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TVA Sarkozy, question d’actualité au gouvernement

Monsieur le Premier Ministre

En cinq ans, le Président qui avait promis de ne pas augmenter les impôts a organisé une véritable hémorragie fiscale à l’encontre des classes moyennes. Des franchises médicales à la taxe sur les mutuelles, ce sont 40 taxes qui se sont ajoutées à l’envolée des prix du gaz, de l’électricité, de l’essence et des produits alimentaires.

Cette politique de ponctions répétées trouve aujourd’hui son couronnement avec l’augmentation de la TVA, l’impôt unanimement reconnu comme le plus injuste parce qu’il impacte les revenus d’autant plus fortement que ces revenus sont faibles : 14% du revenu d’un salarié payé au smic, 5%, trois fois moins pour les hauts revenus.

Les premières victimes de ce nouveau prélèvement seront les chômeurs, les retraités, les bas salaires.

Il faut que les Français sachent que votre projet de loi n’est qu’un habile transfèrt sur la consommation des ménages des cotisations familles versées par les entreprises.Et ce sont ainsi les classes populaires qui vont ainsi financer les prestations familiales des plus riches.

Comment pouvez-vous pratiquer à ce niveau la politique du pire à l’égard du peuple, ce « peuple » dont on nous annonce qu’il va servir d’alibi à la déclaration de candidature présidentielle.

Alors nous vous le disons fortement : nous ne prêterons pas la main à une injustice aussi flagrante, un ce baroud de déshonneur et de dernière heure.

Et nous porterons à ses côtés ce qui sera une des premières mesures de François Hollande: de revenir sur cette loi et de faire de la fiscalité un instrument de justice sociale et non, comme vous le faites, son exact contraire.

Emmanuel Kant, Sarkozy et les valeurs

Homme de haute culture, Nicolas Sarkozy sait qu’il faut « bien penser pour bien faire ».

Cet adage, multiplement traduit, diversement compris, constitue un des premiers slogans politiques en faveur des « Valeurs ». Tout ancien qu’il fût, il n’a pas échappé au petit Nicolas ni à ses équipes.

Nous ne pouvons agir sans avoir quelque raison pour cela, et plus profondément encore, nous ne pouvons agir sans penser que ces raisons sont bonnes et qu’elles peuvent, voire qu’elles doivent, être érigées en principe de toute action.

Kant bien sûr. Ce qu’il n’a pas dit pourtant, mais il aurait dû : tout homme politique pour être compris doit être capable de dire ce qui l’anime et de mettre son action en perspective de ce qu’il énonce.

Travail, responsabilité, autorité, famille, un poil de laïcité, non pas positive mais sélective, voilà donc ce qui fait courir Sarkozy. Des esprits chagrins diront : ce ne sont pas des valeurs, mais des mots clefs. D’autres plus chagrins encore, ajouteront que ces mots sont assez éloignés de notre belle triade républicaine. Seule la laïcité figurerait utilement comme 4ème mousquetaire au fronton de nos bâtiments publics mais il n’est alors pas certain que les propos du Président sortant au cours de son mandat viennent y satisfaire.

Le travail, instrument d’équilibre et d’épanouissement personnel pour la gauche, a été réduit par ce même Président en 2007 à un moyen de « gagner plus ». Il est aujourd’hui, encore plus gravement, réduit à son coût, qu’il s’agit de diminuer et de diminuer encore, ce qui ne parait pas le plus sûr moyen de le valoriser et de le mieux considérer. « Tout ce qui peut alléger le coût du travail, récompenser l’effort, faire la différence avec l’assistanat, doit continuer à être mis en oeuvre systématiquement » : la logique de la phrase échappe complètement. Est-il question des salaires faramineux des managers de grands groupes qui ont radicalement, douloureusement, dévalorisé le travail de tous les salariés? Que peut penser un ouvrier au smic de la valeur de ce qu’il fait quand, au bout de la chaîne son patron gagne 500 fois son salaire ?

De « responsabilité », je n’ai trouvé trace dans l’entretien « accordé » au Figaro magazine et je n’ai guère le coeur à commenter plus avant ce qui n’est qu’une inscription dans les pas du discours lepéniste. Pour autant, le texte mérite d’être lu parce qu’il est au contraire de ce qu’il affiche et qu’il ne dessine aucune vision ni de la République, ni de la place de l’humain dans cette République. C’est une conversation de dîner en ville entre élitocrates de l’argent et du pouvoir.

Et pourtant des « valeurs », des raisons de penser que les décisions prises sont bonnes, qu’elles vont quelque part, que les efforts demandés ont un sens, il nous en faut. Si le discours du Bourget a si fort marqué les esprits, c’est qu’il en a dégagé deux, l’égalité et la justice, qui l’une et l’autre ont totalement fait défaut au cours des années précédentes.

Je crois que François Hollande gagnera parce qu’il sait susciter la confiance et qu’il sait la porter à un niveau suffisant. Et je crois que nous gagnerons, au delà même des élections, si nous rendons visibles, si nous incarnons, les principes de notre action. Le vieux Kant avait raison.

France Allemagne : le pacte des chefs de partis

Une image a marqué l’histoire : la haute stature du Général de Gaulle à côté d’Adenauer, petit et frèle, scellant à Reims la réconciliation franco-allemande

Cinquante ans après, les silhouettes, leur taille respective, ne sont plus les mêmes et le changement de proportion dit plus qu’un long discours. La France n’a plus, sur aucun plan, le port et stature du Général et la Chancelière Merkel vient aujourd’hui en soutien électoral du candidat Sarkozy, contrevenant en cela aux principes des chefs de gouvernement allemands de n’intervenir dans aucune des campagnes électorales de leurs voisins.

Est-ce raisonnable ? Est-ce utile ? Et à qui ?

« Raisonnable » n’est pas le mot juste. « Est-ce du niveau d’un chef de gouvernement ? » est plus approprié. Mme Merkel a donné la réponse elle-même en disant qu’elle se présenterait aux meetings de Nicolas Sarkozy « en chef de parti ». Alain Juppé le confirme explicitement en soutenant qu’ « il est tout à fait naturel que Merkel soutienne Sarkozy ».

Je diverge radicalement de l’avis du Ministre des Affaires étrangères : Mme Merkel, chef de gouvernement en exercice, représente aux yeux des Français l’Allemagne et non pas la CDU-CSU. Cet Etat, qui a à traiter avec tous ses partenaires européens quelle qu’en soit la majorité n’a pas à intervenir dans notre campagne électorale. Les Français, sensibilisés par l’overdose de références à l’Allemagne et le merkozisme que les deux chefs d’Etat tentent d’imposer, ne l’apprécient guère et à vrai dire, les Allemands non plus ; et ceci jusque dans le parti de la chancelière.

Auquel des deux est-ce le plus utile, si tant est que ça le soit ? Sarkozy ne peut faire campagne sur son bilan, ni sur son image à l’intérieur de nos frontières, plus rejetée encore que sa politique. Il lui reste la diversion, la succession d’écrans de fumée chaque fois que tombe un chiffre qu’il faut masquer, et le mirage d’une stature internationale. Il tente pour cela de se forger une position de garant de la solidité du couple franco-allemand, jouant en contrepoint du manque d’élan de la chancelière envers François Hollande.

Dans son intervention télévisée multi-chaines, Sarkozy a cité l’Allemagne 15 fois, mettant chacune de ses propositions sous protection germanique comme si invoquer à répétition les bons chiffres de l’Allemagne, avait la moindre chance d’améliorer les nôtres. Il tente aussi régulièrement de se présenter en partenaire égal, capable de rallier à ses vues une chancelière qui ne le démentira pas dans les médias français et jouera la bonne fille pour le présenter face à nos micros comme un pilier du sauvetage de l’euro.

La présentation est à l’inverse outre-Rhin. Merkel utilise Sarkozy pour imposer son autorité chez elle. Elle vend sa politique de rigueur en martelant que Sarkozy la partage et que si tous les deux vont dans le même sens, les autres les rejoindront. Elle redoute comme la peste la promesse de Hollande de renégocier le traité européen (qui devra être ratifié après l’élection présidentielle qui donnera pleine légitimité au nouveau Président) et aujourd’hui reconnaissons que la crainte de François Hollande constitue le lien le plus solide entre les deux compères.

Merkel en tant que personne est populaire en Allemagne. A l’inverse de Sarkozy, elle peut se prévaloir d’un taux de sympathie de 64%. Mais son parti fait aujourd’hui avec 36 % juste un peu mieux dans les sondages que le SPD (autour de 30%), tandis que leurs partenaires respectifs plombent lourdement les chances de réélection de la chancelière en 2013 (libéraux 3% pour elle, verts 16% pour le SPD).

Entre les deux chefs d’Etat, on peut, de plus en plus sérieusement, se demander lequel joue le rôle de la corde ou celui du pendu. A preuve, le magazine « Der Spiegel » qui titre cette semaine « Merkel, Sarkozy : le pacte du désespoir ».

Il y a 50 ans, le pacte de coopération signé par Adenauer et de Gaulle était tout entier tourné vers l’avenir, c’était même son sens profond. Le pacte entre Merkel et Sarkozy ignore cette dimension. L’Europe elle-même en est absente.

Juppé a raison : il s’agit bien de deux chefs de partis, pas de deux chefs d’Etat.

Réserve Parlementaire : l’exigence de transparence et d’exemplarité de la vie politique

Non, ce n’est pas un mince sujet, dans une période où l’on multiplie les taxes pour renflouer le budget de l’Etat : 145 millions d’euros, distribués aux Parlementaires en fonction de leur proximité du pouvoir et sans aucune transparence.

145 millions est un chiffre moyen, légèrement variable selon les années, répartis entre Assemblée Nationale et Sénat au prorata du nombre de Parlementaires : 90 millions pour l’Assemblée, 55 pour le Sénat. La somme est à l’évidence beaucoup trop importante pour une enveloppe destinée à « soutenir des actions locales » qui relèvent d’autres pouvoirs que le législatif et surtout qui ne relèvent d’aucun critère précis de destination. J’y reviendrai.

Beaucoup plus gravement encore, la répartition entre les Parlementaires est discrétionnaire en fonction de la proximité du Pouvoir de chacun d’eux. La somme allouée varie de 1 à 200 selon les cas ; 30 000 euros annuels pour le député d’opposition de base (dont moi bien sûr), 6 Millions d’euros pour le Président de l’Assemblée Bernard Accoyer et 3,9 millions d’euros pour le sénateur ump Philippe Marini. Mon propos n’étant pas la délation, je ne donnerai pas d’autres chiffres. Les différences d’attributions sont proprement abracadabrantesques et témoignent des pratiques discrétionnaires du pouvoir.

Que faut-il faire ? Et que nous avons fait tout au long de cette mandature sans jamais rallier les votes de la droite. Je cite par exemple la proposition de loi de Gaëtan Gorce « Pour une République décente » et celle, plus récente, de du député vert François de Rugy, qui dépassaient d’ailleurs l’une et l’autre le cadre de la Réserve.

J’avance trois exigences qui sont l’objet d’un projet de Résolution présenté à mon groupe puis à l’Assemblée :

– la transparence et la pubicité (=publication au journal officiel) des sommes attribuées à chaque parlementaire. Ce serait déjà un grand pas dans la marche vers la raison pour chacun d’eux de savoir que chaque Français peut l’interroger sur ce qu’il reçoit et sur ce que son concurrent ou son voisin de circonscription reçoit.

– la réduction de l’enveloppe globale dans une période où il est demandé beaucoup d’efforts aux Français. 145 millions d’euros n’ont pas de raison d’être. Le dixième suffirait.

– l’égalité absolue d’attribution entre chaque parlementaire

Concernant ces deux derniers points (réduction et égalité), si le montant de la réserve était, pour chaque parlementaire, égal au montant de base de 30 000 euros, son montant total serait de 17 millions d’euros au lieu de près de 150 millions.

C’est l’objet de la « résolution » que je vais proposer à l’Assemblée sur ce sujet hautement sensible et pour lequel il relève de Sherlock Holmes d’obtenir des informations. Cela n’est plus acceptable. Les Français ont constitutionnellement droit à la transparence de comptes publics.

En outre, il est indispensable que les Parlementaires s’astreignent à informer précisément leurs électeurs de l’usage qu’ils font de cette réserve. C’est ce que j’ai fait de manière régulière dans mes lettres successives de Députée. Le relevé global est en page « Bordeaux » de ce blog. Cet usage (soutenir des actions ou des associations en grande difficulté) justifie que je ne sois pas favorable à une disparition pure et simple de la Réserve.

Le texte complet de la Résolution figure en page « A l’Assemblée », ainsi que le principe constitutionnel qui l’introduit et fonde sa légitimité.

En juin, chacun de ceux qui auront l’honneur de reconstruire la France autour de François Hollande -si les Français lui en donnent mandat-, seront en première ligne pour ce compte précis et cet usage rigoureux de l’argent public.

Le Grand Emprunt passé par pertes et profit

C’est dans une salle remplie jusqu’aux ceintres de policiers en civil et d’un certain nombre d’universitaires et de chercheurs qu’ont été signés les contrats d' »initiatives d’excellence » pour notre région.

Jamais entendu parler jusqu’à ce jour ? Pas étonnant. L’atmosphère de dette publique où rame notre pays les a fait opportunément fait changer de nom..

Avec quelques collègues de l’Université, nous nous sommes en effet beaucoup amusés de n’entendre à aucun moment de la bouche d’aucun des 3 Ministres présents pour la cérémonie le nom qui avait en son temps été lancé à grand renfort de communication : le Grand Emprunt.

Avec majuscule ou pas, grand ou ordinaire, l’emprunt n’est plus en cours dans le vocabulaire élyséen. D’autant que le champion du « redressement économique » (traduisez : rigueur) avait fait le déplacement pour venir soutenir son meilleur ennemi et numéro 2, Alain Juppé.

D’emprunt donc, point. Nous n’empruntons ni plus, ni moins aujourd’hui qu’hier mais l’heure n’est plus à en décorer quiconque du mot, même hissé à la grandeur. Ce sont donc des contrats d’initiatives d’excellence, correspondant à la distribution de quelques-unes des mânes de l’emprunt, qui ont été signés en grande pompe.

On peut d’ailleurs utilement s’interroger si le coût du déplacement des 3 Ministres, de leurs aéropages, des forces de l’ordre, des installations de sécurité dont la Chambre de commerce avait été blindée, n’aurait pas été plus utilement investi dans les projets de recherche que l’on était censés couronner. Mauvais esprit que tout cela..

Mauvais esprit aussi de penser que le numéro 1 était venu, avec les moyens de la République, soutenir le numéro 2 pour ses projets électoraux. Pourtant cela n’a pas tout à fait échappé même à l’adjoint modem du dit numéro 2 qui a bien senti « le coup d’après » dans cette visite, évoquant déjà la recherche d’alliances au cas -pas tout à fait totalement improbable- où l’ump exploserait après l’atterrissage présidentiel.

Les pertes et les profits ne sont pas toujours pour qui on croit, ni pour qui on voudrait, et on ne le sait généralement qu’après.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel