A deux ans des élections présidentielles, cette question de la crédibilité est centrale. Les Français ont en grande partie perdu confiance en la capacité du politique de changer leurs conditions de vie et leur avenir. Nous ne retrouverons une partie de cette confiance qu’en leur disant ce que nous croyons nous-mêmes.
La réalité budgétaire actuelle nous impose d’ores et déjà, et alors que nous sommes encore dans l’opposition, de dire que nous ne pourrons pas tout faire et que ce qu’il nous parait essentiel de financer sera pris sur un autre poste budgétaire ou viendra d’un effort contributif supérieur.
C’est dans cet esprit que j’ai aujourd’hui interpellé le gouvernement sur le bilan, après un an exactement, de la baisse de la TVA sur la restauration, passée de 19,6 à 5,5%, soit une perte pour l’Etat de plus de trois milliards d’euros chaque année.
Après cette première année d’éxercice, où en est-on ? Les restaurateurs ont-ils satisfait aux exigences que le gouvernement avait alors prétendu leur imposer ?
-Nous attendions une baisse des prix de 11,8% sur 7 ou plus des produits de leur ; la baisse globale est estimée tout au plus à 1,17 % ; Quelques chaînes ont affiché des baisses à titre publicitaire mais la plupart des restaurateurs n’a pratiqué aucune baisse appréciable. Chacun de nous en est témoin
-Nous attendions 20 000 embauches et 20 000 contrats en alternance sur 2 ans. Nous n’avons rien après un an, ou plus exactement un solde à peine positif : 5 300 emplois créés in extremis fin 2009, juste de quoi compenser les 4700 suppressions d’emploi du premier semestre de l’année.
-Nous attendions une revalorisation des salaires : rien à ce jour, ni augmentations, ni même engagement d’augmentation des deux principales organisations patronales de ce secteur.
Je n’ai pas demandé que soit appliqué d’emblée un retour au taux initial. Mais que, pour le moins, le gouvernement exige que l’ensemble des contreparties soit satisfait, sous peine, dans le cas contraire, de ce retour au taux initial.
Notre groupe va demander que soit mise en place une commission d’évaluation pour que nous ayons après deux ans un bilan chiffré indiscutable de cette mesure discutable.
Si elle ne trouve pas une traduction significative pour l’économie française, alors oui, il faudra décider, malgré l’extrème difficulté de tout retour en arrière, de réaligner le taux de TVA sur 19,6% et de mieux utiliser, pour l’éducation, la santé ou la justice, ces trois milliards annuels.