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La grande braderie des contrats aidés

Supercherie et mystifications tombent en pluie sur ces six derniers mois de pratique gouvernementale. Elles n’y ont jamais manqué au cours des cinq années précédentes, mais leur concentration pré-présidentielles dépasse le raisonnable.

La grande braderie des contrats aidés atteint de ce point de vue une sorte de sommet :

Une circulaire officielle du Ministre Xavier Bertrand, en date de décembre 2011, demande à tous les services de l’Etat de concentrer la grande majorité des 340 000 contrats aidés financés pour l’année 2012 sur les premiers mois de cette année.

C’est faire d’une pierre trois coup :

– dégonfler d’autant les chiffres du chômage en faisant passer les demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité) en catégorie E « plus bénigne » (personnes ayant une activité liée à un contrat temporaire et financée par l’Etat.

– montrer que l’Etat agit et que les dispositifs qu’il a mis en place sont un succès

– vider l’enveloppe des contrats aidés budgétés pour l’année au cas (pas totalement improbable..) où l’actuel Président ne serait pas « sortant » mais « sorti ».

Ainsi, celui-ci n’aurait pas sur les bras pendant sa campagne l’encombrant paquet de trois millions de chômeurs de catégorie A. Et pourrait continuer d’expliquer comme il l’a fait à Marseille que « non, mille chômeurs de plus chaque jour, ce n’est en aucun cas une explosion du chômage ! »

La vague et le galet

Nous sommes avec Alain (Juppé) des amis d’Hossegor, aimable village des Landes doué d’une double qualité : affronter l’océan de plein fouet et bénéficier du calme lénifiant d’un lac marin.

Disons-le, sans en tirer de conséquences politiques susceptibles d’ébranler la planète : Alain est ami et riverain du lac quand je lui préfère et de beaucoup la sauvagerie multi-séculaire de l’océan.

La preuve de cette différence d’option et de choix fondamentaux est définitivement administrée dans une comparaison osée de l’Hossegorois lacustre : « Nicolas Sarkozy est une vague puissante » quand « Hollande est un galet qui s’use ».

Pourquoi pas ? Je me suis amusée déjà que Juppé ait vu à Marseille un « Sarkozy déclarant son amour à la France » quand son ancienne ministre Corinne Lepage voyait « une déclaration pleine de violence ».

Deux conceptions de l’amour sans doute.

Je reviens à vague et galets. Pourquoi pas cette comparaison, après tout ? J’irais presque jusqu’à la légitimer en connaisseuse ancienne de l’océan et des galets qu’il charrie dont je ne résiste pas à ramener à chaque promenade quelque exemplaire dans ma besace.

La vague, quelquefois spectaculaire, retombe et s’écrase en quelques secondes. Le galet met des décennies, voire des siècles à s’user.

Dans le domaine qui nous occupe, je préfère un Président durable.

Avant de faire justice, la fiscalité fait recette

Superbe succès ce soir à Bordeaux de notre réunion publique « fiscalité ». Les Français ont compris qu’il s’agissait du noeud gordien de l’éxercice de l’Etat. Pas de République sans justice, pas d’Etat sans claire gestion de l’argent public.

Ils ont compris aussi qu’ils avaient été bernés pendant 5 ans. Toute récente députée en 2007, je n’oublierai jamais la présentation de la loi TEPA par Mme Lagarde : un « choc de croissance » et un « choc de confiance » devaient immanquablement suivre sa mise en application. Ce n’était pas crédible. Ses trois éléments moteurs, bouclier fiscal, défiscalisation des heures supplémentaires, réduction des droits de succession pour des patrimoines élevés, allaient tous les trois en sens contraire de la justice et de la confiance. On a vu la suite.

Les Français comprennent aussi l’enfumage qui va avec les dernières cartouches tirées par Nicolas Sarkozy et le Gouvernement en place : TVA dite sociale, prime pour l’emploi, tout cela n’est que mystification, habillage de mots trompeurs, que ne peuvent avaler que ceux que la complexité de la fiscalité déroute ou tient carrément à l’écart.

Ils ont envie de savoir. Ils ont envie de comprendre et de juger.

Et c’est ce qu’ont fait deux heures durant mes experts, le Pr Edwin le Héron, l’inspecteur divisionnaire des finances publiques Bernard Blanc. Pédagogues quand le sujet était technique, politiques quand il s’agissait de l’élever au dessus de la technicité, pour comprendre les enjeux macro économiques qu’impliquent la question.

Comme disent les théâtreux, le succès de la soirée est venu aussi de l’intelligence du public. Remarquables questions sur la fiscalité locale, l’évasion fiscale, les raisons fiscales de l’enchérissement du foncier et des loyers et aussi ces fameuses « niches » si délétères qui ont fait perdre à l’Etat la maîtrise de sa gestion.

Car c’est là la question essentielle. En remplaçant les subventions (trop visibles) par des défiscalisations (plus insidieusement séduisantes), lesquelles amènent souvent le contribuable à payer deux fois (une fois pour financer les avantages consentis, un deuxième fois pour éponger leurs effets délétères), l’Etat a perdu la maîtrise des comptes publics.

La clarté des propositions de Hollande, la mise au coeur de ses engagements de la réforme fiscale (ce qui n’est pas très sexy pour un candidat) relève de cette exigence d’explication et de justice où se trouvent aujourd’hui les Français.

Avant de faire justice, la fiscalité ce soir a fait recette. Le signe est de bon augure.

Le chemin de Damas

Pas un Français qui ne se sente révolté et révulsé à la lecture des exactions du Président Bachar El Assad contre son peuple. Pas un humain qui ne frémisse d’horreur quand il apprend que des enfants de dix ans sont mutilés avant d’être rendus à leurs parents, que d’autdres sont tués, que le soin aux blessés est empêché et les médecins qui s’y sont risqués sont torturés.. Liste non close.

Notre protestation doit être unanime. Voilà un vrai motif d’union nationale et ce matin sur France Inter François Hollande a proposé que tous les candidats s’expriment ensemble sur le sujet. Nous y souscrivons totalement.

Rappelons-nous que Assad a été invité à la revue de nos troupes le 14 juillet 2008, alors qu’il était déjà plombé non seulement par son exercice personnel du pouvoir mais par celui de son père, qui lui aussi a porté les armes contre son peuple ; mais ce que nous demandent les Syriens, ce n’est pas de regarder en arrière mais de nous réunir pour les défendre et les soutenir.

Individuellement, nous ne pouvons rien. Ensemble, notre condamnation d’Hassad, notre dénonciation de l’attitude de la Chine et de la Russie, empêchant toute intervention au noms des Nations Unies, a un sens et contribue à la pression exercée sur ces mêmes Nations Unies.

Que tous les candidats s’expriment dans le même sens, que nos Partis prennent l’initiative de nous mener tous ensemble sur le chemin qui amènera les Syriens à la liberté.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel