clarté doivent prévaloir sur les protestations et les cris d’indignation. Nous savons qu’il y a peu de chance de savoir avant 20 ans toute la vérité de cette affaire, mais nous n’avons aucune envie de nous y résoudre sans exprimer au moins que, si on le voulait, il serait possible de l’obtenir.

En liberté

Début mai, quelques jours à peine avant l’électrochoc DSK, j’ai contacté François Hollande pour lui exprimer que je souhaitais contribuer à sa campagne et à son travail dans les quelques domaines où je pense pouvoir apporter quelque chose.

Aujourd’hui, il m’apparait, simplement par souci de clarté envers ceux qui m’ont élue, que je doive exprimer ce que je voterai lors de nos primaires. Il ne s’agit ni d’un « appel », ni d’un « ralliement’, ni du rejet d’aucun de nos autres candidats pour lesquels j’ai au contraire de l’estime, voire de l’amitié.

Je voterai pour François Hollande. Je l’exprime tardivement mais c’est un choix indépendant des candidatures et des retraits récents. Comme lui s’est porté candidat, en liberté, de sa propre décision, je voterai Hollande.

Idées claires, programme lisible où j’essaierai d’apporter des propositions, exigence de vérité, sobriété, j’ai apprécié à chaque pas, les plus récents inclus, son attitude et son propos.

Par-dessus tout, il manifeste, comme d’ailleurs tous nos candidats, une volonté d’exemplarité dont on trouvera à de multiples reprises la marque dans ce blog et dans mes prises de position. Il a une ambition pour la France, le souci de redonner de la force aux Français et il s’y tient.

Nous sommes nombreux, je crois, à ne plus pouvoir accepter un manquement, un mensonge ou une humiliation. Ces quatre années nous ont épuisés. La politique doit retrouver l’honneur.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel