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Grosse colère

A l’Assemblée, où je vais défendre le maintien de l’ENIM (Etablissement National des Invalides de la Marine) dans la maison du marin à Bordeaux. Ce sont pas seulement 28 emplois qui sont menacés mais un des derniers fleurons du patrimoine maritime de Bordeaux.

Brader le passé, saccager le présent quand on ne présente à notre avenir que des stades et des arcs de triomphe au Maire de Bordeaux (obélisques, centres culturels..), nous sommes en plein dans le scénario de la décadence de l’empire romain.

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Un ennemi de trente ans

Rien à voir avec Chirac et Balladur qui ont popularisé cet âge de l’amitié ou de l’inimitié, il s’agit du SIDA. Trente ans précisément aujourd’hui qu’une publication médicale a porté à la connaissance du monde -à l’interrogation bien davantage à cette époque- la maladie qui, année après année, allait charrier devant elle 25 millions de morts.

Je me souviens très précisément, quelques semaines plus tard de son apparition en France : un petit « poster » d’un mètre sur deux lors d’une réunion scientifique faisait état de six cas de candidoses cutanées profuses dans un contexte particulier d’homosexualité et d’héroïnomanie. Nous en étions à l’heure des interrogations.

Bien des étapes ont passé. Le SIDA a ouvert une nouvelle pratique médicale : celle du soin à des malades totalement informés, quelquefois plus au courant de la dernière actualité que leurs médecins eux-mêmes, et dans les premières années pleinement conscients de leur sort et des délais qui leur étaient impartis. A Bordeaux, les malades étaient initialement principalement soignés dans mon service puis l’évidence est apparue qu’ils constituaient une spécialité en eux-mêmes où l’actualité allait très vite, et je n’ai plus pris en charge pour ma part que ceux qui présentaient une forme particulière de cancer cutané, la maladie de Kaposi.

Où en sommes-nous ? Le SIDA a paru se familiariser avec notre société en même temps que les progrès thérapeutiques qui font que dans nos pays riches la maladie n’est plus mortelle. La deuxième partie de la proposition précédent est une immense bonne nouvelle, la première ne l’est pas, car elle a fait se relâcher l’attention et les efforts de prévention.

Plusieurs éléments ont bouleversé le statut de la pandémie. Le premier, immensément positif, immensément impérieux pour les Etats, est que nous avons les moyens d’empêcher la contamination et donc de venir à bout de la maladie sans avoir encore de vaccin ni de thérapeutique radicale, en l’empêchant de se propager si nous investissons suffisamment, là où il faut et de manière coordonnée. Prévention, éducation sexuelle et relationnelle et plus encore le fait que les personnes traitées convenablement ne sont majoritairement plus contaminantes.

Cela n’ira pas sans efforts, ou plutôt sans poursuites des énormes efforts déjà engagés (de nombreux pays, comme le Cambodge d’où je reviens ont stabilisé ou réduit la prévalence de la maladie). Six millions de personnes ont accès aux soins, dix en sont encore éloignées dans les pays à ressources réduites ou intermédiaires. Dans les pays en grand progrès, l’accès au traitement n’est pas égal (les femmes en particulier sont défavorisées de ce point de vue aussi) et, si la première ligne de traitement est souvent accessible son coût ayant été réduit de 1000 à 100 dollars par an), ce coût reste très élevé pour les lignes thérapeutiques suivantes.

La féminisation de la pandémie est un deuxième élément majeur : la parité dans l’état sérologique ne sera combattue que par la parité politique. Cela parait presque une boutade, c’est aujourd’hui une exigence dont les pays en développement prennent toute la mesure et pour lesquels le SIDA peut constituer un moteur de l’évolution des mentalités. Changement des moeurs et des usages, éducation des filles, lutte contre la violence envers les femmes et les filles, âge de la nuptialité et de la grossesse… ne progressent que dans les pays où les femmes ont accès aux responsabilités et se portent en charge de faire évoluer les lois. En réalité, cette question illustre une fois encore l’éternelle question de l’antériorité de la poule ou de l’oeuf : les femmes plus éduquées arrivent plus vite aux responsabilités et oeuvrent pour l’éducation des femmes. Seulement on vient de comprendre qu’on ne pouvait plus attendre le progrès pas à pas et qu’il fallait forcer la parité politique pour accélérer le changement des moeurs et des comportements sans lequel la contamination ne sera pas maîtrisée. J’ai évoqué la question dans un précédent billet.

S’ajoutent deux questions sur lesquelles je reviendrai : le plus fort accès au dépistage dans tous les pays (un tiers des Français séropositifs ne le savent pas !) et… le rôle des religions.

Le SIDA est au coeur de l’évolution de nos sociétés et au coeur des relations internationales, en particulier du partenariat nord-sud. Les politiques y sont aussi utiles que les médecins ou plutôt, les uns ne peuvent rien sans les autres. Quelques aspects de notre politique nationale paraissent bien dérisoires en comparaison.

Machisme en politique : point ne suffit de dénoncer, il faut agir !

Alarmée par la révélation des faits, le témoignage de mes collègues, ma dure expérience de 4 années, je me suis résolue d’agir.

Je viens d’écrire au Président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer pour lui demander que désormais les députés ne soient pas rangés dans l’hémicycle à gauche et à droite selon leur appartenance politique, mais que les hommes soient d’un côté et les femmes de l’autre ; ou mieux, que les femmes soient devant et les hommes derrière.

C’est un premier pas dans la bonne direction que, malheureusement, nous sommes en train de prendre…

La responsabilité des Strauss-Kahniens

Sans « fuiter » mes contacts, je continue de promener mon bâton de pélerin pour appeler à l’Unité du PS (la présentation d’un « ticket ») ou -puisque je crains que le temps n’en soit déjà passé- à la limitation du nombre de nos candidats et à une charte de bonne conduite incluant la non-publication des soutiens.

Disons-le simplement : la responsabilité des Strauss-Kahniens, vis à vis des socialistes, de chaque militant, comme vis à vis des Français, est de concourir à cette unité d’un grand Parti qui n’a été que trop souvent atteint par la fièvre récurrente de la division. C’est aujourd’hui où nous sommes blessés et inquiets ce que nous attendons d’eux. Pas de présenter Pierre ou Paul.

Voilà pour moi une exigence forte. J’ai entendu Mosco tout de suite après la révélation de l’affaire, répondre à qui lui demandait s’il serait candidat ‘ »On ne succède pas à un homme dans ces conditions-là ». Le choc avait été salutaire. La dignité et l’élégance avaient prévalu.

J’ai dans mon pèlerinage un atout formidable : je ne brigue aucun sous-secrétariat d’Etat, pas la moindre ébauche d’un poste ici ou là, pas même le buzz d’une déclaration fracassante à l’encontre de ces mêmes Pierre et Paul ; Je peux contrarier l’un ou déplaire à l’autre sans dommage particulier que l’amitié que je leur porte et sans qu’ils doutent que je puisse y avoir d’autre intérêt que la responsabilité d’alternance que nous partageons tous.

Perte d’autonomie : la bataille du vocabulaire

Une bataille est déjà malheureusement perdue à l’occasion de la « grande concertation » menée par Roselyne Bachelot : celle du vocabulaire. La dépendance, mot impropre, négatif, limite stigmatisant a définitivement, j’en ai peur, délogé le mot juste : perte progressive d’autonomie.

« Dépendance » évoque en effet -et c’est le plus grave- une chute brutale dans un état d’aliénation irréversible. Il met radicalement de côté le plus grand espoir dont ce dossier est porteur : la prévention qui permet le recul de l’âge de cette dépendance, en particulier par la palliation des petites pertes d’autonomie progressives qui caractérisent le vieillissement.

O, pardon ! Je préfère à « vieillissement » « avancée en âge ». Non, « la vieillesse n’est pas un naufrage » (de Gaulle), si nous donnons A TOUS les moyens d’en prévenir le plus longtemps possible les méfaits. C’est ça l’enjeu.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel