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Assemblée nationale : dépistage du cancer du sein et ppl socialistes

11h00 Réunion du groupe socialiste, radical et citoyen

14h00 Commission socialiste : présentation d’un projet de résolution

15h00 Questions d’actualité

16h15 Vote sur les propositions de loi socialiste, notamment sur la suppression du bouclier fiscal

17h00 Réunion du groupe de travail Dépistage du cancer du sein

21h30 Séance sur la réformes des collectivités territoriales

Silence dans la ville

Une maison mauriacienne, secrête, silencieuse et fraîche dans la touffeur générale. Deux fois mauriacienne, puisque je me mets à ma table de travail, volets demi-fermés, avec cette impression un peu étrange que nous ne sommes pas si nombreux à nous refermer ainsi sur « nos chères études ».

Pour moi, le temps d’étudiant est bien loin, mais il me semble ne l’avoir jamais tout à fait quitté, vivant depuis toujours dans l’urgence d’une tâche, de quelque chose à faire qui doit être fait. Je n’ose pas dire d’une « mission », ni même d’un « devoir » puisque moi seule les ai jamais posé comme tels.

A côté de moi -j’y reviens- la tribune d’Edgar Morin, née sans doute, à près de 90 ans, sans autre urgence que celle que l’on se donne, d’un sentiment voisin du mien et de la même attente.

Hommage à Edgar Morin

Plusieurs commentateurs ont évoqué, à la suite de l’avant dernier billet de ce blog, la tribune d’Edgar Morin dans « le Monde ». Je l’ai lue ce matin, selon le détestable principe de la procrastination qui fait remettre à plus tard tout ce qui nous embête (en l’occurence, la fabrication de ma « lettre de la députée »). Avouons que j’ai trouvé dans cette tribune une bonne, très bonne raison de repousser à l’après-midi mes travaux.

Edgar Morin est né en 1921; voilà déjà un motif de réjouissance. Qui a vu un de ses interviews recents sait qu’il y a peu à craindre qu’une autre plume se soit substituée à la sienne : il est bel et bien en pleine maîtrise de son intelligence et, ce qui est plus remarquable, de sa vision de l’avenir.

Alain, ami régulier de ce blog, positionnait cette tribune en regard du texte de notre convention pour la rénovation, l’avenir et le progrès (ce n’est pas le titre, mais c’est du même genre). Je n’ai malheureusement rien d’autre à dire que mon plein accord à ce qu’il a exprimé.

Marc44 s’interrogeait quant à lui sur la possibilité de prendre en compte l’empathie, le souci de l’autre dans l’aptitude à certaines fonctions. Cela existe pourtant : compter comme des « points » ou des « unités de valeur » les engagements sociaux, humanitaires, voire même politiques (dans une stricte définition du mot) des candidats. Pour ma part, j’ai soutenu très fort cette option lors du débat sur le service civique à l’Assemblée : qu’il entre concrêtement dans le cursus de formation des jeunes et soit comptabilisé positivement.

La tribune d’Edgar Morin fait du bien. Elle pose la question de l’avenir du « Monde » (outre celui du monde sans majuscule). Que deviendrons-nous si ce quotidien ne demeure pas ce journal de journaliste, avec lequel nous ne sommes pas toujours en accord, mais sans lequel nous serions bien démunis ?

Flop !

Ou les Bordelais sont en plein accord avec Clemenceau (« la tolérance, il y a des maisons pour ça ! »), ou ils sont plus intelligents encore et soucieux de perpétuer Montaigne et Montesquieu que ne l’espérait le Maire de Bordeaux : le fait est qu’ils ont boudé « le grand rassemblement pour la tolérance » où les invitait Alain Juppé.

Je viens de voir les images de ce monumental événement : un large éventail de conseillers municipaux et autres élus ump, quelques affidés, quelques obligés, et comme l’a dit TV7 « quelques anonymes », au total un maigre bouquet de 150 personnes (chiffre de l’AFP).

Rien, ni pluie, ni orage, pour expliquer cette absence d’affluence qui n’avait d’égale que les plus ratés de nos « parrainages républicains » dans le même lieu. Une comédienne (et sans doute sa famille, pour grossir les rangs) lisant l’introduction de la déclaration des droits de l’homme, les cameras incapables de trouver un plan faisant effet de masse, et le soleil au dessus, rond et rieur, qui avait l’air de déclamer du Valéry :

« Midi le juste (…)
Beau ciel, vrai ciel, regarde moi qui change
Après tant d’orgueil… »

Tant d’orgueil, si peu de courage et de capacité à s’interroger sur sa responsabilité.

Si le rassemblement n’a pas été silencieux comme annoncé, il a été pire : la consécration de l’omerta politique de la majorité à Bordeaux.

Au secours, Mauriac, reviens !

Lourdement plombé par l’affaire Saint Eloi – Saint Projet mais sans en dire un mot, Alain Juppé invite les Bordelais à un rassemblement pour « la tolérance » et « contre les propos haineux ». Il oublie seulement de s’interroger sur sa responsabilité d’avoir favorisé l’installation et le développement des extrémismes dans notre ville en dévoluant à une communauté intégriste, contre 3 décisions de justice, une église qui les concentre aujourd’hui.

Il convoque Montaigne et Montesquieu en soutien à son invitation. Sans doute, ces deux-là s’en passeraient-ils bien. Montaigne, avouons-le pourtant, tout Maire de Bordeaux qu’il fut , n’a pas brillé non plus pour son sens de la responsabilité, lui qui a fui sa ville victime de la peste.

Parmi les 3M bordelais, Alain Juppé oublie prudemment Mauriac. Ce grand et authentique chrétien a plus à dire pourtant que les deux autres. L’essayiste, le journaliste et le citoyen engagé qu’il était ont condamné avec courage et clartté, à toutes les périodes de notre histoire récente, les extrémismes, les positions pleutres et l’hypocrisie.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel