Le rouge panache du député Patrick Roy
Superbe courage de notre collègue et ami Patrick Roy, député du Nord, qui nous a rejoint aujourd’hui à l’Assemblée alors qu’il est hospitalisé et entre deux séances de chimio.
Patrick Roy est très connu des fidèles des séances de questions d’actualités : c’est le député à la veste rouge et à la voix de stentor qui rappelle régulièrement aux Ministres les revers de leurs attributions. Quand on annonce par exemple le Ministre du travail, il n’hésite pas à ajouter: « et du chômage ! »
Mais ceci n’est que l’écume des choses. Patrick est aussi Maire de la commune la plus pauvre de France, Denain, et quand il parle des méfaits sociaux de la politique gouvernementale, nul ne peut douter de sa sincérité et de son engagement. Même chose quand il évoque le drame de l’amiante. Denain est voisine de Dunkerque, où était débarquée l’amiante. Patrick est là pour nous rappeler que, chaque semaine, dans le journal local, il y a aujourd’hui encore l’annonce de trois ou quatre morts dues à l’amiante.
Patrick est le Steve Jobs de l’Assemblée nationale ; il y a quelques semaines à peine, il a appris qu’il était atteint d’un cancer du pancréas. Son visage, d’une semaine à l’autre, m’avait frappée. Il a été aussitôt hospitalisé, un premier traitement essayé. On ne lui a pas caché que c’était sans espoir.
Et puis… Les médecins se sont concertés et lui ont proposé un essai thérapeutique. Et de semaine en semaine, Patrick va mieux.
Fatigué, fatiguable, mais surtout formidablement courageux et ayant compris qu’il pouvait être porteur de message pour tous les malades. Tout ce qu’il a exprimé ce matin devant les caméras de M6 et de France 2, c’est un message de combat, d’effort et d’espoir.
Je l’ai remercié aussi du message qu’il envoyait aux cancérologues. Ces soldats de l’ombre (pour la plupart, très éloignés des caméras et de toutes les sortes de médias) qui jouent en permanence sur un double front : être à la pointe du savoir et perfuser leur énergie à ceux qu’ils soignent. Il n’y a pas de forfanterie personnelle à leur rendre moi aussi hommage. Pour poursuivre cette comparaison militaire, ils sont un corps d’élite et cela a été (et reste) pour moi une force de travailler au milieu d’eux.
Patrick suit l’actualité, a promis de reprendre le 15 mars dans l’hémicycle. Il reconnait d’ailleurs s’être engagé auprès du Président Bernard Accoyer qui l’a accompagné d’une grande sollicitude dans sa maladie, à être, toute une séance durant, exemplaire et à ne reprendre de la voix que le lendemain.
On t’aimait déjà avant Patrick, mais on n’avait pas d’occasion de te le dire. Les humains, c’est bête, bien souvent balourd, et ça ne sait pas toujours dire ce que ça devrait.
Et même écrire, c’est pas toujours facile…