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Assemblée nationale : RSA et retraites

10h00 Commission des affaires sociales : examen du rapport sur la flexisécurité à la française

11h00 Matinée Chambres de commerce et d’industrie, puis réunion du groupe socialiste, radical et citoyen

12h00 Event. Terrain

14h00 Séance travail parlementaire et courriers

15h00 Questions d’actualité

16h00 Auditions sur le contrôle du cannabis

18h20 Départ pour Bordeaux

Les « infiltrés » posent beaucoup de questions auxquelles nous devons répondre

L’émission d’hier (« les infiltrés », France 2) ne m’a pas laissée tranquille. Nous savons qu’il y a des extrémistes dans toutes les religions et le moment n’est pas de discuter de la proportion dans chacune. Il est dans, tous les cas, douloureux même à ceux qui ne croient pas, d’entendre mêlés un discours de foi et un discours de haine.

J’ai été frappée hier d’un point, peut-être pas si secondaire : à l’exception d’une conversation de parents d’élèves, les femmes n’apparaissaient pas dans ce document. Moins sensibles à l’extrémisme, à cette sorte d’activisme guerrier, ce que je crois, mais n’excluons pas tout à fait que, là-aussi, leur rôle soit considéré comme mieux approprié à la maison et qu’elles puissent influencer ce discours de haine qu’on a écouté dans la bouche de très jeunes enfants qui sans doute reproduisaient ce qu’ils avaient entendu.

Non moins dérangeant, le fait que ces propos aient été tenus dans une école. Une école hors contrat mais implantée dans notre territoire et dont la République ne peut être absente. Je vais aujourd’hui me renseigner plus précisément sur le sujet et demander – si ce n’est la cas – au gouvernement qu’une inspection régulière par des inspectrices de l’Education puisse avoir lieu dans ces écoles hors contrat.

Les traditionalistes en eux-mêmes ne représentent pas pour moi une difficulté. La liturgie latine, enrichie pendant des siècles de chants et de musique, est belle et je comprends qu’elle puisse constituer pour certains une voie d’accès au sacré. Les modalités de leur réintégration dans l’Eglise mérite interrogation. En particulier, est-il souhaitable de consacrer une Eglise à cette liturgie ? Ne vaudrait-il pas mieux que des célébrations selon le rite latin puissent avoir lieu à l’occasion dans l’une ou l’autre église ?

Alors conseillère municipale, j’ai partagé avec Gilles Savary une réelle indignation à l’occasion de la dévolution de l’Eglise Saint Eloi aux traditionalistes, alors excommuniés. Et ceci pour deux raisons :
– la Municipalité nous a présenté une délibération ou, sciemment, les mots « association culturelle » étaient utilisés à la place d’ « association cultuelle ». Il y avait clairement volonté de cacher et cela seul méritait notre opposition.
– l’église Saint Eloi n’était pas désaffectée (officiellement rendue à un usage laÏc), ce que le Préfet d’alors n’a pas voulu dans un premier temps attester. L’évêque de Bordeaux était d’ailleurs opposé à ce transfert.

Le problème n’est plus exactement le même. La coïncidence de lieu entre les salles de réunion du groupuscule Dies Irae et l’église Saint Eloi (elles se situent dans les caves de l’église et appartiennent donc à L’Etat) ne peut être tolérée. Si les faits et les propos relatés sont dûment confirmés, ils relèvent d’une action judiciaire et je vais interroger le procureur sur les suites à donner à cette question.

Une leçon en tout cas pour nous : la souffrance, la déshérence, les comportements pathologiques, les agissements condamnables prennent bien des masques et sont souvent à notre porte. « La maison brûle et, trop souvent, nous regardons ailleurs ».

L’enjeu de la crédibilité

A deux ans des élections présidentielles, cette question de la crédibilité est centrale. Les Français ont en grande partie perdu confiance en la capacité du politique de changer leurs conditions de vie et leur avenir. Nous ne retrouverons une partie de cette confiance qu’en leur disant ce que nous croyons nous-mêmes.

La réalité budgétaire actuelle nous impose d’ores et déjà, et alors que nous sommes encore dans l’opposition, de dire que nous ne pourrons pas tout faire et que ce qu’il nous parait essentiel de financer sera pris sur un autre poste budgétaire ou viendra d’un effort contributif supérieur.

C’est dans cet esprit que j’ai aujourd’hui interpellé le gouvernement sur le bilan, après un an exactement, de la baisse de la TVA sur la restauration, passée de 19,6 à 5,5%, soit une perte pour l’Etat de plus de trois milliards d’euros chaque année.

Après cette première année d’éxercice, où en est-on ? Les restaurateurs ont-ils satisfait aux exigences que le gouvernement avait alors prétendu leur imposer ?

-Nous attendions une baisse des prix de 11,8% sur 7 ou plus des produits de leur ; la baisse globale est estimée tout au plus à 1,17 % ; Quelques chaînes ont affiché des baisses à titre publicitaire mais la plupart des restaurateurs n’a pratiqué aucune baisse appréciable. Chacun de nous en est témoin

-Nous attendions 20 000 embauches et 20 000 contrats en alternance sur 2 ans. Nous n’avons rien après un an, ou plus exactement un solde à peine positif : 5 300 emplois créés in extremis fin 2009, juste de quoi compenser les 4700 suppressions d’emploi du premier semestre de l’année.

-Nous attendions une revalorisation des salaires : rien à ce jour, ni augmentations, ni même engagement d’augmentation des deux principales organisations patronales de ce secteur.

Je n’ai pas demandé que soit appliqué d’emblée un retour au taux initial. Mais que, pour le moins, le gouvernement exige que l’ensemble des contreparties soit satisfait, sous peine, dans le cas contraire, de ce retour au taux initial.

Notre groupe va demander que soit mise en place une commission d’évaluation pour que nous ayons après deux ans un bilan chiffré indiscutable de cette mesure discutable.

Si elle ne trouve pas une traduction significative pour l’économie française, alors oui, il faudra décider, malgré l’extrème difficulté de tout retour en arrière, de réaligner le taux de TVA sur 19,6% et de mieux utiliser, pour l’éducation, la santé ou la justice, ces trois milliards annuels.

Où en sommes-nous arrivés ?

Où en sommes-nous arrivés qu’un homme puisse se prévaloir de ses maîtresses et condamner sa femme à vivre sous la burqua ? Et qu’un Ministre ait rendu possible cette tragi-comédie parce qu’il n’a pas été capable de s’assurer de la loi française avant d’ouvrir la bouche ?

Où en sommes-nous arrivés que des banques puissent exiger un taux de 9,5% pour un emprunt à cinq ans (13,5% à deux ans) d’un pays entier ? Et pour qu’un continent entier -notre Europe- n’ait pas en face de ces banques le pouvoir de les faire renoncer à une partie de leur créance ?

Ni le bon sens, ni le droit, ni la force des Etats, n’ont plus cours. Nous sommes dans une société de marchands et de frimeurs et personne pour dire « stop ». Devrons-nous monter en longue marche pour l’imposer ? En sommes-nous encore capables ?

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel