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Genre : derrière la théorie, des vies et des injustices

Tribune parue sur lemonde.fr le 16 septembre 2011

Ce n’est pas la première fois que les plus rétrogrades des députés de la majorité se dressent contre la reconnaissance de l’identité de genre dans notre société. Quatre-vingt députés UMP viennent de demander au gouvernement de retirer les manuels scolaires de sciences de la vie et de la terre (SVT) qui expliquent l’impact du contexte socio-culturel sur l’identité de genre, et les limites du déterminisme chromosomique. En 2004, lors du débat sur la création de la Halde, aujourd’hui disparue, la même droite avait rejeté l’amendement socialiste visant à ajouter l’identité de genre aux motifs de discriminations à combattre. A l’appui de ce rejet, Christine Boutin avait montré du doigt la « théorie queer », dont la seule origine étrangère suffisait à discréditer les apports scientifiques.

Nous sommes bel et bien devant un double déni de réalité : réalités humaines dont témoignent les personnes trans chaque jour ; réalités politiques, qui voient notre société évoluer vers la reconnaissance des droits des personnes trans sans que le droit français suive cette évolution.

Comment peut-on encore aujourd’hui nier ces vies d’hommes et de femmes trans, qui sont autant de preuves que l’identité de genre ne se résume pas à la biologie ? Ils ou elles sont médecins, infirmières, juristes, ingénieurs, chefs d’entreprise, enseignants, militaires, étudiants, en couple, parents pour certains, ou souhaitant former une famille pour d’autres, en situation d’emploi ou chômeurs et marginalisés pour beaucoup. Ils ou elles ont une famille et des proches qui, indépendamment de leurs convictions religieuses, continuent à les fréquenter, les aimer, leur souhaiter le meilleur pour eux et leur avenir, et qui aimeraient bien voir enfin notre société les accepter en leur donnant accès à leurs droits et à des représentations dignes, y compris au sommet du débat politique. Ce ne sont pas des êtres qui utilisent leur corps transformé comme porte-drapeau d’une théorie ou comme illustration d’un cours de philo. Leurs vies démontrent que l’identité de genre peut se construire indépendamment du sexe de naissance, et quelque fois contre le sexe de naissance. Parce qu’il est ignorant, le droit français conduit ces hommes et ces femmes à des impasses juridiques, familiales, professionnelles, médicales inacceptables.

Les organisations internationales – Nations unies, Conseil de l’Europe, Union européenne – ont déjà pris conscience, travaillé et adopté des résolutions visant à faire avancer le droit des personnes trans et la reconnaissance de l’identité de genre. C’est le cas de la résolution 1728 du 29 avril 2010 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Cette résolution demande aux Etats membres de lutter contre les discriminations et les violations des droits de l’homme visant les personnes transgenres, en particulier en agissant pour qu’ils ou elles aient droit à des documents officiels reflétant l’identité de genre choisie, sans obligation préalable de subir une stérilisation ou d’autres procédures médicales comme une opération de conversion sexuelle ou une thérapie hormonale.

Faute d’un débat parlementaire sur la question de l’identité de genre, les personnes trans subissent aujourd’hui l’application de règles jurisprudentielles insupportables. Au sein du groupe socialiste de l’Assemblée nationale, notre groupe de travail réfléchit à l’identité de genre et à la reconnaissance des droits des personnes trans et élabore une proposition de loi qui, en application de la résolution 1728, encadre les conditions de rectification de l’état civil indépendamment des soins médicaux et donc sans obligation de stérilité.

La France ne doit pas avoir peur de faire une place à ses citoyens qui traversent des frontières, fussent-elles des frontières de genre.

Michèle Delaunay, députée de la Gironde ;

Maryvonne Blondin, sénatrice du Finistère ;

Gilles Bon-Maury, président d’HES (Homosexualités et socialisme) ;

Pascale Crozon, députée du Rhône ;

Olivier Dussopt, député de l’Ardèche ;

Martine Faure, députée de la Gironde ;

Catherine Lemorton, députée de la Haute-Garonne ;

Laura Leprince, déléguée d’HES ;

Jean Mallot, député de l’Allier.

Lire la tribune sur le site du Monde

La taxe sur les Mutuelles : la santé devient un luxe

Communiqué du groupe Socialiste, Radical et Citoyen de l’Assemblée nationale

Le doublement de la taxe sur les mutuelles a démoli la communication du gouvernement sur la justice et l’équilibre de son plan d’austérité budgétaire.

Les classes moyennes et les classes populaires qui étaient soi-disant épargnées se voient ponctionnées d’un milliard supplémentaire. C’est cinq fois plus que la taxe sur les grandes fortunes.

Ce nouvel impôt sur la santé vient s’ajouter à la cascade de franchises médicales, de déremboursements ou de forfaits qui depuis cinq ans font office de cataplasmes sur la dette sociale. Les Français endurent ainsi une double peine. D’un côté, un nouveau coup de rabot sur leur pouvoir d’achat déjà grevé par la stagnation des salaires et par la trentaine de taxes nouvelles qui ont jalonné le quinquennat. De l’autre, un accès aux soins de plus et en plus coûteux et inégalitaire. Désormais 50% des dépenses courantes de santé sont à la charge des patients. La médecine est en train de devenir un luxe.

Le ministre demande avec une naïveté touchante que les mutuelles ne répercutent pas la hausse de la taxe sur leurs assurés. Il nous avait fait le même coup pour Total et l’augmentation des prix de l’essence. A la fin, les Français ont payé.

Propositions du Parti socialiste : pour une société amie de l’âge

Michèle Delaunay a participé à la présentation en bureau national des propositions du Parti socialiste pour la prise en charge solidaire de la perte d’autonomie, axées autour de la solidarité et de l’établissement d’un service public de l’autonomie.

Elle a particulièrement insisté sur l’importance de la prévision et de la prévention dans cet enjeu de société et proposé de fixer comme objectif la réduction de moitié de la durée de la période de grande dépendance qui est humainement la plus douloureuse et aussi plus coûteuse.

Cet objectif est réaliste, si l’effort est en effet porté sur l’aménagement du cadre de vie à l’échelon individuel comme à l’échelon des territoires et l’amélioration des conditions de vie pour chacun (revenus, alimentation, exercice physique,…). La réduction du temps de dépendance lourde au profit du temps où la perte d’autonomie n’est que partielle, possible à compenser et financièrement moins coûteuse, permettra ainsi la prise en charge du nombre croissant des âgés .

Lire le communiqué consécutif à la présentation en bureau national

DSK : plus de jamais, toute la vérité doit être faite (communiqué de presse)

« C’est un grand soulagement de savoir, ce soir, Dominique Strauss-Kahn libre sur parole. Pour lui-même d’abord et parce que cela implique que les charges pesant sur lui ont changé d’ordre de gravité. La procédure se poursuit et l’inculpation n’est pas levée ; plus que jamais, toute la vérité doit être faite.


Des questions s’ajoutent à toutes celles que nous affrontons depuis le 15 mai. Les Français, au premier chef, sont en droit d’exiger que réponse leur soit apportée. Je pose l’une d’elles, qui prend aujourd’hui une singulière acuité. A quel moment précis l’Elysée a-t-il eu connaissance des faits reprochés à DSK ? 


Il n’est pas habituel, en effet, qu’un événement de cette sorte, survenu dans un hôtel international, appartenant de plus à un groupe français, et mettant en cause une personnalité de premier plan, implique la police locale et les médias sans l’avis des autorités du pays dont cette personnalité est ressortissante. Tous les contacts pris par la direction du Sofitel, leur date, leur horaire, ainsi que le détail des déclarations issues de cet établissement, méritent de ce point de vue analyse.
 


Le temps politique n’est pas celui de l’actualité immédiate. Cependant, je tiens à exprimer que le processus démocratique des primaires ne me paraît en aucun cas devoir être remis en cause. Un fait cependant devra être rapidement examiné : si toute charge à l’encontre de DSK devait être levée, il devra retrouver son poste à la direction du FMI.
 Je suis sûr que Mme Lagarde aurait alors l’élégance de l’entendre ainsi ».

Libération des journalistes Hervé Guesquière et Stéphane Taponier : le soulagement

De retour en France ce matin après 18 mois de captivité, les 2 journalistes de France Télévision auront reçu de nombreux soutiens depuis leur enlèvement en Afghanistan.

A l’initiative de Bernard Cazeneuve, les députés socialistes ont créé en 2010 un comité de soutien, dont Michèle Delaunay est membre. Un rassemblement républicain était d’ailleurs prévu hier. Les récents événements l’ont heureusement rendu inutile.

Michèle Delaunay était également intervenue personnellement auprès de MM les Ministres des affaires étrangères et de la défense, pour demander notamment que les familles soit mieux informées de l’avancée des négociations.

Aujourd’hui, c’est un grand soulagement pour tous ceux qui les ont soutenus de savoir qu’Hervé Guesquière et Stéphane Taponier sont libres et de retour parmi les leurs.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel