A François Fillon
Monsieur Fillon,
longtemps, j’ai cru que vous étiez un adversaire honorable -dirais-je même : un concurrent honorable car je n’aime pas en politique le vocabulaire guerrier- mais je ne le crois plus. Avoir utilisé votre épouse, dont nul ne sait si elle avait pleine connaissance de vos agissements, vos enfants qui ont dû, après avoir profité des largesses de l’Etat, rembourser le coût de leur mariage ; avoir accepté qu’un quidam vous offre des costumes quand je n’accepterais de mon époux, et de personne d’autre, qu’il m’offre autre chose qu’un présent pour lequel nous aurions « flashé » ensemble, tout cela m’impose aujourd’hui de m’exprimer afin que la Présidence de notre République ne risque en aucun cas de vous être confiée.
Je crois en l’honneur, vertu, ou plutôt idéal, que vous avez revendiqué au nom du Général de Gaulle. Et si je ne crois ni en l’homme providentiel, ni en l’infaillibilité, qu’elle soit pontificale ou républicaine, je crois en l’homme et aux vertus cardinales que l’on doit exiger de celui qui sera appelé à diriger et à représenter la France : courage, probité, liberté de toutes influences corruptrices, exigence pour soi-même, fraternité et sentiment d’égalité envers ceux à la destinée desquels il a mission de présider.
Pour cela, et à la veille d’un scrutin qui engagera l’avenir de notre pays, je mettrai ce que j’ai de force, ce que je possède de mots, ce que je pourrai faire entendre de paroles, à refuser que vous soyez le seul choix qui soit offert aux Français à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle pour rejeter l’anti-France absolue portée par le Front National et sa candidate.