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C Pождеством Xристовом !

Sous sa barbe fleurie et à l’instar des espions russes, le Père Noël a bien des identités et mieux qu’eux, il résiste aux changements de régime de tous ordres.

Le socialisme soviétique ne lui a pas fait de cadeaux, ce qui est bien injuste à l’égard d’un Père Noël dont c’est justement le job. Délogé de la date de Noël et invité à n’entreprendre le tour du pays (ô combien vaste) que huit jours plus tard, interdit d’églises, renommé et relooké, le Père Noël est devenu le père Givre ou le « distributeur de cadeaux » (Ded Moroz ou Diedouchka Moroz pour les plus affectueux). Ni la barbe, ni la fourrure ne lui furent interdites, ce qui est quand même le moins eu égard à son habitat ordinaire dans le Grand Nord sibérien. Curieusement, la fourrure autorisée était grise, et le manteau ne redevint rouge que depuis peu avec l’ouverture au libéralisme. Allez-y comprendre quelque chose.

Ded Moroz a pourtant gardé dès son avènement officiel en 1936 des pouvoirs que le regretté Staline ne devait guère approuver tout en lui enviant. Parmi eux, le pouvoir de geler tout ce qu’il touche du bout de son bâton. Et bien sûr celui de transporter sur un modeste troïka, tirée selon les contrées par trois rênes ou trois chevaux blancs assez de jouets pour des millions d’enfants russes qui lui écrivaient dans autant de langues inapprenables qu’en compte ce pays. On comprend qu’il était à la tête d’ une sorte d’Isba de Babel, remplie de traducteurs ousbekhs, azerbaïdjanais ou kirghizes, capables de traduire dans la langue de Pouchkine des lettres venues de partout.

L’Isba, la troïka, le village entier sont toujours là et je vous en donne bien volontiers l’adresse : 16 2390 VELIKI USTJUC. C’est un peu loin, un peu froid, l’hôtellerie n’est pas ce que l’on serait en droit d’espérer, mais 200 000 personnes font chaque année le voyage soit pour remettre le courrier en main propre (les postes russes ne sont guère sûres, ni diligentes), soit simplement pour avoir quelques garanties pour les livraisons.

Le problème aujourd’hui est que l’Eglise orthodoxe aimerait bien récupérer un Père Noël plus décent, travaillant sous son nom, ayant lu les textes bibliques, reconnaissant le 25 décembre pour ce qu’il est et acceptant de se mettre en route huit jours plus tôt. C’est pas gagné. Ded Moroz, comme tous les Pères Noël, n’est pas jeune, a pris ses habitudes et à part le passage à l’uniforme rouge, il ne manifeste aucun désir de rallier l’orthodoxie quelle qu’elle soit.

Une concession pourtant, qu’il doit à sa fille (car ce Père Noël est marié et pas avec n’importe qui, mais ça je vous le raconterai plus tard) : il a ouvert un site internet dont je me fais un plaisir de vous donner l’adresse

Malheureusement, les vieilles habitudes ne se perdent pas si vite, il faut pour y pénétrer un mot de passe délivré sur demande particulière par le Kremlin.

Très beau, très doux Noël, pour tous les enfants, grands et petits, qui sont bien sages ou aspirent seulement à le devenir.

Incorrigibles

Ils ne comprennent rien et surtout ils ne veulent rien comprendre, les députés ump qui viennent de déposer des amendements annulant l’effort de transparence financière que porte le texte qui viendra demain en discussion à l’Assemblée.

Ce texte prévoyait de punir de deux ans d’emprisonnement le fait d’omettre sciemment de déclarer une partsubstantielle de ses revenus à la commission pour la transparence financière de la vie politique. Cette commission a pour but de vérifier la situation patrimoniale des élus en début et en fin de mandat pour identifier des enrichissements excessifs et inexplicables par leur revenus légaux.

Les députés ump vont plus loin puisqu’ils ôtent aussi la possibilité de demander à l’administration fiscale la communication des déclarations d’impôt et d’ISF des élus en situation incertaine. Autant dire qu’ils lui enlèvent toute capacité d’investigation et tout pouvoir.

Quoi de plus normal pourtant ? Il serait au contraire des plus simples que chaque député transmette en début et en fin de mandat copie de sa déclaration d’impôt. Notons que la commission n’a d’autre but que de pointer des enrichissements « substantiels » et dont l’explication ne peut être trouvée dans des revenus attendus et explicables.

Ce sont les mêmes qui ont rejetés sans même permettre le débat nos deux propositions de lois ; l’une « pour une république décente » relatives aux conflits d’intérêts pouvant concerner les élus et les Ministres ; l’autre visant à limiter les dons maxima par personne physique à 7500 euros pour tous partis confondus, au lieu de « par parti », ce qui empêchait de cumuler les dons par le biais des micros-partis.

Ce sont les mêmes aussi qui, devant les caméras, au lendemain des scrutins, viennent pleurnicher sur la hausse de l’abstention. Il n’y aura pas de reprise de la participation populaire sans mesures exemplaires de moralisation et de transparence.

Gens du voyage : la loi doit défaire la loi de discrimination de 1969

On se souvient des « événements de Bordeaux », quand les gens du voyage, sous le coup de l’indignation après les propos stigmatisants de Nicolas Sarkozy, avaient bloqué le pont d’Aquitaine. L’affaire avait évolué très favorablement grâce au sens de la responsabilité de toutes les parties. Elle a eu le mérite de mettre lumière les discriminations qu’ils subissent tant en matière de disponibilité des aires d’accueil et d’éxercice de leurs droits civiques. Comment demander à un groupe de respecter la loi alors qu’on la transgresse à leur égard ?

En tant que citoyens français et européens, les gens du voyage titulaires d’un passeport peuvent circuler librement dans toute l’Europe. On ne sait pas assez qu’il en va tour autrement en France, où ils doivent, dès l’âge de 16 ans, être détenteurs d’un *carnet de circulation *justifiant de leurs moindres déplacements et leur imposant la contrainte assez humiliante de la présenter régulièrement aux autorités administratives.

De plus, contrairement aux personnes sans domicile fixe qui bénéficient du droit de vote dès lors qu’elles sont domiciliées depuis 6 mois dans une association dont le siège social tient lieu de résidence, les gens du voyage doivent justifier d’un rattachement d’au moins 3 ans dans une commune pour pouvoir exercer leur droit de vote. Les uns ne sont pas supérieurs aux autres, ni inversement mais un même traitement doit leur être appliqué.

Ces mesures discriminatoires, contraires au principe républicain d’égalité, ont été instaurées par la loi 3 janvier 1969 relative à l’ « exercice des activités ambulantes et au régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe ».

Nous sommes un petit groupe de députés socialistes qui venons de déposer une proposition de loi visant à abolir ce texte de 1960, dans l’exigence où nous devons être de rétablir l’égalité des droits.

Conseil de quartier Grand Parc-Jardin public : tout ça pour ça !

Treize conseillers municipaux sur le pied de guerre, dont une députée, deux gardiens à l’entrée, une séance de « répétition » des troupes ump jeudi dernier, le Conseil de quartier du Grand Parc a eu droit ce soir aux petits plats dans les grands entre tous les conseils de quartiers bordelais !

Beaucoup, comme moi, s’interrogent sur l’origine de l’expression « les petits plats dans les grands ». Les mères de famille moins que les autres : après un grand repas, l’empilage de vaisselle donne raison à cette interrogation cruciale.

C’est ce qui nous était servi ce soir : en l’absence du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, l’adjoint au Maire coordinateur et quelques autres, la conseillère municipale « spéciale » et députée, les conseillers municipaux simplex étaient venus en grand aréopage consolider l’adjointe de quartier sur un front indéfini, mais sans doute réel, dans l’attente de l’arrivée de l’ennemi du sublime ouvrage « le Désert des tartares ».

Au moins fût-ce (moi aussi je mets les petits plats linguistiques dans les grands), fût-ce donc, l’occasion de placer enfin le Grand Parc au coeur de la ville, comme il l’a été dès sa conception entre 1960 et 70. Et jamais depuis 1995.

Dans les derniers conseils de quartier auxquels j’ai assisté, un (Nansouty-St Genès), voire deux (Victor Hugo), voire trois, étaient assignés à résidence à la table des orateurs. N’ayant pas forcément quelque chose à dire, mais là.

Ce soir, neuf à la table (ce qui a immanquablement évoqué les prises de paroles de Krasucki ou de Marchais au miileu du Bureau politique du PC) et quatre autres judicieusement disposés dans l’assistance, dont le jeune modem Fabien Robert et la brillante Alexandra Siarri, star des centres d’appel dans le civil.

J’oublie le principal, mais dont rien n’a été dit de sa récente et enviable promotion. Didier Cazabonne. Le Président d’honneur du modem girondin, a eu en effet l’honneur, pour la toute première fois, de venir au Grand Parc. Rien n’a été dit de son accession, assez peu unanime, tant dans les rangs de l’ump que dans ceux du modem, au titre envié de « remplaçant » de la candidate conseillère générale Anne-Marie Cazalet.

Tout ça pour quoi ? Pour présenter une nouvelle fois au public le projet de jardins partagés au Parc Rivière. Troisième conseil de quartier où l’on en parle mais, c’est promis, la concertation visant à leur mise en place va commencer le 15 décembre prochain. Ouf, nous ne sommes pas venus pour rien !

Qui avait lu dans le programme « avenir du patrimoine bâti du quartier » l’annonce du projet de salle des fêtes est reparti bredouille. Lui, viendra entre le 1er février et le 15 mars. Devinez pourquoi ? Le reste du conseil de quartier n’était qu’édition réchauffée de futurs inventaires de patrimoine ou rapports de l’agence a’urba.

Pardon aux lecteurs de ce blog qui ont le tort de ne pas habiter dans le canton Grand Parc-Jardin public dont je suis l’élue et candidate à le rester à l’occasion du scrutin du 20 mars prochain. Ceux-là perdent un grand moment de politique, mais qu’il n’hésitent pas à nous rejoindre, fût-ce par la pensée : ce sera notre plus belle campagne !

Que signifie la bulle immobilière ?

L’augmentation vertigineuse des prix de l’immobilier dans les grandes villes constitue une alerte économique, fiscale et sociale de première grandeur.

Une constatation d’abord : la majorité des Français vivent aujourd’hui dans les grandes villes, et une importante part d’entre eux à Paris. Cet état de fait s’accentue régulièrement et continuera de s’accentuer.

Le premier constat est surtout valable pour les plus grandes de nos villes : l’augmentation de l’immobillier ancien veut d’abord dire qu’il est majoritairement acheté par les étrangers qui tirent les prix vers le haut. Une cause : nous ne produisons plus assez de richesse pour pouvoir acheter nous-mêmes. Deux conséquences : nous cédons la plus belle partie de nos villes à des capitaux qui ne sont pas les nôtres et nous désertifions les centres villes car ces achats correspondent le plus souvent à des résidences temporaires. « Désertifier » n’est sans doute pas le bon mot étant donné la densité dans les centres villes. Mais nous les privons de vie réelle.

Deuxième constat, sans doute le plus cruel. Seul le patrimoine peut désormais acheter. Les logements anciens de centre ville qui sont encore achetés par ceux qui habitent et qui travaillent dans ces villes, le sont par ceux qui possèdent déjà des biens et dont les moyens financiers leur permettent de les échanger pour un plus grand ou un mieux situé en revendant le précédent. Rarissimes sont ceux qui peuvent acheter « ex nihilo ». Les prix ont atteint de tels niveaux que même l’emprunt sur de très longues durées ne permet plus d’y accéder.

Parallèlement à ce constat, nous avons subi en 2007 une baisse des droits de succession. Je dis bien « subi », car ceux-ci sont une des armes principales de redistribution de la fortune. L’impôt actuellement taxe notablement le patrimoine mais faiblement sa transmission. Le bouclier fiscal empêche que la taxation du patrimoine amène à sa vente et la redistribution connait ainsi une lourde panne.

Les conséquences fiscales sont évidentes et nous devrons plancher très vite, si nous accédons au pouvoir, sur une réforme globale donnant du sens à la redistribution.

La troisième conséquence est la plus grave en profondeur. La bulle immobilière est un formidable agent de ghettoisation et d’exclusion sociale. Elle est aussi un agent de révolte et un vecteur de déflagration sociale. Qui ne l’entendra pas la prendra en pleine figure.

Que faire ? La loi peut-elle quelque chose ? En partie sans doute, par une politique de réserve foncière, de priorité absolue de vente des biens d’Etat et des biens communaux à destination du logement conventionné. En étendant les contraintes du PLH (20% d’habitat social dans chaque ville) aux quartiers. Il ne sert en effet de rien d’imposer cette règle à l’ensemble du territoire d’une commune, quand celle-ci a déjà des zones d’habitat social. Comme à Bordeaux, c’est là que la municipalité en construit (très insuffisamment), mais cela ne règle en rien la question des ghettos.

Une fois encore aussi par une politique fiscale tout à l’envers de celle que ce gouvernement a déjà faite et menace d’aggraver.

Enfin, bien évidemment, en votant.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel