Banana republic
Dans quelle république bananière accepterait-on que le Ministre du budget (actuel Ministre du travail) soit dans le même temps trésorier du parti au pouvoir ?
Quand, à l’Assemblée, nous avons évoqué ce conflit flagrant d’intérêt, Eric Woerth a qualifié nos propos de « stupides ».
Mais dans quelle république, plus bananière encore, accepterait-on que l’épouse du précédent gère « en bonne mère de famille » la fortune de la femme la plus riche de France, pourvoyeuse de fonds assumée du même parti au pouvoir et âgée de 87 ans ?
Dans quelle république ne mettrait-on pas des garde-fous, n’instaurerait-on pas des procédures d’ « empeachment », ou pour le dire plus simplement, de moralité ?
Et bien, malheureusement, dans la nôtre !
tractage, manifestation, inauguration
Humour et tradition
On a tort de penser qu’Alain Juppé est totalement dépourvu d’humour ; même si celui-ci est généralement involontaire et que ses traits ont bien davantage le ton de l’admonestation que la finesse de l’esprit britannique.
Hier sur l’estrade, à la fête du centenaire de l’école Thiers de la Bastide, la directrice l’a poliment informé que je prendrais la parole avant lui.
– « Ce n’est pas la tradition ! » a-t-il sifflé.
Pas la tradition bordelaise en effet qui a fait que, pendant 63 ans à compter de la guerre, et 20 de plus avant elle, la deuxième circonscription a été le pré carré du Maire de Bordeaux, ce a beaucoup nui à la représentation de Bordeaux dans l’hémicycle et dans les travaux parlementaires.
La tradition républicaine, elle, veut qu’à toute manifestation publique de sa circonscription le député prenne la parole. Il parle après le Maire, sauf si celui-ci est ancien premier Ministre, et c’est ce dernier point que je venais d’expliquer à la responsable de la fête qui me proposait de parler en dernier.
Décidément, Alain Juppé aime plaisanter. Et façonner l’ordre républicain, comme la vérité, à sa propre sauce.
Juppé entérine qu’il n’ira pas aux Présidentielles
»« La seule certitude est qu’en 2012 je me lancerai dans des élections législatives tant que le cumul n’aura pas été interdit. Pour le maire d’une grande ville, siéger au Parlement est un atout important. Et je me présenterai dans la circonscription où j’ai été pendant sept ans. J’y ai été battu mais aucune défaite n’est irréversible. » »
Extrait d’une interview à Sud Ouest, à paraître demain (extraits déjà présents dans Sud Ouest.fr)
Si cette déclaration de candidature d’Alain Juppé aux législatives de 2012 n’est pas un scoop (il s’est porté candidat dès 2009, à peine six mois après avoir promis aux Bordelais qu’il serait un maire à plein temps), elle a aujourd’hui un sens complémentaire.
Juppé qui avait évoqué sa candidature aux prochaines présidentielles pour effacer l’échec de l’ump aux régionales dans la ville de Bordeaux, entérine aujourd’hui que c’était un leurre, un effet d’annonce pour se replacer dans une dynamique ascendante.
La politique de communication remplace aujourd’hui la politique telle que aurions besoin d’elle.