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En direct : nouveau Président pour la 11ème fois

Madrelle !

Madrelle réélu Président du Conseil Général de la Gironde avec 50 voix contre 13 pour Yves d’Amecourt.

Avec beaucoup d’humour, Jean-Louis David mon presque voisin, me glisse « Ces scrutins à 50 voix près, finalement c’est très serré ! »

(pour les non Bordelais, Jean-Louis David est conseiller général UMP, alors qu’Alain David est tout aussi conseiller mais PS)

Notre plus belle victoire

Les plus belles victoires ne sont pas forcément les plus larges. La victoire du 2ème canton de Bordeaux, au regard des forces mobilisées à l’encontre de ma candidature, est certainement la plus belle pour moi comme pour mon équipe.

Tout d’abord parce qu’il s’agit du canton le 3ème plus à droite de notre ville, au coude à coude avec son quasi homologue de Bordeaux centre. Je l’avais ravi en 2004 à la droite alors qu’il y était scotché, comme la ville elle-même, depuis 60 ans. Aux dernières municipales, ce canton avait élu Alain Juppé à 59%. La sociologie est pesante à Bordeaux et la bousculer n’est pas aisé. Nous y sommes parvenus pour la 4ème fois.

Mais surtout bien sûr parce qu’Alain Juppé l’avait choisi pour en faire le territoire de sa revanche et y avait concentré tous les moyens à sa disposition : accord d’avant premier tour avec le modem et le nouveau centre pour que sa candidate soit la seule à droite, forte présence personnelle du début à la fin de la campagne, y compris dans les bureaux de vote, mobilisation de tous les moyens et les élus municipaux. La défaite d’Alain Juppé est courte, mais au regard des forces mises en oeuvre, elle est marquante.

En corollaire de cette profusion d’élus en face de notre équipe de militants, tous bénévoles, sans emplois institutionnels, des moyens de campagne bousculant les principes même de la démocratie m’ont instruite plus que les dix années précédentes des pratiques politiques que j’exècre et qui ne sont pas pour rien dans le fait que les électeurs boudent les urnes.

Affiches diffamatoires, propos du même tabac, attaques personnelles distillées à l’occasion de réunions d’appartements, viles injures à mes proches sur les blogs des adjudants de la candidate ump et enfin insinuations -dont j’ai précédemment rendu compte- sur mon intégrité professionnelle ont été répandues à un point que plusieurs personnes des rangs mêmes de la droite m’en ont informée.

Je cite un de ces propos, relevés à la fois sur des affiches et dans des blogs : mon père aurait été un préfet « de droite ». Sans doute ne savent-ils pas (et pour cause : ce n’est sous ce gouvernement bien souvent plus le cas) qu’un préfet n’est ni de droite, ni de gauche, il est et doit être un serviteur de l’Etat.

Un serviteur de l’Etat, pas du chef de l’Etat. Pas non plus du sous-chef.

Mon père a été 33 ans adhérent du Parti Socialiste, en tant que citoyen. En tant que Préfet, il servait l’Etat et les principes républicains, ceux-là mêmes qui lui avaient permis de devenir préfet.

Le plus inquiétant a été l’intense « phoning » pratiqué aux derniers jours de campagne. Un de mes amis du milieu médical et de sensibilité centre droit a reçu dans une même journée cinq appels différents, dont l’un, très direct et que l’on m’a cité plusieurs fois « puis-je compter sur votre vote ? »

Il a répondu « vous pouvez compter sur le fait que j’aille voter, c’est tout ».

Un degré supplémentaire a été passé avec la recollection dans les bureaux des noms des personnes qui n’avaient pas encore voté afin de pouvoir les appeler et les soumettre à pression. Nous avons vu ainsi arriver, principalement dans les bureaux réputés de droite, un afflux considérable entre 18 et 20 heures. Un vieil homme dont je tais le nom est ainsi arrivé dans un centre de vote « on m’a appelé pour aller voter, mais je ne sais pas où. Est-ce que vous pouvez me dire où elle est mme Cazalet ? »

Ce sont ces flots de fin de journée qui ont réduit la différence qui se présentait, avant 17 heures, de manière beaucoup plus positive.

Contre ces vents et ces marées mauvais, interrogeant la démocratie, nous avons gagné. Je savais cette campagne difficile, et j’y suis allée pour cela, pensant que c’était à moi de défendre ce canton si chèrement acquis en 2004, mais je ne l’imaginais pas si malsaine, si pleine de fiel, nourrie à je ne sais quelle rancoeur, de je ne sais quel mauvais combustible qui est le contraire de ce que doit être la politique.

Nous avons gagné, et parce que ce fut la plus difficile, cette victoire est notre plus belle victoire.

ELECTIONS CANTONALES : J-1

J’invite chacun et chacune à s’exprimer par son vote. C’est un droit chèrement acquis, quelquefois au prix de la vie, toujours au prix de batailles qui sont autant de combats pour la liberté, lq démocratie et l’égalité des femmes et des hommes.

Le deuxième tour des élections cantonales a cette année une particulière importance, à la fois nationale et locale. Les résultats du 1er tour nous commandent d’en faire une marche montante dans la perspective des prochaines échéances, si décisives pour notre pays.

Maintenant et comme il nous est indiqué pour respecter la gravité et le besoin de réflexion le jour précédent le vote, nous interrompons tout échange sur ce blog. Merci à tous

La démocratie mérite mieux, la situation des Français aussi

Une campagne difficile, non sur le terrain, mais sous le terrain.

Depuis des semaines déjà, alimentée en sous-mains, par des blogs, des commentaires sur facebook, des insinuations, puis des injures, des affirmations mensongères, des mises en cause de mes proches, ont entretenu une campagne souterraine malsaine, médiocre, pas à la hauteur des enjeux de notre pays.

Des personnes de droite en ont été choquées et m’en ont prévenues. D’autres, de la même tendance, mais peu portées sur les attaques personnelles et en connaissant le caractère mensonger m’ont transmis des mails et m’ont apporté des affiches ou des tracts.

C’est aujourd’hui, alors qu’il n’est plus temps de répondre, une attaque professionnelle. J’aurais travaillé « pour le laboratoire Servier, ce qui est étonnant pour une socialiste ».

J’avais décidé de ne m’ouvrir de ces attaques toutes mensongères et à n’en saisir la justice qu’à l’issue de la campagne tant je hais ces pratiques politiques et trouve qu’elles salissent ce à quoi je consacre chaque jour et chaque heure de ma vie, comme je m’y suis engagée après mon élection de 2007. La formulation de cette dernière attaque est un comble de médiocrité.

Dans le cadre d’une étude pluricentrique contrôlée mon service a analysé, dans le cadre de la recherche clinique du CHU, une molécule du laboratoire Servier, la fotemustine, seule molécule à traverser la barrière hémo-méningée et à soigner les métastases cérébrales de mélanome. Cette étude contrôlée, c’est à dire répondant aux critères très stricts qui entourent la recherche cancérologique, partagée par les centres en pointe dans le traitement du mélanome (Gustave Roussy, Marseille, Nantes..) a montré un léger bénéfice de cette molécule dans le cas précédemment signalé. Elle n’a été à l’origine pour moi d’ aucun bénéfice personnel, pas un centime, et j’en ai rapporté, dans toute leur rigueur, avec mes co-auteurs les résultats dans la presse scientifique.

Utiliser les manquements à l’éthique du laboratoire Servier dans le drame du médiator à des fins politiques est une insulte aux équipes médicales et scientifiques qui se battent pour les malades, une insulte aux malades eux-mêmes et dans le cas à ceux qui, à un stade avancé de la maladie, ont pu bénéficier d’une amélioration transitoire.

J’avertis les services concernés de cette attaque ainsi que l’université et le CHU de Bordelaux. Que le vil personnage à l’origine de cette attaque et ceux qui l’ont couverte sachent que les médecins qui participent à une étude de cet ordre ne sont ni socialistes, ni quoi que ce soit d’autre que scientifiques.

Tout cela est misérable. Dans aucune autre campagne, je n’ai constaté un aussi médiocre niveau de débat. Où est la prise en considération des Bordelais, le respect des habitants de mon canton, qui souffrent et aux côtés desquels je suis.

La Démocratie mérite mieux, la situation des Français et celle de notre pays aussi.

Une campagne jamais aussi difficile, mais jamais aussi utile

Une campagne difficile, très difficile, en face d’une débauche de forces municipales. A peine suis-je dans une rue, qu’on me prévient que deux conseillers municipaux sont dans une autre, deux autres dans une troisième, la candidate et un autre encore -quand ce n’est pas le Maire- dans une quatrième;.. Et l’on sait que la majorité municipale est forte en nombre, bien au delà de la juste représentation de la ville qui a voté pour 54% à gauche lors des dernières présidentielles.

Ce n’est pas la seule raison de difficulté, mais ce n’est pas ce soir ce que je veux retenir. Les résultats du 1er tour, nationaux et locaux, nous ont appris que le plus grave n’était pas dans cette pratique discutable de la démocratie. Notre pays a mal, mal de ces presque dix ans de pouvoir ump, mal de cet incroyable mensonge qu’a été toute la campagne du candidat Sarkozy, mal de voir la vie rétrécir chaque jour pour tant d’entre nous, mal de ne plus voir ni entendre une parole qui donne envie de redevenir pionnier dans un pays désormais en friches.

Je n’ose penser bien évidemment, qu’à mon niveau, au niveau de mon territoire si bien sillonné, mis en réseau, par ce pouvoir depuis trop longtemps en place, ma seule parole, tous ces moments où j’essaye de perfuser ce que je sens très fortement au fond de moi, suffit. Pourtant je le crois utile et nécessaire. Pourtant, chaque jour, je remets sur le métier cet exercice qui est un mélange de fraternité et de pédagogie : non, la politique, ce n’est pas ce qu’on vous montre depuis des mois, la politique, c’est aider la vie, partager de la force, travailler ensemble, faire aboutir des projets dont on croit qu’ils sont bons.

Dur. Dur parce qu’ils sont si peu nombreux à montrer l’exemple de cet irrésistible mélange d’énergie et d’intelligence que Stephane Hessel nous a fait éclater au visage. Pas besoin de chercher plus loin la raison du succès de son petit livre, ni de son lumineux charisme. Il met son énergie à tout autre chose qu’à une stratégie personnelle dont il n’a cure, et son intelligence au réveil de la conscience collective.

Cet homme lumineux me fait le cadeau de sa confiance, peut-être même de son amitié. Comme l’a fait Jacques Delors. Je suis quelquefois « sans bâtons » (c’est le sens originel du mot « imbécile ») devant les petits coups tordus qui sont mis sur mon chemin, les injures distillées ici ou là, mais l’exemple de ces deux -là, de quelques autres qui m’entourent, me remet -comment dire ?- : droite dans mes ballerines .

Jamais nous n’avons eu autant besoin de politique pour faire prendre le bon tournant à notre pays en ce début de siècle. De plus en plus, je suis persuadée que c’est maintenant, maintenant précisément, dans ces quelques mois à venir, que nous pouvons redresser ou subir, réunir, cristalliser nos forces ou nous dissoudre comme un sucre dans le flot des civilisations qui passent.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel